Nicolas Schmit devra veiller à ce que les intentions du socle européen des droits sociaux se concrétisent bel et bien. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Nicolas Schmit devra veiller à ce que les intentions du socle européen des droits sociaux se concrétisent bel et bien. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Le Sommet social de Porto, ces 7 et 8 mai, sera pour le Portugal le moment phare de sa présidence du Conseil de l’Union européenne. Un grand moment aussi pour le commissaire Nicolas Schmit puisqu’il s’agira de donner une impulsion politique large au socle européen des droits sociaux.

C’était la crainte de Jacques Delors: que l’Europe ne soit finalement «qu’un marché, une zone de libre-échange sans âme, sans conscience, sans volonté politique, sans dimension sociale». C’est bien ce que le Sommet social de Porto, organisé par la présidence portugaise ces 7 et 8 mai, voudra éviter.

Il s’agira en effet de donner une impulsion politique au socle européen des droits sociaux, proclamé en 2017 lors du Sommet de Göteborg et qui venait concrétiser le souhait émis en 2014 par le président de la Commission européenne, , de voir l’Europe nantie d’un AAA sur le plan social.

Quelques mesures ont été mises en place, comme une directive sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ou la «socialisation» du semestre européen en y intégrant le tableau de bord social. Mais en réalité, Juncker a laissé à son successeur le soin de mettre au point et de concrétiser la feuille de route du socle européen des droits sociaux.


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Ursula von der Leyen en a fait une priorité et c’est le commissaire européen , en charge des affaires sociales et de l’emploi, qui devra le mettre en œuvre. Pour cela, il pourra compter sur la feuille de route d’implémentation des mesures, présentée le 4 mars dernier. Un plan d’action qui décline les 20 grands principes du socle en actions concrètes et qui fixe trois objectifs pour l’UE en matière d’emploi, de compétences et de protection sociale à l’horizon 2030: au moins 78% des personnes âgées de 20 à 64 ans devraient avoir un emploi; au moins 60% des adultes devraient participer à des activités de formation chaque année; le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale devrait diminuer d’au moins 15 millions.

Convaincu que l’Europe de demain sera sociale ou ne sera pas, sans pour autant opposer social et économie, Nicolas Schmit vivra à Porto un des moments les plus importants de son mandat. Mais le plus dur sera encore à faire en ce qui le concerne le fait de veiller à ce que les intentions deviennent des actes, de la part des États, des partenaires sociaux, des entreprises et de l’ensemble de la société civile.