16h30. «Cela aurait été bien que les députés aient la primeur» du texte, a réagi Xavier Bettel (DP), interrogé après la fuite dans les médias de l’accord de coalition en milieu de matinée. Le contenu du document signé par le CSV et le DP devait être présenté pour la première fois devant la Chambre, lundi 20 novembre. «Il n’y a rien de secret», relativise toutefois l’ex-Premier ministre. Tout en veillant à ne pas entrer davantage dans les détails de l’accord. Même quand on le cherche sur ce terrain-là. «Bien tenté», mais pour cela il faudra vraiment patienter jusqu’à la semaine prochaine.
16h. Au ministère de la Digitalisation.
Nouvelle ministre de la Digitalisation, Stéphanie Obertin fait profil bas au moment de prendre ses fonctions. «Je suis novice dans ce domaine. Je dois trouver mes repères, c’est le plus important», déclare-t-elle. Cette médecin de formation ne veut pas s’avancer sur ses priorités tant qu’elle ne connaît pas le périmètre exact de ses attributions: «Nous allons discuter de nos priorités ces prochains jours avec mon équipe. Cela va se mettre en route tout doucement. Nous essaierons de faire au mieux, mais il faut un peu de temps.»
Le mot digitalisation est en tout cas très présent dans l’accord de coalition, ce qui réjouit Stéphanie Obertin: «On ne peut pas se passer de la digitalisation. C’est transversal, cela touche tous les ministères. Dans la santé, c’est primordial: ce sera la grande avancée dans ce domaine.» Une question centrale sera celle des moyens alloués pour soutenir la transition numérique. Pour la nouvelle ministre, la première étape sera de «bien étudier le programme de coalition, qui est très vaste. Nous avons beaucoup de travail».
16h. Au ministère de la Coopération.
Partenaires hier, adversaires aujourd’hui? «Oui», répond Franz Fayot (LSAP), comme à contrecœur, en marge de la passation de pouvoir à la Coopération qui s’est tenue au rez-de-chaussée du ministère des Affaires étrangères. À contre-cœur, parce qu’entre lui et Xavier Bettel, son successeur dans la fonction, des liens de complicité se sont tissés après plus de trois années et demie de travail commun au sein du gouvernement. M. Fayot l’assure: «On est en train de faire une opposition sans concession.» Mais tous les coups ne seront pas permis pour autant. «Il faut se retenir de faire un marquage à la culotte», annonce-t-il. Autrement dit: une sorte de devoir de réserve pourrait s’appliquer quant aux critiques qui à l’avenir pourraient viser l’ancien chef de l’exécutif à la tête du ministère qui était de son ressort jusqu’ici.
Ce vendredi, c’était d’ailleurs plutôt l’heure des cadeaux. Une écharpe (Xavier Bettel en compte donc maintenant «plusieurs centaines»), un spray anti-moustiques, une liasse de billets de diverses monnaies étrangères: Franz Fayot n’a pas accueilli son successeur les mains vides. Avant de quitter les lieux, slalomant entre la soixantaine de collaborateurs réunis pour l’occasion et les quelques toiles (rangées dans leur housse de protection) déjà rapportées par les équipes de Xavier Bettel en vue de la future déco, il a reconnu: «C’est difficile de partir. On a la tête dans le guidon à cent à l’heure, ensuite il y a la campagne électorale, et puis on est sorti du jour au lendemain. En politique, on est toujours dans une position précaire. Mentalement, j’étais préparé. C’est un petit moment de tristesse. Mais je vais le surmonter. Le changement, c’est bénéfique.»
16h. Au ministère de la Culture.
15h30. Au ministère de la Sécurité sociale.
Journée particulière pour Martine Deprez (CSV) qui, il y a encore sept jours, ne savait pas qu’elle serait ministre. Contactée par le formateur le 8 novembre, elle donne après un long entretien son accord pour devenir la ministre en charge de la Santé et de la Sécurité Sociale – l’un n’allait pas sans l’autre – si d’aventure ces ressorts étaient attribués au CSV. La confirmation de la création de ce grand ministère n’est arrivée que le 10 novembre. «Dès lundi, nous serons opérationnels», affirme-t-elle, prête à prendre à bras le corps les grands dossiers qui lui sont échus. Ayant exercé comme chargée d’étude à l’Inspection générale de la sécurité sociale de 1992 à 2001, elle ne sera pas dépaysée.
