Écran géant et équipement sonore, les manifestants sont venus bien équipés. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Écran géant et équipement sonore, les manifestants sont venus bien équipés. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Réunis ce jeudi place d’Armes à Luxembourg-ville, les manifestants du secteur de l’horeca demandant des aides supplémentaires ont réussi à faire sortir quelques députés de la Chambre pour venir à leur rencontre. Une petite consolation.

«Gardez vos masques. Nous ne sommes pas là pour foutre le bordel. Nous sommes là pour être entendus, car, nous aussi, on compte», a demandé à la foule une jeune manifestante, micro à la main. Le ton est donné, les manifestants n’étaient pas là pour polémiquer autour de la crise sanitaire, mais bien pour demander de l’aide.

Vers 15h jeudi, la place d’Armes s’est remplie au fur et à mesure de manifestants ayant un lien avec le monde de l’horeca. Difficile de connaître le nombre exact, mais la mobilisation était bien présente. Elles étaient quelques centaines. Impacts de la crise, fermeture des établissements, frustration de ne pas pouvoir travailler pour gagner leur vie, tout cela commence à leur faire perdre patience. «Les économies sont épuisées», lance un restaurateur. Tout autour, des banderoles et des pancartes arborant des slogans clairs: «Kill the virus, not our sector», «Je suis horeca», «Des aides depuis mars, pas depuis novembre» ou encore «Pas de vaccin contre le chômage».

Les députés sur le parvis

«Les revendications sont toujours les mêmes. Les aides sont insuffisantes, difficiles à obtenir et tardives. Ma patronne vient de recevoir les aides de décembre, nous sommes en février. Actuellement, on fait avec le chômage partiel, soit 80% du salaire. On demande 100%. Nous ne sommes pas responsables de cette crise», lance Clément Elie, jeune serveur, qui a lancé l’appel à manifester sur les réseaux sociaux.

Replay de notre Facebook Live des premières minutes de la manifestation. Cliquez sur «plein écran» pour visionner cette vidéo dans les meilleures conditions.

Soutenue par le collectif Don’t Forget Us, la manifestation a su se donner les moyens de se faire entendre avec un écran géant et un équipement sonore. Les députés installés dans le Cercle Cité depuis le début de la crise sanitaire ont bien entendu les revendications.

D’ailleurs, plusieurs d’entre eux, dont (CSV), (CSV), (CSV) ou encore (Piratepartei), sont sortis sur le parvis du bâtiment. L’occasion pour les manifestants de donner en main propre une proposition de loi au président de la Chambre, (DP). «Je vais analyser cette proposition et la communiquer aux autres députés» a-t-il assuré.

Je comprends parfaitement cette manifestation. C’est une situation très dramatique pour l’ensemble du secteur horeca.
Laurent Mosar

Laurent MosardéputéCSV

 (CSV), député de l’opposition, s’est également frotté à la foule en sortant du Cercle Cité. «Je comprends parfaitement cette manifestation. C’est une situation très dramatique pour l’ensemble du secteur horeca. Toute notre solidarité doit aller vers ce secteur. En ce qui concerne mon groupe politique, nous avons pris plusieurs initiatives, nous avons déposé de nombreuses notions et, hier, mon collègue (CSV) a encore déposé . Une proposition qui a entre-temps été reprise par le gouvernement, chose que nous saluons. Je crois que nous sommes vraiment dans une situation où ce secteur a besoin de notre soutien intégral.»

Sur l’estrade de la place d’Armes, les témoignages et les discours se sont enchaînés, rappelant que l’horeca était un secteur qui regroupe un grand nombre de métiers différents, du serveur au DJ, en passant par les métiers de cuisine, de nettoyage, de sécurité, etc.  

Les manifestants étaient en nombre sur la place d’Armes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Les manifestants étaient en nombre sur la place d’Armes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)