Dès la rentrée, Jean-Louis Six et son épouse Abigail Lee Six vont se consacrer à leur passion pour les chevaux dans le sud de la France. (Photo: Archives Maison Moderne)

Dès la rentrée, Jean-Louis Six et son épouse Abigail Lee Six vont se consacrer à leur passion pour les chevaux dans le sud de la France. (Photo: Archives Maison Moderne)

C’est la dernière fête nationale belge en tant qu’Ambassadeur de Belgique au Luxembourg pour Jean-Louis Six. Une fois , le diplomate âgé de 65 ans et professeur à l’Université du Luxembourg va délaisser les auditoires pour les écuries des Pyrénées.

Vous quittez cet été votre poste d’Ambassadeur de Belgique au Luxembourg. Quel a été pour vous le moment le plus marquant de votre mandat?

. – «L’événement majeur de mon mandat aura été la , car elle a illustré au plus haut niveau la proximité qui existe entre le Grand-Duché et la Belgique. Le ‘cousinage’ explique la chaleur des relations interpersonnelles entre les Monarques, mais elle se retrouve aussi entre politiques et dans la population. Des deux côtés de la frontière, on partage les mêmes valeurs et les mêmes aspirations européennes.

L’actualité nous montre pourtant que les deux pays ont une lecture différente de la crise sanitaire. La Belgique a qui réalise un dépistage massif. Comment vous positionnez-vous dans cette situation?

«Ma fonction requiert de communiquer et d’expliquer les choses, car parfois, il y a beaucoup d’incompréhension. Il s’agit de faire remonter vers Bruxelles les spécificités et la situation sur le terrain au Luxembourg avec, par exemple, le testing généralisé. Il est important d’expliquer pour que les gens comprennent et acceptent les mesures.

Globalement, la crainte du Luxembourg est qu’on referme les frontières et cela, tout le monde essaie de l’éviter. Mais il ne faut pas oublier que l’objectif de toutes ces consignes est de sauver des vies humaines: aucun gouvernement n’adopte des mesures pour embêter les gens, mais pour anticiper et éviter que la situation ne se dégrade et devienne encore plus difficile à gérer.

Vous êtes également changé de cours associé à l’Université du Luxembourg, après avoir enseigné pendant une vingtaine d’années à l’ULB en Belgique. Allez-vous également mettre un terme à ce poste?

«Oui, je termine ma carrière académique le 1er octobre de cette année. Même si l’enseignement m’a beaucoup apporté, je veux maintenant me tourner vers d’autres projets.

Quels sont ces autres projets?

«Mon épouse et moi allons nous consacrer à notre passion pour les chevaux lusitaniens en allant vivre dans les Pyrénées. On aime beaucoup la région et allons habiter entre Perpignan et Barcelone, dans un petit coin de paradis à l’intérieur des terres où nous allons pouvoir parcourir une partie de la route de Saint-Jacques de Compostelle avec nos chevaux, faire de l’équitation académique et suivre des cours et des stages au Portugal. Je veux retrouver une liberté qui me permette de me consacrer à ma passion et à mes deux fils avec qui j’aimerais passer un peu plus de temps.

La crainte du Luxembourg est qu’on referme les frontières et cela, tout le monde essaie de l’éviter.
Jean-Louis Six

Jean-Louis SixAmbassadeur de Belgique au Luxembourg

Quel souvenir garderez-vous de votre passage au Luxembourg?

«Ces trois années passées à vivre en permanence au Grand-Duché de Luxembourg m’ont permis de rencontrer des gens formidables et m’ont mieux fait comprendre la devise du Grand-Duché ‘Mir wëlle bleiwe wat mir sinn’ car j’ai pu mesurer toute la spécificité et la grandeur d’être Luxembourgeois. Le Grand-Duché va beaucoup nous manquer à mon épouse et à moi-même.

Votre carrière diplomatique se termine avec ce poste. Vous qui avez une longue carrière en la matière, quel conseil donneriez-vous à un candidat désireux de rejoindre ce domaine?

«Le premier conseil serait de vivre intensément chacun des séjours qui lui sera donné de faire au cours de sa carrière. Chaque poste est un enrichissement spécifique et ma famille se les remémore régulièrement avec nostalgie.

Vous qui êtes arrivé d’une université étrangère vers la jeune Université du Luxembourg, quels éléments vous ont le plus marqué à l’Uni?

«Ce qui m’a le plus marqué à l’Uni.lu, c’est la possibilité d’enseigner à des petits groupes d’étudiants sur le modèle anglo-saxon plutôt qu’à de grands auditoires de plus de 100 personnes. L’ambiance y est très internationale et les étudiants de très bon niveau. J’ai beaucoup aimé la bibliothèque, mais c’est tout le site de Belval qui est exceptionnel.

Ce qui m’a le plus marqué à l’Uni.lu, c’est la possibilité d’enseigner à des petits groupes d’étudiants sur le modèle anglo-saxon.
Jean-Louis Six

Jean-Louis SixAmbassadeur de Belgique au Luxembourg

Le coronavirus perturbe-t-il les célébrations de la fête nationale belge au Luxembourg ce 21 juillet?

«Malheureusement cette année il n’y a pas de réception à la Résidence pour célébrer notre fête nationale, car les rassemblements importants, même à l’extérieur, ne sont pas autorisés. Il aurait été impossible de respecter la distance interpersonnelle de 2 mètres avec 500 invités et le port de masque n’était pas envisageable non plus dans ce genre d’événement où les personnes circulent un verre à la main. Nous irons donc dans un restaurant à Bertrange qui organise une semaine ‘belch’ à l’occasion de la fête nationale avec des spécialités belges.»