Forte de son héritage viticole et de la présence sur le territoire communal des deux plus grands producteurs nationaux, à savoir les Domaines Vinsmoselle et les Caves Bernard-Massard, Grevenmacher est considérée comme la capitale luxembourgeoise du vin. Économiquement, les 57 hectares de vignes présents pèsent donc dans la balance.
«Mais à côté, il y a aussi l’agriculture, le tourisme, etc. Sans oublier un marché tertiaire moins connu, mais bien présent et toujours en développement», sourit (CSV), un bourgmestre dont on sent bien qu’il cherche à faire comprendre que sa commune est bien plus aujourd’hui qu’une simple ville de vin. «Entre les vignobles, d’un côté, et la Moselle, de l’autre, tout le challenge chez nous est de parvenir à optimiser une surface pas si grande que ça (16,48km², ce qui situe Grevenmacher en dessous de la moyenne nationale, pour une population qui dépasse désormais les 5.000 habitants, ndlr), en pensant aux logements évidemment, mais aussi aux zones d’activités économiques.»
Voilà donc le défi que s’est lancé le député chrétien-social à son accession au poste de bourgmestre en 2011. Et celui-ci se prolongera au-delà des élections communales de juin 2023 – quel que soit le nom des vainqueurs –, de nombreux projets étant déjà lancés.
Le développement des établissements scolaires et du Potaschberg
Ainsi, dans le centre-ville, non loin de la Moselle, «là où l’on retrouve les petites et moyennes entreprises», un nouveau quartier va notamment voir le jour en face de l’écluse. «Un écoquartier, avec notamment des logements à coût modéré. C’est un vieux projet que nous avons réussi à, enfin, voir aboutir. J’espère que les travaux pourront commencer en fin d’année.» Autre priorité: l’agrandissement des structures scolaires. «Un autre challenge important des prochaines années», glisse-t-il. «De 600 à 700 élèves aujourd’hui, notre capacité d’accueil va devoir passer à 900 ou 1.000 enfants. Nous avons déjà acquis des terrains dans ce but-là au niveau du centre-ville.»
Comme je l’ai toujours dit, nous travaillons à désengorger la ville de Luxembourg.
Mais c’est bien sur les hauteurs de la commune, au Potaschberg, «là où se situent déjà les plus grands commerces et une zone industrielle qui compte d’importantes entreprises (à l’image du fabricant de pare-brise, Carlex, ou celui de fenêtres, Ost Manufaktur)», que l’on identifie les plus gros dossiers. Non loin donc de l’IRM du Centre médical Potaschbierg, qui a fait couler tant d’encre ces derniers mois.
Profiter de sa situation géographique
C’est d’ailleurs dans la rue en face de celui-ci «qu’une nouvelle zone artisanale – où nous souhaitons attirer donc des artisans, mais aussi des start-up – devrait prendre place». Elle comprendra notamment une «tour de parking, dont le sommet sera occupé par une crèche», avance un bourgmestre qui explique que le PAP du projet est en phase de finalisation.
Des espaces de bureaux seront également développés. Histoire de pouvoir tenter de profiter de la situation géographique de Grevenmacher, à la frontière avec l’Allemagne, tout en ne se situant qu’à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Et de profiter donc aussi des milliers de voitures qui, matin et soir, font la navette. En espérant que ces bureaux puissent notamment être utilisés par des entreprises enclines à décentraliser une partie de leurs activités plus près des frontières et donc du domicile d’une partie de leurs employés.
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«Le créneau des bureaux satellites peut être très intéressant. À mon sens, nous avons une vraie carte à jouer à ce niveau-là», glisse un Léon Gloden qui conclut en souriant: «Comme je l’ai toujours dit, nous travaillons à désengorger la ville de Luxembourg.»
Les chiffres-clés de Grevenmacher:
– 5.090 habitants, 78 nationalités représentées.
– Résultats aux dernières élections communales du 8 octobre 2017: le CSV avec 42,08%, le DP avec 25,78%, le LSAP avec 18,64% et déi Gréng avec 13,51% des suffrages.
Le CSV et déi Gréng ont décidé de continuer la coalition débutée en 2011. Le collège échevinal se compose comme suit: Léon Gloden en tant que bourgmestre, et Marc Krier (déi Gréng) et Monique Hermes (CSV) en qualité d’échevins.