Les Komorebi Cabins sont un habitat modulaire et mobile qui peut être mis en œuvre à courte échéance. (Illustration: Dewey Muller Architectes Urbanistes)

Les Komorebi Cabins sont un habitat modulaire et mobile qui peut être mis en œuvre à courte échéance. (Illustration: Dewey Muller Architectes Urbanistes)

L’initiateur de projets et entrepreneur luxembourgeois Steve Krack lance, en collaboration avec le bureau Dewey Muller Architectes Urbanistes, une nouvelle forme d’habitation modulaire et mobile pour le Luxembourg: Komorebi Cabins. Un habitat prêt à l’emploi situé à proximité des transports en commun.

 développé par s’appuie sur les principes de l’économie circulaire et entend proposer une solution au , particulièrement d’actualité dernièrement au Luxembourg. «Komorebi Cabins utilise des containers qui ont déjà été utilisés pour le fret et que nous transformons en modules d’habitation», explique Steve Krack. «Ce principe n’a en soi rien de nouveau, mais c’est une réponse que je souhaite formuler pour proposer du logement à coût abordable au Luxembourg. Il ne s’agit pas de Tiny Houses, mais d’habitations compactes qui permettent de loger une ou deux personnes, ainsi que de recevoir ponctuellement des invités», explique Steve Krack.

Un micro-urbanisme adapté au site

En complément, il a demandé au bureau Dewey Muller Architectes Urbanistes de l’accompagner dans sa démarche afin de proposer un micro-urbanisme de qualité et une implantation juste des containers par rapport aux différents sites potentiels, situés à proximité d’une gare ou d’un autre moyen de transport en commun. «C’est un projet qui vit par le collectif», explique . «L’implantation des habitations réagit au terrain sur lequel elles sont implantées et tend à favoriser la vie en communauté dans ces petits quartiers nouvellement formés.»

Ainsi, les Cabins sont disposées sur le terrain comme un petit village, avec une rue principale et des artères secondaires, une placette et des espaces communs qui pourraient être un café, un espace commercial, un «repair café», un espace de coworking ou des espaces d’«urban gardening», par exemple. À l’entrée du village, on trouve aussi un centre de tri, un local pour les vélos et – très important – un café.

«Ces habitations tirent aussi leur qualité de la vie en communauté qui est offerte», détaille Christine Muller. «Leur modularité et la légèreté d’installation permettent de s’adapter à différentes situations, ainsi que dans le temps. Cette approche offre une grande durabilité, car l’adaptabilité est très élevée.» Les modules peuvent en effet être montés et démontés en une journée.

Des logements autonomes et durables

Chaque logement dispose d’un espace intérieur de 25m2. On y trouve un dressing, une salle de douche-WC, un espace cuisine équipée et un espace salon-salle à manger. Une bibliothèque crée une séparation avec l’espace nuit, qui est meublé d’un lit double.

Les habitations disposent aussi d’un jardinet privatif d’environ 30m2. Cet espace extérieur est accessible depuis chaque logement par une large baie vitrée. Il est disposé de manière à générer un espace extérieur intime, sans vues directes, puisque le container qui lui fait face lui «tourne le dos». Ceci permet de profiter pleinement de cette surface quand il fait beau et de générer une relation intérieur-extérieur généreuse.

D’un point de vue énergétique, il est prévu que chaque container soit le plus autonome et neutre possible. Grâce à l’utilisation d’une isolation à haute performance, et à travers le recours à des matériaux naturels équilibrant l’hygrométrie, il est peu gourmand en chauffage et climatisation. Il sera aussi équipé de panneaux photovoltaïques qui assureront une partie de la production en électricité et eau chaude sanitaire, ainsi que de pompes à chaleur compactes individuelles. Pour le reste, il est simplement raccordé aux réseaux urbains existants, compte tenu des spécificités du site.

Il est envisagé que les containers soient achetés localement auprès de CFL Multimodal. Puis, ils sont transportés par train ou camion jusqu’à un atelier de menuiserie où ils peuvent être équipés de meubles réalisés à partir de bois issu de la filière «Eist Holz». Tout se fait au Luxembourg; c’est un produit local.

Les jeunes comme public cible

«Ce projet est particulièrement bien adapté aux jeunes qui souhaitent entrer dans la vie active de manière autonome, et qui n’ont pas encore un salaire suffisant pour accéder au marché immobilier classique actuel», détaille Steve Krack. «Mais ceci n’est pas exclusif, et ces habitations s’adressent bien entendu à qui a envie d’y habiter.» Les logements seront proposés à un prix plafonné qui devrait être autour de 800€ par mois, d’après les derniers calculs élaborés par l’initiateur du projet.

«Cette proposition est une contre-offre directe aux chambres de café, qui ne devraient plus exister», affirme Steve Krack. «Chacun devrait avoir la possibilité d’avoir un logement indépendant décent, sans y laisser la moitié de son salaire. Il faut pouvoir revenir à un prix qui permet de ne consacrer qu’un tiers de ses revenus à son besoin en logement. En proposant ce service, les habitants retrouveraient donc du pouvoir d’achat. Comme on a un abonnement pour son smartphone ou la salle de gym, je propose de mettre sur le marché un abonnement pour son logement. Les crises amènent historiquement de nouvelles formes d’habitat. Komorebi Cabins peut être une nouvelle forme d’habitat pour la crise que nous traversons.»

Entre les Cabins, des espaces sont végétalisés. (Illustration: Dewey Muller Architectes Urbanistes)

Entre les Cabins, des espaces sont végétalisés. (Illustration: Dewey Muller Architectes Urbanistes)

Une troisième vie possible

Si jamais le container ne sert plus comme logement, une troisième vie est déjà prévue pour ce dernier, en accord avec les principes de l’économie circulaire. Steve Krack: «Si on retire le canapé et le lit, ce module peut encore servir dans une troisième vie comme local pour des réunions associatives ou comme salle pour les réunions de chantier, par exemple. Il peut être aussi vidé totalement et servir de nouveau pour du stockage.»

Actuellement, les containers sont à l’étude et ne sont pas encore en production, mais cela pourrait se faire à courte échéance. Il faut aussi relever le challenge de trouver des terrains où implanter ces nouveaux quartiers, mais, sur ce point, Steve Krack est confiant. «Nous pensons que tous les acteurs nécessaires à la mise en place de ce projet sont de bonne volonté et peuvent nous aider activement dans la réalisation concrète et à court terme de cette idée. D’ailleurs, le cadre légal nous laisse une certaine marge de manœuvre, que nous comptons pleinement exploiter.»