Pour Gilles Roth, le budget 2025 est fait pour et avec les gens au nom de la cohésion et de la paix sociale. (Photo: Eva Krins/Maison Moderne/Archives)

Pour Gilles Roth, le budget 2025 est fait pour et avec les gens au nom de la cohésion et de la paix sociale. (Photo: Eva Krins/Maison Moderne/Archives)

Devant les députés, Gilles Roth a défendu «le premier budget qui porte la signature de la coalition au pouvoir», un budget qui associe triple A et triple S. Il a annoncé une réforme des textes budgétaires qui privilégierait la gestion par objectifs.

Revenant sur les chiffres clés et les grands équilibres du budget, le ministre des Finances a laissé entendre que les déficits annoncés pour les budgets 2024 et 2025 pourraient être bien inférieurs à ce qui est prévu dans les chiffres. La raison? «Une politique de relance qui commence à porter ses fruits.»

L’État central pourrait avoir un déficit inférieur aux 500 millions prévus et l’État global afficher un solde positif. Pour un chiffre précis, Gilles Roth renvoie à la clôture des comptes qui aura lieu avant la fin du premier semestre 2025. L’évolution des recettes et des dépenses au 30 septembre va en ce sens. À 21,171 milliards, les recettes fiscales ont progressé de 14,1% tandis que les dépenses ne croissaient «que» de 7,4% à 20,700 milliards. Soit au 30 septembre un déficit de 971 millions d’euros contre 1,91 milliard budgété en 2024. Et ce «malgré les allégements fiscaux et le haut niveau d’investissements mis en place par ce gouvernement».

Une évolution «vertueuse» qu’il attribue à la hausse des recettes en provenance de la TVA, des accises et de la taxe d’abonnement. Des hausses qui sont la conséquence directe de la politique de relance du gouvernement. «Une politique de relance que saluent les agences de notation.» Le ministre a cependant reconnu que ces résultats venaient également du report d’un certain nombre d’investissements programmés pour 2024, notamment en matière de défense, de transport ferroviaire et de recrutement. Le ministre avance un chiffre de 1.000 emplois non pourvus à l’heure actuelle. Un déficit qu’il espère voir pour parti comblé par le recours à la digitalisation.

Réforme du cadre budgétaire au premier semestre

Surfant sur ces bons chiffres, le ministre des Finances a annoncé une réforme des textes budgétaires. Une réforme qui inclurait des principes de gestion par objectif. Une demande que les Conseil national des finances publiques formule depuis des années au nom d’un meilleur ciblage des dépenses publiques. Une réforme que dans son avis sur le budget 2025 la Chambre des métiers a également appelée de ces vœux. Les nouveaux textes budgétaires devraient également, selon le souhait de Gilles Roth prendre en compte les données du PIB bien-être. «Prospérité et cohésion sociale vont de pair», a insisté Gilles Roth. Le ministre compte présenter à la Chambre des députés ce nouveau cadre budgétaire «de nouvelle génération» au premier semestre. Et il espère trouver un compromis sur ce texte «qui ira au-delà de la majorité actuelle».

Messages personnels

Le ministre des Finances a également profité de l’occasion pour envoyer des messages politiques plus généraux.

Le premier est que la politique budgétaire du gouvernement est une politique «pour et avec les gens au nom de la cohésion et de la paix sociale». Pour le prouver, le ministre a égrené toutes les mesures fiscales pour les petits salaires et les familles monoparentales et toutes les mesures sociales prises ces seize derniers mois. Une longue liste.

Gilles Roth a ensuite évoqué la question du dialogue social, source de crispation aussi bien pour les syndicats que pour l’opposition. «Nous allons maintenir de manière conséquente le dialogue social. C’est la seule manière de faire fonctionner le pays.» Autre source de crispation, portée par la Chambre des salariés cette fois, la baisse de l’impôt sur les collectivités de 1 point de pourcentage. «À 16%, nous restons au-dessus de la moyenne de l’OCDE», a insisté le ministre.

Il a également justifié la prolongation pour six mois des mesures fiscales prises suite à la table ronde sur le logement lancée en début d’année. Une prolongation qui n’est pas le signe d’un échec, mais bien d’un succès «qu’il ne faut pas casser». «Dans le secteur du logement, nous voyons une reprise. La Chambre immobilière la voit et les professionnels également. II y a une solide reprise de la vente de logements au quatrième trimestre. Les mesures sont efficaces, mais sont encore insuffisantes.»

«Avec ce budget, nous nous donnons les moyens nécessaires pour investir pour demain, pour renforcer la cohésion sociale et pour faire face aux crises. Je vous invite à l’approuver.»