Le CEO de Goodyear, Rich Kramer, en septembre 2017, pour donner le premier coup de pelle de la nouvelle usine du géant à Dudelange. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Le CEO de Goodyear, Rich Kramer, en septembre 2017, pour donner le premier coup de pelle de la nouvelle usine du géant à Dudelange. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Goodyear a annoncé avoir confié à un chasseur de têtes le soin de lui trouver son prochain CEO. Mercredi, outre un plan de transformation du géant, dont l’un des deux centres d’innovation se situe à Colmar-Berg, Richard J. Kramer (60 ans) a annoncé qu’il prendrait sa retraite l’an prochain, après 14 ans à la tête de l’entreprise.

«En réfléchissant aux 14 dernières années, cela a été un privilège incroyable de diriger cette entreprise américaine emblématique en tant que président-directeur général et président. Alors que nous entamons notre prochaine étape de croissance, je suis convaincu que notre plan ‘Goodyear Forward’ établira une base encore plus solide pour que la prochaine génération de dirigeants continue à ouvrir la voie au succès durable de Goodyear. Je suis pleinement engagé dans la réussite de l’exécution du plan et, avec le soutien et la participation du conseil d’administration, je contribuerai à la transition lorsque mon successeur sera identifié», a annoncé l’emblématique CEO et président, Richard J. Kramer, ce mercredi 15 novembre, lui qui a passé 24 ans au total chez le géant du pneu. «Au cours des prochains mois, nous avons un travail substantiel à accomplir pour exécuter le plan ‘Goodyear Forward’ visant à générer une croissance et une valeur rentables, en tirant parti de notre leadership reconnu en matière de marques, de technologie et de produits haut de gamme.»

Sous sa direction, relève l’entreprise, «Goodyear a été reconnue parmi les entreprises les plus responsables de Newsweek, les meilleures entreprises au monde selon Time, les entreprises les plus admirées au monde selon Fortune et les entreprises les plus appréciées au monde selon Forbes.» Ce qui ne l’empêche pas de devoir se transformer, assez radicalement.

Mercredi, le Going Forward a été présenté aux actionnaires et aux investisseurs plus en détail:

– plus de 2 milliards de dollars viendront «de l’optimisation du portefeuille», autrement dit de la cession de certains actifs, comme son activité chimique, la marque Dunlop et son activité de pneus pour équipements tout-terrain;

– un plan de réduction des coûts pour récupérer un milliard de dollars d’ici la fin 2025, la société ayant indiqué avoir une vue complète de la manière d’obtenir ce résultat, y compris dans la recherche et le développement, son activité principale au Luxembourg; 30 à 35 millions de dollars devraient être économisés en Europe et jusqu’à 100 millions de dollars en 2025, selon les résultats trimestriels présentés le 6 novembre.

– un plan de développement pour générer 300 millions de dollars d’ici la fin de 2025, via «des opportunités en Amérique du Nord pour optimiser le positionnement de la marque et des niveaux, rationaliser la gestion des coûts, augmenter la rentabilité des clients et des canaux et améliorer la couverture des gammes de produits haut de gamme»;

– un doublement de la marge opérationnelle «pour atteindre 10% d’ici la fin de 2025»;

– une réduction de la dette d’environ 1,5 milliard de dollars pour améliorer sa notation auprès des professionnels du marché.

«En s’appuyant sur nos atouts, ce plan permettra à Goodyear d’améliorer et d’élargir notre position de leader, de générer une croissance rentable sur tous les marchés, de créer une valeur significative pour nos actionnaires et, à terme, de jeter les bases de notre succès pour les 125 prochaines années», a commenté M. Kramer, après cet exercice d’introspection qui aura duré seize semaines.

Les résultats du troisième trimestre montrent des revenus sous la barre des 15 milliards de dollars et des pertes de près de 400 millions de dollars sur neuf mois, des résultats moins bons qu’en 2022 sur la même période. Le 6 septembre, au Luxembourg, Goodyear avait annoncé un plan de départ de 65 personnes, principalement dans le domaine administratif.

M. Kramer avait fait le déplacement au Luxembourg en septembre 2017 pour donner le premier coup de pelle de son usine de Dudelange, la Mercurey Plant, un investissement de 80 millions d’euros porteur de 90 emplois. Présent au Luxembourg depuis 1951, le groupe américain emploie près de 1.400 personnes dans les sociétés consolidées depuis le Luxembourg pour un chiffre d’affaires de 175 millions d’euros l’an dernier.