Le drapeau européen flotte sur la centrale nucléaire de Cattenom, de l’autre côté de la frontière française. Greenpeace estime que la Commission européenne s’est «sali les mains» en incluant le nucléaire et le gaz dans sa taxonomie. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le drapeau européen flotte sur la centrale nucléaire de Cattenom, de l’autre côté de la frontière française. Greenpeace estime que la Commission européenne s’est «sali les mains» en incluant le nucléaire et le gaz dans sa taxonomie. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Huit antennes européennes de Greenpeace, dont la luxembourgeoise, engagent une action en justice pour contester l'inclusion du gaz et du nucléaire dans la taxonomie de l’Union européenne.

Greenpeace Luxembourg fait partie des huit bureaux européens de l’organisation de défense de l’environnement qui menace de porter devant la Cour de justice des Communautés européennes sa plainte contre l’inclusion du gaz fossile et de l’énergie nucléaire dans la taxonomie.

Outre le Luxembourg, Greenpeace Allemagne, France, Espagne, Italie, Belgique, Europe centrale et orientale, ainsi que l’unité européenne de Greenpeace, ont envoyé, le 8 septembre, à la Commission européenne une demande formelle de révision interne de la décision sur la taxonomie.

Greenpeace affirme que la décision prise, en janvier dernier, d’inclure le gaz et le nucléaire dans la taxonomie (la liste de l’UE des investissements durables, ndlr) viole le règlement sur la taxonomie, la législation européenne sur le climat et les obligations de l’UE dans le cadre de l’accord de Paris de 2015.

La Commission européenne s’est sali les mains en qualifiant le gaz et le nucléaire de ‘verts’.
 Roger Spautz

 Roger SpautzmilitantGreenpeace Luxembourg

«Ce faux label vert est incompatible avec le droit européen de l’environnement et du climat», a déclaré Roger Spautz, militant de Greenpeace Luxembourg, dans un communiqué, le 19 septembre. «Le gaz est l’une des principales causes du chaos climatique et économique, alors qu’il n’y a toujours pas de solution au problème des déchets radioactifs et que le risque d’accident nucléaire est bien trop important pour être ignoré. La Commission européenne s’est sali les mains en qualifiant le gaz et le nucléaire de ‘verts’.»


Lire aussi


Les députés européens luxembourgeois étaient parmi ceux qui ont voté contre la décision de la Commission au Parlement européen en juillet. Le gouvernement luxembourgeois et l’Autriche ont également déclaré qu’ils envisageaient d’intenter une action en justice en raison de l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie. «Les gouvernements de l’Union européenne ne doivent pas faire une demande de révision interne. Les deux gouvernements peuvent donc directement s’adresser à la Cour de justice européenne avant la fin du mois d’octobre 2022», a déclaré Greenpeace dans un communiqué.

Mais la crise énergétique actuelle a amené de nombreux pays et institutions à repenser la vitesse à laquelle le gaz et le nucléaire devraient être abandonnés. Les partis d’opposition au Luxembourg, dont le CSV, ont déclaré que, bien qu’ils reconnaissent la nécessité de passer à des sources d’énergie alternatives, une période de transition est nécessaire.

de la Banque européenne d’investissement (BEI), a également reconnu l’importance du défi de la guerre en Ukraine. «Nous devons réaliser que [c’est] le plus grand défi auquel nous faisons face en ce moment», déclare-t-il. «Quand j’entends le mot ‘transition’, je regarde plus en détail. Est-il question de vraie transition ou bien de perpétuer des anciennes technologies ou anciennes sources d’énergie? Nous aurons besoin du gaz pour faire la transition… et elle prendra du temps», conclut-il.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.