La commune d’Hesperange devra communiquer l’audit PwC sur les détournements à l’association de lutte contre la corruption. (Photo: Maison Moderne/Archives)

La commune d’Hesperange devra communiquer l’audit PwC sur les détournements à l’association de lutte contre la corruption. (Photo: Maison Moderne/Archives)

La campagne pour les élections communales est bien lancée: ce lundi 16 janvier au matin, l’élu écologiste Roland Tex s’est chargé de communiquer la décision du tribunal administratif qui contraint la commune d’Hesperange à transmettre le rapport PwC sur les détournements de fonds à StopCorrupt.

«Victoire pour la transparence!» À deux jours du début du procès de deux fonctionnaires et d’un entrepreneur, accusés d’avoir détourné de l’argent public au détriment de la commune d’Hesperange, l’élu vert Roland Tex est satisfait.

La semaine dernière, près de deux ans et demi après le recours déposé par le président de l’association pour la promotion de la transparence (StopCorrupt), l’avocat Yann Baden, le tribunal administratif a ordonné à la commune d’Hesperange de communiquer le rapport PwC à l’association.

Au début de l’été 2019, le bourgmestre CSV, , avait annoncé avoir déposé plainte pour détournements de biens publics. Un débiteur avait indiqué avoir réglé ses factures à la commune mais ces règlements n’étaient jamais arrivés sur les comptes de la commune. On évoque des montants de 3 à 5 millions d’euros. 

Rendez-vous à la barre mercredi 18 janvier

Pour se faire une idée de la situation, le bourgmestre et le collège échevinal avaient commandé un audit à PwC. Audit qui n’a jamais été rendu public malgré les demandes de l’opposition DP-LSAP-déi Gréng et celle de l’association StopCorrupt.

La commune se retranche derrière l’opposition à la publication que lui a transmise le big four, qui considère que le rapport est protégé par des droits de propriété intellectuelle. Saisie en février 2020, la Commission d’accès aux documents administratifs avait elle-même considéré dans son avis du 10 mars que le rapport de PwC pouvait ne pas être transmis à l’association.

La décision du tribunal administratif a été annoncée ce lundi alors que le procès des trois hommes aura lieu mercredi 18 et jeudi 19 janvier à la Cité judiciaire. Les deux fonctionnaires ont déjà été suspendus. Le code pénal prévoit des peines de cinq à dix ans de prison pour les agents du service public coupables d’avoir détourné le denier public. Le délit de faux en écritures est passible de la même peine. Les trois hommes bénéficient de la présomption d’innocence.