En investissant dans des installations plus propres, Guardian va bénéficier d’une aide de l’État. (Photo: Meco)

En investissant dans des installations plus propres, Guardian va bénéficier d’une aide de l’État. (Photo: Meco)

L’entreprise américaine Guardian va investir dans une installation plus moderne et moins polluante avec le soutien du ministère de l’Économie. Toutes les activités seront désormais concentrées sur le site de Bascharage.

Guardian va investir dans une nouvelle ligne de production de verre flotté sur son site de Bascharage. En fin de vie, le four existant sera remplacé à partir de la fin de l’année prochaine «par une installation à la pointe du progrès technologique et environnemental pour produire du verre à haute valeur ajoutée», selon  (LSAP), ministre de l’Économie.

En 2018, la somme de 100 millions d’euros circulait pour quantifier le coût de la remise à niveau des outils de production. Une somme que n’était pas prête à investir la société américaine, préférant . Pourtant, les deux entités étaient rentables. En 2018, Bascharage avait dégagé un bénéfice de 2,65 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 48,8 millions d’euros. Pour Dudelange, le groupe avait mis en avant un bénéfice de 1,8 million d’euros, pour un chiffre d’affaires de 38,77 millions d’euros.

Un seul licenciement au lieu de… 201

Résultat,  en , en plus de fusionner ce site avec celui de Bascharage. La direction souhaitait aussi licencier 201 personnes sur les 453 sous contrat, soit 44% des effectifs. Après un bras de fer avec les syndicats, la casse sociale a été drastiquement réduite, et un seul licenciement a été notifié. Par contre, plusieurs salariés ont pu bénéficier de mesures spécifiques, comme la préretraite ou le prêt de main-d’œuvre. Aujourd’hui, Guardian compte au Luxembourg un peu plus de 400 salariés.

C’est donc l’État luxembourgeois et son ministère de l’Économie qui ont trouvé une solution pour inciter Guardian à investir au Grand-Duché. Sans définir de montant, le ministre de l’Économie a expliqué que «Guardian va bénéficier d’une aide à l’investissement en faveur de la protection de l’environnement». Une aide qui sera calculée sur un pourcentage lié au montant de l’investissement total de Guardian dans sa nouvelle installation. Cette dernière sera conçue pour améliorer l’efficacité énergétique, ainsi que la performance environnementale globale de la production de verre flotté, en réduisant considérablement la consommation d’énergie et les émissions de carbone. «Les rejets en CO2 baisseront de 60 à 65%», a souligné Guus Boekhoudt, vice-président exécutif de Guardian Glass et directeur général de Guardian Europe.

Autour de 100 millions d’euros

«On parle d’un investissement total autour de 100 millions d’euros», souligne une source proche du dossier. Une somme qui correspond finalement à l’estimation de 2018 pour une remise à niveau des installations. Cet investissement doit également permettre de pérenniser les activités de Guardian au Luxembourg pour les 15 à 20 années à venir. «L’histoire de Guardian Glass au Luxembourg a commencé il y a 40 ans à Bascharage, avec la première usine de production de verre flotté du groupe en dehors des États-Unis. Grâce à ce nouvel investissement, la production de verre au Luxembourg continuera pour les 15 à 20 prochaines années. Je tiens particulièrement à remercier le gouvernement luxembourgeois, et notamment le ministère de l’Économie, pour tout le soutien apporté au développement de Guardian au Luxembourg», a aussi expliqué Guus Boekhoudt.

Qui a également souligné que le développement des activités de Guardian en Pologne n’avait aucun effet sur les activités du groupe au Luxembourg. Le dirigeant a d’ailleurs justifié sa réponse en soulignant que le marché visé par la production polonaise était bien trop éloigné des sites de production du Luxembourg.

Comme lors du récent passage , le ministre de l’Économie a également insisté sur la notion de «centre d’excellence» que va devenir Bascharage. «L’investissement de Guardian dans un outil de production à la pointe de la technologie s’inscrit dans notre politique économique pour soutenir le développement continu d’une industrie à haute valeur ajoutée, moins gourmande en énergie et plus respectueuse de l’environnement», a indiqué Franz Fayot.

Une place à prendre à Dudelange

Par contre, l’usine de Dudelange va définitivement fermer ses portes pour laisser la place à un éventuel nouveau grand projet industriel. C’est en tout cas le souhait du ministre.

Malgré cette fermeture, les annonces de Guardian sont perçues comme une «bonne» nouvelle par les syndicats. «Il y a deux mois, nous avons eu une réunion avec le ministère et Guus Boekhoudt. Ce dernier n’était pas encore totalement convaincu par un investissement au Luxembourg, et nous avons réussi à le convaincre», explique Alain Rolling, secrétaire central adjoint à l’OGBL. «Garder le savoir-faire au Luxembourg est une bonne chose, tout comme l’investissement dans de nouvelles installations», ajoute-t-il. «Mais il faut aussi faire fonctionner les machines. Actuellement, on s’aperçoit déjà d’un manque de main-d’œuvre chez Guardian. Il va donc falloir également recruter.»