Gosia Kramer a fondé The Office en 2016. La Polonaise est aujourd’hui CEO de la société qui propose des espaces de coworking et qui compte au total 22 employés.

Pourquoi avoir décidé de vous lancer et de fonder votre entreprise?

«D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé travailler. J’ai commencé à l’âge de 14 ans et j’ai continué à travailler en parallèle de mes études. J’ai travaillé dans le secteur de la finance, et ce dans différents pays et différentes organisations, mais un facteur est resté constant: j’ai toujours été une employée motivée et hautement productive qui aimait tout simplement son travail. La seule chose que je n’appréciais pas était mon environnement de travail et mes horaires. Je travaillais dans des ‘aquariums’, je les appelais comme ça parce que nous étions tous confinés derrière des verrières et l’air y circulait grâce à des filtres – si proches et pourtant si loin de la nature.

Aussi simple que cela puisse paraître, un jour je me suis dit: et si un bureau pouvait être un endroit accueillant pour tous? Et puis j’ai décidé de le créer.

Quelles sont les qualités nécessaires pour fonder une entreprise?

«La résilience, car il faut être capable de constamment gérer les hauts et les bas du quotidien, tout en s’adaptant aux conditions changeantes du marché et en ne laissant pas les problèmes temporaires de trésorerie compromettre sa vision d’ensemble. La résilience est également vitale pour faire face à une multitude de conseils et de rumeurs injustes, mais aussi aux inévitables réponses négatives. Il s’agit aussi de faire preuve de résilience face au doute, car nos pensées peuvent parfois ébranler notre confiance en nous. Enfin, la résilience s’applique aussi à la réussite; ne laissez pas 5 minutes de célébrité affecter qui vous êtes vraiment, évitez l’autosatisfaction et concentrez-vous de façon déterminée sur vos objectifs.

Est-ce que le fait d’être une femme a impacté ou impacte encore votre expérience en tant que fondatrice?

«Absolument, cela a toujours été le cas et cela le sera toujours. Je pense que qu’il s’agit simplement d’une question de biologie; les hommes apportent une énergie très masculine aux entreprises, c’est pour cela que nous entendons souvent parler de ‘chasser les clients’ ou ‘d’atteindre nos cibles’. À l’inverse, les entreprises dirigées par des femmes possèdent une énergie très féminine qui se caractérise par l’amour et l’attention. Nous ne communiquons pas de la même façon, nous utilisons un vocabulaire distinct et mettons l’accent sur des petits détails parce que, pour nous, c’est ce qui fait la différence. Personnellement, j’estime qu’il est fondamental d’aimer ce que l’on fait. Cet état d’esprit, je le renforce grâce au soutien des femmes entrepreneurs que je côtoie au quotidien, et cela ajoute une dimension unique à mon parcours entrepreneurial, car je favorise un environnement professionnel qui mêle les énergies masculines et féminines.

Je sais que je peux compter sur le soutien de ces femmes, intelligentes et pleines de ressources, qui incarnent le pouvoir de la féminité. Cette communauté m’a soutenue tout au long de mon parcours en m’aidant à me relever à chaque fois que je tombais.

Pouvez-vous citer un événement ou une date marquante pour votre entreprise?

«Aujourd’hui et demain. J’ai le privilège d’exercer une activité dans laquelle mes clients occupent une place centrale. Nous avons l’occasion d’être présents à chaque étape du développement de leur entreprise, de la création de cette dernière à l’obtention de gros clients, en passant par le lancement de nouvelles idées sur le marché, l’obtention de prix et de financement ou encore d’une couverture médiatique. J’ai réussi à aider mes clients en leur offrant de gérer leur espace de travail pour eux, ce qui leur a permis de se concentrer sur ce qu’ils font de mieux: développer leur entreprise.

Quelle est votre devise ou quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

«La magie que tu recherches se trouve dans le travail que tu évites.

Qu’avez-vous découvert sur le monde du business, ou de manière générale, en devenant fondatrice?

«J’ai appris à partager ouvertement mes idées. Alors que j’avais l’habitude de garder mes projets pour moi, j’ai découvert que le fait de discuter de nouveaux projets avec mon réseau permettait d’accélérer leur lancement, mais aussi d’attirer des clients plus rapidement, de valider mes idées, d’introduire de nouvelles perspectives ou d’obtenir des investisseurs en temps voulu. En général, partager mes idées rend aussi l’ensemble du processus beaucoup plus agréable.

Avez-vous une autre activité en parallèle de votre entreprise?

«En plus de proposer des espaces de travail, j’ai également mis en place un concept de restaurant végétalien appelé Lokaal. Cette initiative est née de ma passion profonde pour la durabilité environnementale, le bien-être et la promotion d’une alimentation saine. Je suis convaincue que l’importance de la nutrition dans l’amélioration de notre productivité est souvent négligée. À travers Lokaal, je souhaite mettre en avant l’impact positif d’une alimentation saine et végétale, non seulement sur notre santé professionnelle et personnelle, mais aussi sur la planète.

Quels sont vos projets et vos ambitions pour l’avenir?

«Au-delà des espaces de travail accueillants, de la nutrition et du mode de vie, je souhaite étendre le concept à d’autres secteurs. Je pense notamment au secteur médical, qui semble être un secteur qui s’aligne sur mes valeurs globales et qui pourrait se prêter à la création d’espaces novateurs et avant-gardistes. L’idée d’introduire des espaces de coworking médicaux, dotés des dernières technologies, de professionnels qualifiés, d’espaces attrayants et du même état d’esprit collaboratif que mes autres projets est quelque chose qui m’intéresse tout particulièrement.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam , paru le 28 février 2024. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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