Régulièrement dans le viseur de l’antitrust européen ou du contrôleur européen de la protection des données, les Gafam se livrent à une guerre d’influence en coulisses. (Photo: Shutterstock)

Régulièrement dans le viseur de l’antitrust européen ou du contrôleur européen de la protection des données, les Gafam se livrent à une guerre d’influence en coulisses. (Photo: Shutterstock)

Les big tech ont dépensé une fortune en lobbying auprès des institutions européennes, alerte Corporate Europe Observatory dans une étude. Plus de 21 millions d’euros sans vraiment s’embarrasser de transparence.

Google (8 millions d’euros), Microsoft (5) et Facebook (4,25) ont bien failli composer le podium des entreprises qui dépensent le plus en lobbying auprès des institutions européennes à Bruxelles. Facebook n’est que 5e, derrière Shell (4,29) et Bayer (4,29). Apple est 16e avec 2 millions d’euros et Amazon 23e avec 1,75 million d’euros,

Au total, les géants américains des technologies ont dépensé 21 millions d’euros, contre même pas la moitié pour les sept plus grands constructeurs automobiles européens (VW, Daimler, BMW, Renault, Ford, Fiat, Chrysler et Peugeot) qui ont dépensé 7,9 millions d’euros l’an dernier.

Les Gafam restent aux avant-postes, même quand l’étude ne se limite pas aux entreprises individuelles, relève CEO. Seul le Conseil européen de l’industrie chimique dispose d’un budget plus élevé. 

Lobbycontrol a déposé une plainte auprès du Registre européen, puisque les big tech ne déclarent pas toujours leur présence dans d’autres groupes de réflexion ou de pression, comme le Center on Regulation (CERRE) ou le Cercle Bruegel – où ils sont pourtant représentés tous les cinq. 

Les cinq sociétés font aussi partie des 15 entreprises qui ont eu le plus de réunions avec de hauts représentants de la Commission européenne. Google est à nouveau chef de file (254 réunions), tandis que Facebook (155) est 3e et Microsoft (141) 4e. Seul un acteur est plus présent que Google: BusinessEurope… dont Google est membre.

Leur présence s’explique par les discussions sur la réglementation européenne sur la protection des données, sur la directive e-Privacy qui devrait être publiée sous peu par la présidence allemande de l’Union européenne ou par la directive sur les services numériques.