Robert Scharfe explique que la Bourse lancera prochainement une Académie de la finance durable. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Robert Scharfe explique que la Bourse lancera prochainement une Académie de la finance durable. (Photo: Matic Zorman / Archives)

La «Journée de la bourse», ce jeudi 23 mai, approfondira le thème de la finance durable, en plaçant le curseur sur les objectifs de développement durable des Nations unies. Mais la finance ne reste jamais très loin, comme nous l’explique Robert Scharfe, le CEO de la Bourse de Luxembourg.

Pour appuyer un peu plus sur les enjeux de la finance soutenable, la «Journée de la bourse» de ce jeudi 23 mai ambitionne d’aller plus loin que les seuls enjeux climatiques. Avec des invités tels que Michael Green, CEO de l’ONG new-yorkaise Social Progress Imperative, et Isabelle Durant, secrétaire générale adjointe de la Cnuced, l’objectif sera de pousser le curseur plus loin que les seuls enjeux climatiques. Le point avec le CEO de la Bourse de Luxembourg, Robert Scharfe.

Pour ce «Stock Exchange Day», vous avez décidé de vous pencher à nouveau sur la finance verte...

. - «Oui, la soutenabilité est un thème qui nous est très cher, c’est un enjeu très important. Mais nous n’avons pas voulu nous limiter aux enjeux climatiques, les défis sont encore plus profonds. Comme le précise le titre de la conférence, ‘it’s not just climate change, it’s about everything change!’

Des phénomènes comme la pauvreté sont aussi dangereux pour la santé de l’économie mondiale. Avec nos invités, nous passerons en revue les 17 objectifs de développement durable des Nations unies. C’est un sujet qui concerne tout le monde, il y a un gros effort d’éducation à réaliser.

Mais on pourrait quand même s’étonner de voir la Bourse de Luxembourg s’intéresser aux objectifs des Nations unies...

«Le lien n’est pas si éloigné que cela. Pour assurer ces différents objectifs, il sera nécessaire de mobiliser énormément de capitaux. Nous ne sommes évidemment pas une ONG, mais nous avons lancé le Luxembourg Green Exchange (LGX, la bourse verte) il y a trois ans, et nous sommes leader mondial avec une part de marché de 50% au niveau des produits durables.

Nous avons donc un rôle important à jouer dans la recherche de ces capitaux. Le monde évolue, et les acteurs économiques et financiers ont bien compris l’intérêt d’intégrer des éléments de durabilité dans leur comportement et leurs investissements.

Nous proposerons bientôt des formations en finance durable aux professionnels.

Robert ScharfeCEOBourse de Luxembourg

Vous avez une longueur d’avance... qu’il va falloir garder. Quels sont vos projets pour rester au top de la finance durable?

«C’est un processus qui n’en est qu’au début. Nous avons démarré par les obligations vertes sociales et durables et les fonds. Tout cela ne représente encore que 2% de l’ensemble des produits possibles. Nous continuerons donc à approfondir et à élargir notre action vers d’autres produits. Nous entendons miser sur toujours plus de transparence.

Nous envisageons donc de créer une base de données qui permettra d’isoler des informations pertinentes pour les investisseurs. Nous allons aussi prochainement lancer l’Académie LGX, qui proposera des formations en finance durable aux professionnels. En juin, déjà, nous organiserons, en collaboration avec la Société financière internationale (Banque mondiale, ndlr), une formation sur les obligations durables à l’attention de banquiers de 15 pays émergents. Tout cela pourrait nous profiter lorsqu’ils en émettront.»