Ferdinand Hein incarne la 5e génération de l’entreprise familiale luxembourgeoise Hein. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Ferdinand Hein incarne la 5e génération de l’entreprise familiale luxembourgeoise Hein. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le fabricant luxembourgeois de fours à pain Hein a traversé les générations pour équiper les boulangers du Luxembourg, de la Grande Région, puis du monde entier.

Il représente pour les boulangers leur premier investissement: le four à pain est un maillon indispensable de la chaîne et, pour de nombreux professionnels à travers la planète, ce maillon a des origines luxembourgeoises.

C’est dans son atelier de Strassen que la PME familiale Hein fabrique depuis 1882 ses fours aux tailles et capacités variées. Il faut compter entre quatre et cinq mois de fabrication pour ces engins dont le prix varie grosso modo de 40.000 euros à 1,8 million d’euros pour les plus gros modèles.

Nos plus grands concurrents, c’est le ‘made in Germany’ et le savoir-faire français.
Ferdinand Hein

Ferdinand HeinManaging DirectorHein

«Nos plus grands concurrents, c’est le “made in Germany” et le savoir-faire français», résume tout sourire Ferdinand Hein, Managing Director de la société. Celui qui incarne la 5e génération de cette success story luxembourgeoise indique que 98% du chiffre d’affaires de la société est réalisé auprès de clients basés à l’étranger.

Du Grand-Duché au Japon

Il s’agit évidemment des pays voisins, mais aussi de destinations plus lointaines comme l’Afrique où Hein installait déjà des fours dans les années 1960. «À l’époque, il n’était pas rare de voir les techniciens partir six mois pour installer les fours», évoque Ferdinand Hein. Actuellement, seule l’Amérique du Sud n’accueille pas (encore) de four Hein et l’export le plus lointain demeure .

«Cette année est très particulière car nous n’avons pas encore vendu un seul four au Luxembourg», confie le dirigeant. Un phénomène qui tient à la diminution du nombre de boulangeries dans le pays, mais aussi à la nature même du produit commercialisé. «Nos fours ont une durée de vie comprise entre 25 et 30 ans, c’est long et cela nous “punit” un peu. Nous devons nous montrer patients.»

Le coup de froid de la crise

Et avec une chute des commandes de l’ordre de 31% entre 2022 et 2023, la PME ne peut ignorer la crise inflationniste qui ralentit les projets d’investissement des entrepreneurs. Afin de rencontrer de nouveaux clients, Hein participe chaque année à deux voire trois foires internationales, contre dix avant la pandémie de Covid-19. «Les coûts induits et les changements de mentalité poussent de plus en plus vers Internet», observe Ferdinand Hein.

Les projecteurs sont détournés de l’identité luxembourgeoise de l’entreprise sur la scène internationale pour se braquer plutôt sur le savoir-faire ancestral de la firme. Celle-ci emploie actuellement une centaine de salariés et a réalisé en 2021 un bénéfice de 1,4 million d’euros sur 15,7 millions d’euros de chiffre d’affaires.


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«Encore aujourd’hui, il arrive que des personnes ayant racheté de vieilles fermettes au Luxembourg nous appellent pour nous signaler la présence d’un four à pain Hein et nous demandent si on peut le récupérer ou le rénover. C’était comme cela à l’époque», sourit Ferdinand Hein.

Cet article clôture une série d’été dédiée aux success stories entrepreneuriales luxembourgeoises. Rendez-vous dès la semaine prochaine pour découvrir la suite de l’actualité écofin au Luxembourg sur Paperjam.lu.