Une pétition lancée par l’initiative citoyenne «Gemeng Wäiswampich» a permis de recueillir un nombre suffisant de signatures – soit au moins un quart des électeurs de la commune – pour organiser, dimanche 25 août, un referendum consultatif à Weiswampach.

La question posée était la suivante: «Êtes-vous d’accord avec , comprenant entre autres un complexe hôtelier de 90 unités d’habitation entre les lacs et 100 maisonnettes de vacances sur l’aréal du camping à Weiswampach, ceci pendant 99 ans?»

Un vote seulement consultatif

Pour rappel, ce projet prévoit la construction d’un village de vacances dont l’investissement s’élève à 50 millions d’euros, sur un terrain de 20 hectares, avec 50 emplois à la clé. Ce chantier d’envergure, porté par le groupe belge Lamy, doit s’installer aux bords des deux lacs à Weiswampach.

Il était connu d’avance que le vote qui s’est tenu ce dimanche n’aurait qu’une finalité consultative, le bourgmestre de la ville Henri Rinnen (DP) et l’échevin Norbert Morn avaient également prévenu que le projet hôtelier se ferait bien, quelle que soit l’issue du referendum.

60% des votants contre

Et c’est donc le «non» qui l’a emporté, à 494 voix, contre 328 voix pour, soit 60,1% des 839 votants (sur un nombre d’électeurs inscrits de 978). «Je ne suis pas étonné par ce résultat», explique Henri Rinnen. «La campagne organisée par ‘Gemeng Wäiswampich’ a été assez agressive.»

Le bourgmestre de Weiswampach annonce qu’il a d’ailleurs porté plainte contre deux personnes au tribunal de Diekirch pour calomnie, «parce qu’ils ont dit que j’avais reçu des pots-de-vin des promoteurs pour accepter le projet hôtelier».

L’initiative citoyenne «Gemeng Wäiswampich» dénonce notamment une privatisation du site. «Le projet, subventionné par des fonds publics, sera exploité exclusivement par un promoteur privé: le groupe belge Lamy. Il louera le terrain entier, pour une durée de 99 ans, pour la somme ridicule de 25.000 euros par an», expliquait notamment la section Nord de Déi Lénk.

«Plus de retour en arrière»

Ce que réfute Henri Rinnen. «Les piétons pourront toujours accéder aux deux lacs, et même aux habitations qui seront construites, ils ne seront pas bloqués», insiste-t-il. Reste que le conseil communal a déjà approuvé le projet. «Suneo Park va bien se faire», confirme le bourgmestre de la ville.

«Ses opposants n’ont pas proposé de contre-projet viable, ils ont juste dit non sans avoir de proposition alternative. Et aujourd’hui, nous ne pouvons plus revenir en arrière, le projet est lancé, la convention avec le groupe Lamy signée, et si nous l’annulons, nous serons partis dans des mois de procédures judiciaires», insiste encore Henri Rinnen.