La pression de l’activité économique complique toujours plus les efforts du pays dans le domaine environnemental. (Photo: Shutterstock)

La pression de l’activité économique complique toujours plus les efforts du pays dans le domaine environnemental. (Photo: Shutterstock)

L’OCDE a présenté, vendredi, un rapport sur l’état de l’environnement au Luxembourg. Un bilan satisfaisant, mais avec mention «peut mieux faire», voire «doit mieux faire». Il reste beaucoup de «mais» à éliminer dans les conclusions de l’organisation internationale.

«Le Luxembourg a fait d’importants progrès environnementaux, mais les pressions exercées par le développement économique, l’urbanisation et le trafic routier sont fortes.» Dans présenté vendredi 13 novembre après-midi, le directeur de l’environnement de l’OCDE estime que le Luxembourg a de nombreux atouts pour réussir sa transition vers une économie plus verte, la finance durable et restaurer un environnement naturel propice à la biodiversité.

«Les années à venir vont être déterminantes», insiste-t-il cependant. Si, tout au long du rapport – le dernier datait de 2010 –, on voit que le Luxembourg a réalisé des progrès conséquents, il est souvent précisé également que «des efforts importants restent à faire».

Là où le bât blesse

Passons en revue les conclusions de l’Organisation de coopération et de développement économiques sur les différents dossiers.

Le climat. «Les objectifs climat sont ambitieux et vont au-delà des engagements internationaux et européens», pointe l’institution. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué de 21% depuis 2005, l’intensité énergétique a baissé de 36%, et la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité atteint désormais 71%.

Mais l’OCDE note aussi que l’utilisation des énergies renouvelables reste en deçà de la moyenne européenne et que le Luxembourg reste un des pays qui émettent le plus de GES par habitant parmi les 36 pays que compte l’organisation.

Des efforts devront être entrepris au niveau des transports, du secteur résidentiel, du commerce et de l’agriculture pour espérer atteindre la neutralité climatique en 2050.

Qualité de l’air. Malgré une croissance économique relativement forte, les émissions des principaux polluants de l’air locaux sont en baisse depuis 2005. Ce progrès est à mettre au compte du secteur des transports.

Mais malgré ces bonnes nouvelles, le pays devra encore redoubler d’efforts pour respecter les plafonds d’émissions européennes pour 2030, prévient l’OCDE.

L’exposition moyenne de la population aux particules fines a diminué de 17% depuis 2005. Mais les transports routiers restaient en 2017 la première source d’émissions de NOx, de particules fines et de gaz carboniques.

Gestion de l’eau. Le Luxembourg a rattrapé son retard dans l’assainissement des eaux usées. Des investissements importants ont été réalisés depuis 2014, et, désormais, toutes les habitations sont reliées à une centrale d’épuration.

D’ici 2023, toutes les stations d’épuration du pays devraient être équipées d’un quatrième niveau de traitement qui permettra de traiter les micropolluants et d’éliminer les microplastiques.

La qualité des eaux de surface s’est améliorée depuis le rapport de 2010. Elle reste cependant en dessous de la qualité obtenue dans d’autres pays. Un retard en partie causé par l’activité agricole.

Biodiversité. Le rapport de l’OCDE se montre particulièrement virulent sur la lenteur des progrès. «L’état de conservation des espèces et des habitats est majoritairement défavorable», observe-t-il. Le Luxembourg est, selon l’OCDE, un des pays d’Europe avec le plus grand nombre d’espèces communes en déclin. Et on y observe également une dégradation des habitats riches en biodiversité.

Les principales causes sont l’intensification des pratiques agricoles, le développement des infrastructures de transport et l’étalement urbain, qui ont contribué à l’homogénéisation des milieux, à la dégradation des paysages et à l’artificialisation des sols.

L’organisation note que le Luxembourg a avancé dans la création de zones protégées, qui couvrent actuellement la moitié du territoire national, et qu’il a complété son réseau Natura 2000, qui couvre 27% du territoire, avec 66 sites.

«La véritable valeur socioéconomique et culturelle du capital naturel n’est pas suffisamment prise en compte dans les décisions concernant le développement du pays. Du retard a été pris dans l’adoption du deuxième Plan national pour la protection de la nature (PNPN2) et dans la mise en œuvre concrète des plans d’action sur le terrain ou dans la restauration d’écosystèmes», estime l’OCDE.