Le CEO de Luxair, Gilles Feith, a découvert dans les médias les interrogations de la BIL, un de ses plus anciens actionnaires. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne/Archives)

Le CEO de Luxair, Gilles Feith, a découvert dans les médias les interrogations de la BIL, un de ses plus anciens actionnaires. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne/Archives)

Le CEO de Luxair, Gilles Feith, s’est dit «doublement surpris» de l’annonce, par le président du conseil d’administration de la BIL, Luc Frieden, de discussions autour du départ de l’actionnariat de la compagnie aérienne où la banque est présente… depuis 1948!

«Je suis doublement surpris: non seulement, je n’étais pas au courant, personne n’en a jamais parlé, mais le CEO de la BIL, , a été un actionnaire impliqué et précieux pendant la crise, faisant tout pour nous aider à nous en sortir.»

Ce lundi matin, trois jours après l’annonce, par le président du conseil d’administration de la banque, , que celle-ci étudiait sérieusement , le CEO de la compagnie aérienne, , n’avait toujours pas eu la moindre explication. D’autres interlocuteurs nous indiquent eux aussi avoir découvert dans la presse les interrogations de la BIL.

Dans le monde très feutré des sociétés où l’État peut faire la pluie et le beau temps, cette non-communication est inhabituelle.

Dans un communiqué, à la mi-journée ce lundi, la BIL explique: «Le développement de léconomie nationale est au cœur de notre activité, et nous soutenons activement Luxair à un moment où lindustrie aérienne se trouve dans une situation particulièrement difficile. La BIL, représentée par son CEO Marcel Leyers, est une actionnaire active qui guide Luxair dans cette période difficile. Cela dit, la banque évalue régulièrement ses investissements et ses participations, et le transport aérien ne fait pas partie de ses activités stratégiques. Cest pourquoi une vente est envisagée, mais aucune décision nest prise. Une telle vente ne pourrait avoir lieu que si un partenaire fiable et solide était trouvé, en accord et en alignement avec les autres actionnaires.»

Que la banque réévalue son portefeuille régulièrement, c’est vrai, n’est rien de particulièrement problématique. Surtout dans un contexte de réglementation européenne qui «invite» les banques à ne pas être trop exposées à des risques particuliers.

Cette participation dans Luxair, détenue depuis 1948, vaut selon nos calculs autour de 120 millions d’euros.

Le conseil de gouvernement devrait se saisir prochainement du sujet, fait savoir le cabinet du Premier ministre, (DP).

Le précédent Lufthansa

La dernière fois que pareille situation s’est produite, , lorsque Lufthansa a annoncé vouloir se séparer de sa participation dans la compagnie luxembourgeoise. L’État avait repris ces 13% fin 2015

«Delfin, dans une optique de diversification de son portefeuille, a trouvé stratégiquement intéressant d’investir dans le groupe Luxair, localisé dans un pays triple A comme le Luxembourg, et croit en son développement. Nous sommes satisfaits de cette acquisition, qui, j’en suis sûr, sera profitable à long terme aux deux sociétés», avait indiqué Giovanni Giallombardo, membre du conseil d’administration de Delfin sàrl, dans le communiqué officiel du ministre de la Mobilité, (déi Gréng).

Selon M. Frieden vendredi, , mais la pandémie a repoussé une décision de la banque. Reste à savoir qui, aujourd’hui et compte tenu des deux années difficiles que Luxair vient de traverser et des incertitudes qui subsistent, a envie de succéder à l’actionnaire historique du groupe.

Depuis 2017, les Chinois de Legend Holdings ont repris les 90% de la BIL qui appartenaient aux Qataris de Precision Capital.