La réalité augmentée se met au service de la formation professionnelle. (Photo: Shutterstock)

La réalité augmentée se met au service de la formation professionnelle. (Photo: Shutterstock)

Tout au long de cet été «pas comme les autres», Paperjam vous emmène dans les travaux de recherche qui vont changer notre quotidien. Celui de Roderick McCall, chercheur au Luxembourg Institute of Science and Technology (List), vise à sécuriser la formation professionnelle impliquant des éléments radioactifs, grâce à la réalité augmentée.

On connaît les accidents nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima, et leurs conséquences désastreuses pour l’environnement et la santé des citoyens. «Malheureusement, nous vivons dans un monde où les incidents radiologiques, délibérés ou accidentels, arrivent», signale Roderick McCall, en charge du projet au Luxembourg Institute of Science and Technology (List). Pour les prévenir, des équipes travaillent à identifier et mesurer les risques. Une mission «dangereuse, coûteuse et complexe», selon Roderick McCall. Pour la faciliter, il planche, avec trois autres chercheurs, sur une solution de formation en réalité augmentée.

«Les utilisateurs verront les radiations, ce qu’ils ne peuvent pas faire dans la vraie vie, pour évaluer plus facilement les risques. Nous leur permettons également de visualiser comment la contamination se propage lorsqu’ils se promènent dans la pièce. Ils utilisent un détecteur de rayonnement simulé pour mesurer les types et les forces des sources dans une pièce», détaille-t-il.

Concrètement, comment cela se passe-t-il? «Le formateur configure la salle. Il place des petits capteurs sur le mur pour suivre la position des objets et des détecteurs. Il définit ensuite un scénario avec un nombre et une gamme de sources de rayonnement simulés.» Les personnes formées portent de leur côté des lunettes de réalité mixte Microsoft Hololens. Pendant la simulation, elles doivent «trouver et identifier les sources radioactives dans la pièce, à l’aide d’un détecteur de rayonnement simulé, dans un temps limité et en évitant leur propagation», détaille le chercheur. Tout cela sans radiations réelles, et donc, en toute sécurité.

Une preuve de concept pour la fin de l’année

C’est aussi «plus rapide et plus aisément reproductible à un coût très bas», indique le List, qui ne communique pas encore de prix de cet outil. Cette décision sera prise «plus tard» pour le projet, encore en développement, entamé en 2016 sous le nom de «Target». «La preuve de concept doit être terminée cette année, pour une commercialisation juste après», révèle Roderick McCall. Il bénéficie d’un financement, non précisé, de la part du FNR (Fonds national de la recherche).

«Notre marché principal est celui des premiers intervenants qui ont besoin d’une formation pour les incidents CBRN (chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires). Nous nous spécialisons dans la partie radiologique. L’outil peut également être utile dans des sites contenant des matières radiologiques. Nous avons déjà quelques personnes intéressées dont on ne peut pas parler pour le moment, nous attendons de pouvoir voyager plus facilement pour concrétiser cela.»