15h15. Au ministère de l’Intérieur.
15h15. Au ministère de l’Environnement.
Une nouvelle ère commence pour le ministre de l'Environnement, Serges Wilmes, après avoir consacré six ans en tant que premier Échevin de la Ville de Luxembourg, avec une attention particulière aux espaces verts et à l'urbanisme. Sa gestion de ces domaines reflète son engagement envers les enjeux environnementaux, une mission qu'il renouvelle en affirmant: «J’ai pris un engagement avec plein de cœur au niveau de la Ville de Luxembourg ». Conscient de «l'urgence» des crises climatiques et environnementales, il s'engage à apporter des ajustements nécessaires tout en respectant les fondements établis par le gouvernement précédent. Avec une reconnaissance des efforts de sa prédécesseure, il envisage d'apporter son propre style et personnalité à ce rôle, armé de son expérience et de la conscience aiguë des responsabilités qui l'attendent, dit-il.
14h40. On connaît aussi le programme de la Chambre des députés, mardi 21 novembre à 14h30. Après la prestation de serments de ceux qui rejoignent l’institution à la faveur des nominations de ministres, aura lieu un hommage à Marcel Schlechter, l’élection du bureau du secrétaire général, l’allocation du nouveau président de la Chambre, la constitution des différentes commissions et le renouvellement de trois membres de la Cour des comptes.
14h40. Au ministère des Affaires étrangères.
14h30. Au ministère des Finances.
Un passage de témoin sous le signe de la continuité au ministère des Finances. Yuriko Backes, ministre sortante, et Gilles Roth, le nouveau titulaire du maroquin, siègeront ensemble dans le prochain gouvernement. Et ils ont participé ensemble, dans le même groupe de travail, à la rédaction de l’accord de gouvernement. Gilles Roth s'est dit ému de revenir dans un ministère qu'il a quitté il y a 17 ans pour la Chambre des Députés. Pour demain, il s'attend à ce que sa tâche soit difficile. Ses priorités: assurer la soutenabilité des finances publiques, redonner du pouvoir d'achat aux ménages, assurer la compétitivité des entreprises et améliorer l'attractivité de la place financière. «Et grâce à une politique anticyclique résorber le déficit budgétaire ces prochaines années.»
14h20. Au ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural.
14h. Au ministère de l’Égalité des chances.
12h30. La Ville de Luxembourg indique dans un communiqué que le nouveau ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable et ministre de la Fonction publique, , a démissionné de ses fonctions de premier échevin de Luxembourg. Son audience d’adieu s’est tenue ce jour. Il est désormais attendu à 14h au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative et à 15h au ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable pour la passation.
12h. Les félicitations du président du Conseil de l’UE, le Belge Charles Michel.
11h50. Après la remise des clés, Luc Frieden a déclaré à propos de Xavier Bettel: «Sa compétence et les bonnes relations qu’il a su entretenir avec les pays étrangers sont indispensables pour un pays comme le Luxembourg. Le fait qu’il devienne le nouveau ministre des Affaires étrangères avec des compétences élargies est, selon moi, le scénario idéal. Succéder à une personne aussi populaire sera difficile.»
11h45. Le Premier ministre sortant, Xavier Bettel, a transmis les clés du ministère d’État à Luc Frieden, le nouveau Premier ministre.
Deux hommes, deux émotions à l’Hôtel Saint-Augustin pour la passation de pouvoir entre le ministre d’État sortant, Xavier Bettel et le nouveau premier ministre, Luc Frieden.
Pour Xavier Bettel, le moment était à l’émotion. Le personnel du ministère rassemblé lui a offert un livre retraçant en photo les moments forts de ces dix dernières années. Après avoir ravalé quelques larmes, Xavier Bettel a remercié ses collaborateurs pour l’avoir aidé à «diriger un gouvernement qui a fonctionné».
En remettant les clés du ministère à Luc Frieden – ainsi que quelques fleurs –, il a insisté sur l’esprit de partenariat de collaboration qui a régné lors des négociations de l’accord de coalition et a félicité son successeur pour «son sens des responsabilités et son énergie».
