La start-up propose une plate-forme de messagerie cryptée complète, qui restreint l’accès aux données sensibles uniquement aux individus autorisés. (Photo: EY)

La start-up propose une plate-forme de messagerie cryptée complète, qui restreint l’accès aux données sensibles uniquement aux individus autorisés. (Photo: EY)

Highside sera le représentant du Luxembourg à la finale de la Coupe du monde des start-up, le 22 mai à San Francisco. À la clé, 1 million de dollars de prix. 

Comment échapper au phishing? Ce mail qui arrive dans la boîte aux lettres électroniques de chaque employé et sur le lien duquel quelqu’un va finir par cliquer, mettant en danger toute la société? Quand ce n’est pas une demande de rançon, comme celle qu’a subie une des sociétés les plus connues du Luxembourg la semaine dernière…

Dans ce contexte, c’est la start-up Highside, spécialisée dans la cybersécurité et hébergée au Technoport, qui a remporté la manche luxembourgeoise, jeudi soir chez EY, qui coorganise le concours depuis ses débuts en Europe.

La start-up est née au Luxembourg en janvier 2019 sous le nom d'HotShot mais est en train de devenir Highside, dont la holding reste basée à New York sous la direction de Brendan Diaz. Quand la fusion sera terminée, Aaron Turner, qui pitche généralement pour la start-up, deviendra président et CSO et «country manager» au Luxembourg.

L’idée est proposer une plate-forme de messagerie cryptée complète, qui restreint l’accès aux données sensibles uniquement aux individus autorisés. Personne ne peut avoir accès en même temps aux deux clés cryptées. «Cela n’empêche pas les attaques, mais cela rend leur efficacité nettement inférieure», a expliqué l’Américain au cours de son pitch, comme tant d’autres avant lui, comme le Graal absolu de la cybersécurité. 

Le CSO d’Highside a lancé sa start-up (HotShot) - accueillie au Technoport fin 2018 et en passe de devenir HighSide -  et a réussi à signer pour 3,5 millions d’euros de contrats ces trois derniers mois avec une dizaine de clients. Après avoir levé 4 millions d’euros en amorçage, la start-up préparera une levée de fonds plus conséquente au dernier trimestre cette année.

Ses derniers développements commerciaux sont un des éléments qui ont notamment convaincu les membres du jury dans une manche luxembourgeoise de haut niveau, bien préparée avec .

Loin des hackers chinois ou russes

«Je suis né dans un village de 200 personnes dans l’Idaho et tout ce que j’ai vu chez Microsoft (de 1999 à 2006, ndlr) m’a convaincu qu’il y avait quelque chose à faire avec cette problématique», explique-t-il, heureux d’avoir amené femme et enfants au Luxembourg pour continuer à développer son business tranquillement. Autrement dit «loin» de la NSA, des hackers chinois ou russes…

«Le Luxembourg a réussi à construire un écosystème où la protection de la vie privée est importante, où l’interview que j’ai eue avec Diego De Biasio, au Technoport, m’a convaincu de m’installer là, où on connaît l’importance de la protection des données dans le secteur financier, où Securitymadein.lu accomplit un travail remarquable.»

Au cours de ses premières années chez le géant américain, il rencontre Julian Assange et Edward Snowden, qui comme lui, trouvent qu’il faudra que les «appareils ne soient pas compromis par défaut, pour permettre à des États d’écouter et de suivre vos conversations».

«Quand vous voulez faire ce qu’ils ont fait, il faut ne rien avoir à se reprocher dans sa vie privée, ce qui n’est pas forcément le cas pour Assange… Et quand vous allez sur les réseaux sociaux pour expliquer cela, il faut vous attendre à des difficultés. Au lieu de progressivement faire comprendre les enjeux. C’était violent et la réponse est violente!»

Ce multi-entrepreneur, déjà à la tête d’une poignée de sociétés créées à partir de zéro, gère aujourd’hui 25 employés et a signé de nombreux partenariats pour déployer sa solution dans de grandes sociétés.

Rêve-t-il déjà de sa prochaine société en attendant que celle-ci soit rachetée par un géant américain de la tech? «Non», assure-t-il. «Mais j’ai vécu en Amérique latine et j’aime la nourriture épicée. Je crois que je pourrais me pencher sur la question de l’ADN des piments que l’on retrouve en Amérique latine et en Thaïlande!»