«J’ai un mérite: j’ai lancé la discussion», considère lundi 6 mars 2023 le ministre du Travail, Georges Engel (LSAP) (ici en présence du secrétaire général du LSAP, