162 entreprises ont été déclarées en faillite entre juillet et septembre 2023. 3% de plus qu’à la même période en 2022. Le Statec et le ministère de la Justice publient, ce mercredi 18 octobre, leurs données trimestrielles. Si on regarde aux neuf premiers mois de l’année, on compte 710 faillites (+9% en un an).
Leur impact s’accroît. Ces défaillances ont entraîné la perte de 1.943 emplois salariés depuis le début de l’année, contre 1.297 sur les neuf premiers mois de 2022. 141 faillites, sur les trois premiers trimestres, ont eu lieu dans le commerce (+8%), pour 250 postes touchés (+57%). 117 dans la construction (+58%) pour plus de 700 pertes d’emploi (+41%). Et 80 dans l’horeca (+23%), avec 300 emplois en moins (+78%).
La faillite correspond à la situation où l’entreprise ne peut plus payer ses dettes ou tenir ses engagements. Leur nombre se calcule comme la somme des ouvertures et réouvertures, déduction faite des faillites rapportées par la justice. On parle de liquidation à la suite d’une procédure de cessation de l’activité ou de dissolution de l’entreprise, qui peut avoir lieu après une faillite, par exemple. Ici, les chiffres sont en baisse. Le Statec relève 30 liquidations au troisième trimestre 2023, contre 81 à la même période en 2022. En comparant les neuf premiers mois de l’année, on arrive à -23%. Plus de 60% des sociétés liquidées sont des holdings et fonds de placement. L’institut de statistiques rappelle qu’il s’agit de données «provisoires».
+10% de faillites dans le monde en 2024, +3,4% au Luxembourg
en , ni en ou en , malgré l’enchaînement des crises (Covid, guerre en Ukraine, inflation…). Les premiers chiffres de 2023 restent nuancés, entre légère hausse des faillites et baisse des liquidations, même si le nombre d’emplois touchés augmente. Ceci en pleine période de et .
Et après? Dans ses perspectives globales, publiées ce mercredi également, Allianz prédit une augmentation de 10% des faillites dans le monde en 2024, après +6% en 2023 et +1% en 2022. Puis une baisse de 2% en 2025.«La diminution du chiffre d’affaires des entreprises s’accélère en raison du ralentissement de la demande, mais aussi de la baisse de la capacité des entreprises à imposer leurs prix de vente», explique l’assureur allemand. «Cette situation, combinée à la persistance de coûts élevés, pèse sur la rentabilité. En conséquence, les positions de liquidité se détériorent rapidement et ne devraient pas s’améliorer avant 2025.» Allianz estime que d’ici fin 2024, les faillites auront retrouvé leur niveau prépandémique dans trois pays sur cinq.
Mais pas au Luxembourg. Allianz y prévoit 1.180 faillites en 2023 (+15% en un an et -4,2% par rapport à 2019), 1.220 en 2024 (+3,4% en un an, -1% par rapport à 2019) et 1.160 en 2025 (-5% en un an, -5,8% par rapport à 2019).
Le Luxembourg semble donc mieux s’en sortir que d’autres, en restant en dessous de ses niveaux d’avant-pandémie. Pourquoi? «Je présume que les aides étatiques ont porté leurs fruits», analyse le délégué à la gestion journalière de Creditreform, Juan Santiago. Ce dernier espère également que le nouveau gouvernement «apportera encore du soutien pour les entreprises afin de lutter contre la crise immobilière». Même si «malgré toutes les mesures qui seront entreprises, il sera pratiquement impossible d’aider tout le monde.» Les projections d’Allianz pour le Luxembourg font état d’une «moyenne de 1.190 faillites par année» en 2024 et 2025, calcule-t-il. Ce qui correspond à «la moyenne depuis 2018».
Pour établir ses prédictions, Allianz explique se baser sur une «approche économétrique avec des variables macroéconomiques» et sur un modèle de classification basé sur «des milliers de séries de données macrofinancières», ainsi que sur un affinage des données par des experts locaux d’Allianz Trade par pays. Plus concrètement, de quelles variables et données parle-t-on pour le Luxembourg? L’assureur répond: «Concernant notre méthodologie, nous ne pouvons malheureusement pas vous donner plus de détails».