À 29 ans, Gledis Kryeziu est un jeune homme aux multiples casquettes. Mais ses différents engagements et fonctions vont dans un seul sens: «Rendre à Dudelange et aux Dudelangeois tout ce qu’ils nous ont donné, à ma famille et à moi». Avec ses parents et sa petite sœur, il arrive «précisément le 17 avril 2003 à la gare de Luxembourg-ville. J’avais sept ans. Nos parents ne nous avaient pas dit que nous quittions notre pays. À l’époque, ma famille paternelle était engagée pour la démocratie, et nous avons demandé le statut de réfugié politique que nous avons obtenu l’année suivante», explique-t-il.
La famille emménage à Dudelange en 2005 et s’agrandit avec la naissance de deux autres petits garçons. «Dudelange est vraiment très spéciale pour s’intégrer. Je pense que nous n’aurions pas pu trouver mieux comme deuxième terre d’accueil. Entre l’école, le sport – Gledis Kryeziu est engagé dans le club de handball de la ville –, la commune et la politique sociale… Je dis toujours que le Luxembourg est le meilleur pays au monde et Dudelange, la meilleure ville au monde. Je me sens vraiment intégré et même assimilé au pays et à la ville, mais jamais je n’oublie mon histoire et d’où je viens.»

Gledis Kryeziu a ouvert De Good Fellow en 2023. (Photo: Ioanna Schimizzi)
À l’été 2023, Gledis Kryeziu ouvre De Good Fellow, un bar-restaurant situé au 1, rue de la Libération, face à l’Hôtel de Ville, après plusieurs mois de travaux et de rénovation «que nous avons réalisés nous-mêmes, quasiment. Nous devrions terminer ceux de la cuisine dans les prochaines semaines et ouvrir la partie restaurant fin janvier-début février», précise celui qui est également président de la Fédération des commerçants et artisans de Dudelange.
En famille
Diplômé en sociologie et en politique à Mannheim, le Dudelangeois avait lancé un premier commerce en famille: le foodtruck Babas FudTrak – Baba étant le surnom de son papa, Vildan – quelques mois avant la pandémie. «La deuxième étape, c’était un commerce physique. Nous avons toujours la camionnette, mais nous avons arrêté l’activité.» Pour la petite histoire, Gledis Kryeziu a «embauché» son père comme salarié. Sa maman et ses frères donnent aussi des coups de main régulièrement.
Autre engagement du jeune homme de 29 ans: la politique. «Je suis engagé auprès du LSAP de la commune. J’étais sur les listes aux dernières communales. Pour moi, c’était important aussi de participer à la politique de la ville.» Le poste de bourgmestre dans les prochaines années serait-il envisageable? «La politique, c’est un job 24 h sur 24, sept jours sur sept. On ne peut pas faire de fautes parce qu’on s’engage dans l’intérêt d’améliorer la situation politique, économique, sociale et sportive de la ville. À 40, 45 ans, pourquoi pas, mais ce n’est pas moi qui déciderai de toute façon. Mais si je le fais, je le ferai avec tout mon cœur pour remercier la communauté dudelangeoise. C’est ce que mon père nous a toujours dit: nous avons une dette à payer à la commune», conclut Gledis Kryeziu.