Yasmine Goudembourg, directrice des ressources humaines chez Goodyear. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Yasmine Goudembourg, directrice des ressources humaines chez Goodyear. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Face à la pénurie de talents, Paperjam a interrogé plusieurs entreprises sur leur stratégie pour les attirer. Goodyear mise sur la mobilité interne et cherche de son côté au-delà de la Grande Région pour les profils les plus rares.

13.253 postes vacants en mai 2022, presque autant que le nombre de demandeurs d’emploi (13.946) et un chiffre en hausse de 49,5% en un an. Face à la pénurie de talents au Luxembourg, quelle stratégie les entreprises adoptent-elles? Le point, ce vendredi 29 juillet, avec Yasmine Goudembourg, directrice des ressources humaines chez Goodyear.

Combien de personnes recrutez-vous chez Goodyear?

Yasmine Goudembourg. – «Nous avons une centaine de postes ouverts, nous recrutons en permanence, dans tous les domaines et sur tous nos sites.

Quels sont les profils les plus difficiles à trouver?

«Les profils techniques ou spécialisés, comme data scientist, data ingénieur, software ingénieur. D’un autre côté, les métiers de technicien d’automatisation, technicien de maintenance, des mécaniciens industriels.

Depuis la pandémie, les gens veulent aussi plus de flexibilité.

Yasmine GoudembourgDRHGoodyear

Quelle stratégie mettez-vous en place pour les attirer?

«Nous pouvons offrir une grande variété de postes, de sites et de domaines. Notre nouvelle usine à Dudelange offre un niveau de technologie important. Nous avons aussi un grand centre de recherche et d’innovation pour les profils d’ingénieurs. Goodyear offre des évolutions de carrière en interne. Si on est mobile, on peut même avoir une carrière à l’international. Nous avons des salariés qui demandent à être transférés temporairement dans un autre pays.

Pour trouver des talents, nous avons une équipe de deux recruteurs permanents et nous allons sur des salons, généraux ou spécialisés. Nous avons de très bons contacts avec les écoles pour l’apprentissage. Et nous travaillons avec l’Adem, la Chambre de commerce, les réseaux sociaux…

Et géographiquement?

«Pour les profils les plus rares, nous allons au-delà de nos pays voisins. Dans la Grande Région, nous l’avons toujours fait, mais plus loin, c’est assez récent. Nous mettons par exemple nos offres d’emploi sur des plateformes internationales ou nous participons à des salons (à l’étranger, ndlr).

Quels sont les profils des candidats qui viennent chez Goodyear?

«Cela dépend. Ce sont plutôt des jeunes qui ont terminé leurs études, car pour eux, c’est plus facile de déménager, mais pas seulement.

Il faut de l’énergie et de l’engagement (pour travailler chez Goodyear, ndlr)

Yasmine GoudembourgDRHGoodyear

Comment les demandes des candidats évoluent-elles?

«Les plus jeunes veulent travailler pour des entreprises qui prennent leurs responsabilités sociales au sérieux, ce que Goodyear fait. Depuis la pandémie, les gens veulent aussi plus de flexibilité.

Et au niveau du turnover?

Si j’exclus les années Covid, nous avons toujours eu un turnover relativement balancé. Il est inférieur à 2%.

Que faut-il pour travailler chez Goodyear?

«Nous avons des postes dans tous les domaines et à tous les niveaux. Opérateur de production est un travail difficile, posté, mais permet d’offrir un job et potentiellement une carrière à des personnes qui n’ont peut-être pas obtenu de diplôme. D’autres postes nécessitent des diplômes.

Peu importe le rôle, il faut une certaine passion pour le secteur automobile. Être capable d’apprendre, car cela bouge tout le temps au niveau de la technologie. De l’énergie et de l’engagement.»