Le ministre Henri Kox considère le Luxembourg comme «bien lancé» en matière de logements abordables. (Photo: Maison Moderne)

Le ministre Henri Kox considère le Luxembourg comme «bien lancé» en matière de logements abordables. (Photo: Maison Moderne)

Au 31 décembre 2021, 3.358 logements abordables étaient repris au Fonds spécial de soutien au développement du logement. D’ici 2026, plus de 4.400 devraient être livrés. Et ce n’est qu’un début si l’on en croit Henri Kox (déi Gréng), le ministre du Logement.

«On peut dire que nous sommes bien lancés.» (déi Gréng), le ministre du Logement et de la Sécurité intérieure, avait le sourire jeudi soir au moment de présenter le rapport 2021 du . Un outil qu’il avait lancé en avril 2020, afin d’avoir une vue d’ensemble sur les projets de logements dits «abordables», les budgets mobilisés à cet effet, mais aussi d’apporter une certaine transparence sur le parc de ces logements.

Jusqu’à 300 millions en 2022, 340 en 2024

S’il souriait, c’est qu’il a pu annoncer qu’en 2021, comme attendu, une forte accélération a eu lieu. Son ministère du Logement a, en effet, investi à travers le Fonds plus de 170 millions d’euros dans ces logements subventionnés. Soit une augmentation de 77% par rapport aux engagements de 2020 (96 millions). Et, en 2022, ceux-ci devraient une nouvelle fois bondir pour atteindre entre 228 et 300 millions, alors que le rapport évoque 340 millions à l’horizon 2024.

«Il est difficile aujourd’hui d’élaborer un plan affirmant qu’on arrivera un jour à des engagements annuels de 400 ou 500 millions. Mais mon but est bien là, réussir à atteindre, à terme, la même hauteur que la mobilité publique. Soit plus ou moins un demi-milliard par an. Il me semble que nous sommes lancés dans cette direction. Mais ce n’est pas quelque chose que nous réaliserons tout seuls. C’est un défi que l’on peut réussir collectivement, avec les communes», a poursuivi le ministre déi Gréng.

En attendant, en se plongeant dans ce rapport avant tout monétaire, on constate que, fin 2021, 252 projets étaient repris au Fonds – dont 28 sont considérés comme «d’envergure», c’est-à-dire avec au moins une participation publique de 10 millions d’euros –, pour un total de 3.358 logements en cours de réalisation, dont 568 ont été nouvellement conventionnés au cours du dernier exercice. Tandis que plus de 4.400 logements devraient être livrés d’ici 2026.

On note que deux logements sur trois sont réalisés par les promoteurs publics, la Société nationale des habitations à bon marché et le Fonds du logement.

Objectif: 18% du parc logement

«Il y a aussi davantage de logements prévus en location (55%) qu’en vente emphytéotique (43%). Et la différence est encore un peu plus grande qu’en 2020…», se félicitait Henri Kox, qui attend avec impatience de voir le projet de loi sur le logement abordable (une refonte de la loi du , déposée en décembre dernier) voté à la Chambre des députés. Ce qui pourrait apparemment encore avoir lieu cette année.

«À terme, nous visons dix fois plus de logements publics qu’il en existe aujourd’hui (ceux-ci sont évalués entre 3 et 3,5% du parc logement, ndlr). Si je regarde ce qu’il se passe à l’étranger, je constate que l’offre de logements abordables se situe au niveau du pourcentage de la population évoluant en dessous du seuil de risque de pauvreté. Chez nous, ce dernier est évalué à 17 ou 18%. C’est donc au minimum ce qu’on doit viser. C’est un objectif pour moi à l’horizon de 10 ou 15 ans.»