Le ministre du Logement Henri Kox se démène comme un beau diable. Mais ne peut compter sur guère de soutien autour de lui. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le ministre du Logement Henri Kox se démène comme un beau diable. Mais ne peut compter sur guère de soutien autour de lui. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le ministre Henri Kox tente de convaincre envers et contre tout que les projets de loi devant apporter quelques solutions aux nombreux problèmes du logement pourront être votés dans les prochains mois. Il est hélas de plus en plus seul à en être convaincu.

«Il ne faut pas se laisser avoir par l’image qui est donnée. (déi Gréng) semble serein, avancer sur les problèmes comme un cygne sur l’eau: calmement et avec grâce. Mais sous la surface, il agite les pattes comme un canard: ça bouge beaucoup mais ça n’avance pas.» Le propos, recueilli auprès d’un bon connaisseur de l’immobilier, est un rien cruel. Mais il illustre aussi à quel point les professionnels du logement ont du mal à croire que le ministre de tutelle arrivera, avant les prochaines élections, à mener à bien ce que l’accord de coalition promettait pourtant.

Lors de la , le ministre a encore répété que différents amendements allaient être proposés concernant au moins deux projets de loi et que ceux-ci seront votés avant les élections. Le temps est donc compté et ne joue pas en sa faveur. Le texte relatif au logement abordable a été déposé en décembre 2021 et est toujours en attente de l’avis du Conseil d’État, après avoir reçu un accueil plutôt mitigé des chambres professionnelles. Quant au projet de loi réformant le bail à loyer, il a été étrillé de toutes parts et a suscité un tombereau de critiques.

Au-delà de s’agiter comme un beau diable, il ne lui reste donc que la méthode Coué: répéter tel un mantra que la solution finira par arriver même si en réalité, ce sera sans doute bien difficile. De l’autopersuasion. Mais juste de l’autopersuasion.


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L’enjeu est de taille. Car, à côté de la mobilité, le logement est déjà un problème majeur pour le Luxembourg, son développement, sa croissance et sa compétitivité. Ne fut-ce que pour parvenir demain – cela a aussi été dit lors des Assises – à attirer une main d’œuvre étrangère indispensable, mais qui préfèrera aller là où un loyer n’engloutira pas la moitié de son salaire, comme l’a fait remarquer , président de la Chambre immobilière, à Paperjam.lu.

Le sujet inquiète d’ailleurs fortement la Place financière, rappelantque l’attraction des talents sera une préoccupation majeure des mois et années à venir. De quoi donner quelques sueurs froides quand on sait à quel point cette Place financière pèse au niveau des finances de l’État.

Politiquement, il y a aussi péril en la demeure. Si la fiscalité suscite déjà quelques escarmouches entre partis et futurs candidats, personne ne prend le risque de s’embourber sur le terrain du logement. Il semble plus aisé de rester sur la terre ferme et de regarder Henri Kox dans les sables mouvants. Jusqu’à présent, rares ont été les membres du LSAP, du DP ou ses partenaires de coalition, ne fut-ce qu’à tenter de le soutenir ou de lui porter secours. De même dans les rangs de son propre parti, ce qui est encore plus inquiétant. 

Il n’en a donc sans doute pas encore fini avec la méthode Coué.