Les barquettes compostables d’Auchan sont introduites ce mois-ci en France, mais leur arrivée au Luxembourg est conditionnée à des tests. (Photo: Auchan)

Les barquettes compostables d’Auchan sont introduites ce mois-ci en France, mais leur arrivée au Luxembourg est conditionnée à des tests. (Photo: Auchan)

Les enseignes multiplient les démarches pour répondre aux attentes des clients en matière de durabilité et, ces derniers temps, il semble que les emballages en plastique en fassent les frais. Explications.

Emballer la clientèle sans emballages ou, à tout le moins, sans déchets: tel est le défi de la grande distribution aujourd’hui. Début février, Auchan Retail a annoncé la suppression des barquettes en plastique de ses ateliers boucherie et poissonnerie au profit de barquettes en fibres végétales compostables.

Selon l’enseigne à l’oiseau, cette nouveauté devrait permettre de faire disparaître 55 millions de barquettes classiques, soit une économie de 1.100 tonnes de plastique par an. Si le déploiement débute en ce mois de mars en France, l’agenda reste encore un peu vague concernant le Luxembourg.

«Des études de faisabilité sont déjà engagées, des tests sont prévus très rapidement, et nous serons en mesure de déployer ces nouveaux emballages immédiatement si rien ne s’y oppose techniquement ou du point de vue des règles sanitaires», commente Sophie Morlé, chargée de communication et responsable RSE d’Auchan Luxembourg.

Le groupe compte trois grandes surfaces, mais aussi quatre drives et six magasins de proximité My Auchan, situés dans des stations-service Aral.

Delhaize introduit progressivement des raviers en papier, néanmoins dotés d’un film plastique, dans son rayon boucherie. (Photo: Delhaize)

Delhaize introduit progressivement des raviers en papier, néanmoins dotés d’un film plastique, dans son rayon boucherie. (Photo: Delhaize)

Le plastique demeure, mais en quantité réduite

Delhaize, pour sa part, a opté pour des raviers en papier au rayon boucherie. Depuis fin février, le retailer propose cet emballage doté d’une base en papier recyclable pour les produits à base de viande hachée et pour une sélection de produits à base de bœuf. Mais l’enseigne au lion l’assure: «À terme, cette transition s’appliquera à la majorité de l’assortiment.» Elle estime que la mesure permettra d’économiser 75 tonnes de plastique cette année en Belgique.

Au Luxembourg, ces nouveaux emballages font progressivement leur apparition dans les rayons des 10 supermarchés et 21 Proxy du groupe, à l’exception du porc et du bœuf haché, qui est fabriqué dans chaque magasin.

Mais, tout comme pour Auchan, ces nouveautés ne signent pas l’arrêt de mort du plastique: une couche de ce matériau recouvre toujours le produit, «mais le client peut facilement le séparer du ravier en papier», souligne Delhaize.

Il reste difficile d’imaginer un client acheter son steak ou son filet de poisson en libre-service sans en avoir vu l’apparence au préalable. 

Un besoin de concertation

Cactus maintient, pour l’heure, les barquettes de ses rayons boucherie et poissonnerie en libre-service. L’enseigne luxembourgeoise souligne que «toute action nécessite une phase de recherche, avec notamment des recours à des experts externes du ministère du Développement durable ou de Valorlux, et une phase test interne pour trouver le bon équilibre entre besoins techniques (DLC longues pour éviter une problématique de gaspillage alimentaire, HACCP…) et besoins de protection de notre planète».

Des emballages en papier/carton 100% recyclable ont néanmoins fait leur apparition dans les rayons fruits et légumes biologiques, tandis que le libre-service en fruits et légumes, ainsi qu’en viennoiseries est doté de sachets en papier cristal recyclable.

Une chose est certaine: le changement prend du temps et mobilise de nombreux acteurs. Le recours à l’Éco-sac, lancé en 2004 par Valorlux, les ministères compétents et la CLC, montre toutefois qu’une évolution est possible. Avec ce produit, Valorlux assure avoir pu épargner 1,1 milliard de sacs à usage unique, 7.763 tonnes de plastique et 17,27 millions de litres de pétrole.

En 2018, un peu moins de la moitié des déchets ménagers étaient incinérés, avec récupération d’énergie, selon les données du Statec. 53% de l’ensemble des détritus étaient, pour leur part, soit recyclés, soit compostés.