Clés qu’a acceptées Luc Frieden. Qui en a profité pour féliciter Xavier Bettel dans sa gestion des dernières crises – covid, inflation et guerres multiples –. «Même critiqué, il a su prendre les bonnes décisions dans l’intérêt du pays».
La collaboration entre les deux hommes semble s’annoncer sous les meilleurs auspices. «Sa compétence et les bonnes relations qu’il a su entretenir avec les pays étrangers sont indispensables pour un pays comme le Luxembourg. Le fait qu’il devienne le nouveau ministre des Affaires étrangères avec des compétences élargies est selon moi le scénario idéal».
«Succéder à une personne aussi populaire sera difficile», a poursuivi Luc Frieden.
Redevenant plus solennel, il a exprimé à la fois sa gratitude ainsi que son ressenti du poids des responsabilités qui sont désormais les siennes.
Sa gratitude «vis-à-vis des Luxembourgeois qui m’ont élu et de Xavier Bettel qui m’a beaucoup aidé à réaliser cette transition démocratique de façon exemplaire pour notre pays. Nous pouvons en être fiers.» «C’est un moment de très grande responsabilité. On en sent le poids: diriger un gouvernement dans un moment qui n’est pas facile sur le plan macroéconomique et géopolitique», a-t-il poursuivi déjà tourné vers la prochaine étape; «présider le premier conseil de gouvernement lundi prochain qui entérinera l’accord de coalition qui deviendra ainsi un programme gouvernemental».
10h. «Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’État. Je promets de remplir mes fonctions avec intégrité, exactitude et impartialité.» Comme le veut l’article 110 de la Constitution, Luc Frieden est officiellement devenu Premier ministre, ce vendredi matin, lors d’une cérémonie d’assermentation du Grand-Duc Henri, lequel avait d’abord signé les arrêtés grand-ducaux relatifs à la formation du nouveau gouvernement.
10h55. Au même moment et sans attendre, nos confrères de Reporter ont publié .
Une journée chargée
Le Premier ministre, (CSV), ouvrira le bal des passations de pouvoir, ce vendredi matin, juste avant midi, au 4 rue de la Congrégation, au ministère d’État, où l’attendra le Premier ministre sortant, (DP), qui ira prendre ses nouvelles fonctions à 14h30 au ministère des Affaires étrangères et européennes, rue du Palais de justice… avant de revenir, pour 15h30, à deux pas de son premier rendez-vous, au 6 rue de la Congrégation cette fois, pour ajouter la Coopération, jusqu’ici entre les mains de (LSAP).
Les deux hommes ont largement communiqué sur leur amitié et les relations constructives qu’ils ont nouées pendant les négociations sur le programme de coalition, ainsi que sur les grandes lignes de cet accord, ce jeudi, à l’occasion de la signature, pour que le rendez-vous soit autre chose qu’une poignée de main pour la postérité et quelques phrases de politesse.
, analyse Marc Fassone, après les annonces de ce jeudi. .
Pour d’autres, ce sera forcément un moment à part: être ministre, ce n’est pas rien dans une vie politique ni même dans une vie. Avec tout ce que cela comporte de rythme et de tâches à accomplir très différentes de celles que ces femmes et ces hommes pouvaient avoir jusqu’ici.
À la veille de ces événements, certains d’entre eux ont déjà fait publiquement leurs adieux et dit leur émotion de devoir tourner la page.
Comme la ministre des Finances, (DP), appelée à reprendre la Défense, la Mobilité et les Travaux publics et l’Égalité des genres et la Diversité, qui a deux rendez-vous avec (déi Gréng) et un avec (CSV).
«C’était un grand honneur pour moi d’être ministre des Finances des et dans l’intérêt des citoyennes et des citoyens de ce pays», écrit-elle dans son tweet en luxembourgeois. «Je suis fière de notre place financière et de son développement et de ce que nous avons fait ensemble.»
François Bausch avait, lui, mis en avant son rendez-vous chez le Grand-Duc. Sur X – qu’il avait provisoirement quitté après des passes d’armes parfois très agressives avec des usagers des transports qui se plaignaient des conditions de transport avant d’y revenir –, le député Vert dit aussi reprendre la main sur son compte.
(La rédaction de Paperjam reste mobilisée autour de ces passations de pouvoir)