Jean-François Genicot, Head of Investments Management chez Degroof Petercam, et Léa, une architecte.  Photo Simon Verjus (Maison Moderne)

Jean-François Genicot, Head of Investments Management chez Degroof Petercam, et Léa, une architecte.  Photo Simon Verjus (Maison Moderne)

La gestion discrétionnaire permet de déléguer la gestion de son portefeuille. Elle permet également d’investir de manière durable, un enjeu sollicité par de nombreux clients et aujourd’hui soutenu par la réglementation. Pour évoquer ce sujet, nous avons rencontré Jean-François Genicot, Head of Investments Management de la banque Degroof Petercam, qui a orienté sa cliente vers cette solution.

Qu’est-ce que la gestion discrétionnaire?

C’est la solution que choisit un client souhaitant déléguer la gestion quotidienne de son portefeuille d’investissement. Notre client donne donc mandat à la banque pour pouvoir agir en son nom, selon des modalités établies et définies dans le contrat, dit de gestion discrétionnaire. On retrouve plus précisément quatre types de contrats, qui correspondent d’une certaine manière à quatre niveaux d’intervention du client. Tout d’abord, celui que nous venons de mentionner, où la délégation est totale. Puis un second, relatif à une gestion conseils proactive, où le client reçoit un conseil de la banque sur base régulière, mais il reste maître de la décision finale. Le troisième correspond à une intervention occasionnelle du client par la voie de son gestionnaire. Le dernier, enfin, correspond à une exécution pure des décisions du client.

À qui s’adresse la gestion discrétionnaire?

Elle s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent déléguer la gestion quotidienne de leur portefeuille, par manque de temps, d’intérêt ou de réelles compétences en la matière. Les clients qui font ce choix capitalisent alors sur l’expérience de leur banque à ce sujet.

Un des critères déterminants sera la taille des avoirs, qui oriente alors vers tel ou tel type de gestion. La stratégie pourra se faire via des fonds exclusivement, pour des portefeuilles plus modestes, ou bien par des fonds et des lignes directes, pour des portefeuilles s’élevant à plus d’un million et demi d’euros, afin de ne pas être impactés par les aspects tarifaires.

Quel était le cas de figure de votre cliente?

Notre cliente, une jeune maman architecte de profession, disposait d’un patrimoine financier conséquent dont elle avait hérité. Souhaitant se consacrer pleinement à sa vie de famille et à sa carrière professionnelle, elle s’est tournée vers nous pour déléguer la gestion de son portefeuille de manière durable. Le monde financier lui étant inconnu, c’était le choix, pour elle, de la tranquillité d’esprit, mais aussi l’assurance que ce patrimoine serait entre de bonnes mains, jusqu’à ce que ses fils en héritent à leur tour. C’est un cas de figure que l’on retrouve souvent dans notre clientèle.

À quoi faut-il être particulièrement attentif?

La banque et le client doivent être attentifs à bien définir les objectifs du contrat. À ce titre, nous établissons le profil de risque du client avec des questions précises sur sa situation patrimoniale globale, son horizon de placement, son éventuelle aversion au risque, ainsi que ses connaissances des instruments financiers. Du côté de la banque, la réglementation MiFID impose une transparence totale et l’assurance que le client a une parfaite compréhension des risques encourus. Les opérations et les placements qui seront effectués doivent être parfaitement exposés et en accord avec le cadre défini.

La communication entre le banquier et son client est indispensable et doit se faire sur un temps long, afin d’établir une relation saine qui repose sur la confiance. Il n’est d’ailleurs pas rare que cette confiance se perpétue sur plusieurs générations. Bien entendu, cela suppose que nous ayons pu identifier l’évolution des besoins entre générations.

Quelle est l’offre de gestion discrétionnaire durable que propose Degroof Petercam?

Pour prétendre au label de gestion discrétionnaire durable et satisfaire aux critères de l’article 8 de la récente réglementation SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), la banque Degroof Petercam a souhaité réorienter son offre. Nous poursuivrons d’ailleurs encore dans cette direction, afin de proposer à nos clients une gestion dite «article 8+», voire potentiellement «article 9». Il faut savoir que cela engendre des contraintes, pour le gestionnaire comme pour le client, qu’il convient alors de bien appréhender. La performance n’est plus le critère unique, l’impact des investissements au niveau ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) entre en jeu de manière conséquente.

Pour nos clients qui le souhaitent, nous mettons toujours à leur disposition des opportunités d’investissement qui sortent de ce cadre. Cependant, ces secteurs doivent satisfaire certains de nos critères. L’industrie du tabac, l’armement ou le divertissement pour adultes, par exemple, sont totalement exclus de notre univers d’investissement.

Vous vous posez des questions sur la gestion durable de votre patrimoine ? Contactez Jean-François Genicot par e-mail : . Et retrouvez plus d’informations .