AtHome constate une augmentation, au niveau national, de 5,6% des prix annoncés en 2022 par rapport à 2021.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

AtHome constate une augmentation, au niveau national, de 5,6% des prix annoncés en 2022 par rapport à 2021.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Selon l’analyse d’AtHome, la croissance des prix sur le marché immobilier devrait poursuivre son ralentissement en 2023 et donner un peu plus de marge de manœuvre aux acheteurs.

Selon AtHome, spécialiste de l’annonce immobilière, la croissance des prix de l’immobilier sur le marché luxembourgeois devrait . Les facteurs sont multiples, parmi lesquels la hausse des taux d’intérêt des prêts immobiliers, passant de 1,9% en janvier 2022 à plus de 4% en décembre dernier, réduisant la capacité d’emprunt des potentiels acheteurs. , CEO de Spuerkeess, a d’ailleurs indiqué, mercredi 25 janvier, sur les ondes de RTL, qu’en décembre dernier, les demandes de prêts immobiliers ont reculé de 45% par rapport à décembre 2021.

En s’attardant sur les chiffres, AtHome constate une augmentation, au niveau national, de 5,6% des prix annoncés en 2022 par rapport à 2021 au Luxembourg. 

Dans le détail, AtHome indique que les prix des appartements ont augmenté de 5,3% et celui des maisons de 6,2% sur l’ensemble du pays. L’année dernière, c’est la région Nord qui a connu la plus forte croissance, avec une augmentation des prix de 8,2% pour les appartements et de 12,8% pour les maisons. En moyenne, le prix des annonces immobilières publiées sur AtHome est de 807.261 euros. C’est la deuxième région la plus attractive après la région Sud. Cette dernière affichait un prix moyen de 774.976 euros et une croissance des prix de 6,3% pour les appartements et de 6,4% pour les maisons en 2022.

Le Centre reste la zone la plus chère du pays, avec en moyenne 1.090.887 euros sur les prix annoncés. Toujours selon AtHome, les prix des appartements ont augmenté de 4,3% et les prix des maisons de 4,6% en 2022.


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Les acheteurs ont davantage de marge de manœuvre

Julien Licheron, chercheur au (Liser) et spécialiste de la question immobilière, table sur deux scénarios lorsqu’il est interrogé sur les tendances à venir sur le marché immobilier: l’un avec une baisse des prix, l’autre avec une baisse des volumes.

«Un premier scénario pourrait être proche de celui observé en 2008-2009, avec une très forte diminution des volumes, où on avait observé une baisse de 50% des volumes pendant un semestre par rapport au semestre précédent. Mais les prix avaient baissé de seulement 5%. C’est une situation où les vendeurs ne souhaitent pas baisser leurs prix et les promoteurs préfèrent conserver des prix élevés en espérant que le marché s’assainisse et reparte quelques mois plus tard», explique le chercheur lors d’un récent webinaire d’AtHome.

«Un second scénario, totalement différent, pourrait voir les vendeurs et les promoteurs obligés de vendre. Dans ce cas, on aurait une baisse de prix beaucoup plus significative, avec des volumes de vente qui pourraient se redresser assez vite. Mais cela dépendra des anticipations des vendeurs et des promoteurs, notamment sur la deuxième partie de l’année 2023», souligne encore Julien Licheron.

Autre tendance de plus en plus marquante, AtHome assure que le marché est en train de basculer en faveur des acheteurs. «Moins nombreux, les acheteurs pourraient être plus exigeants sur de nouveaux critères, comme le passeport énergétique, et être plus enclins à négocier les prix», indique AtHome dans son analyse. Les marges de manœuvre pour l’acheteur sont totalement différentes aujourd’hui.

«Auparavant, les acheteurs avaient très peu de marge de négociation sur un marché fermé et où il fallait se positionner très vite. Aujourd’hui, c’est très différent. Je pense qu’il faut s’informer, faire les démarches pour obtenir un crédit le moins cher possible et prendre le temps d’aller voir les vendeurs, de discuter, de négocier. La situation est beaucoup plus favorable pour les acheteurs sur un marché où il y a de plus en plus de compétition entre les vendeurs, chose qui n’existait pas auparavant», confirme Julien Licheron.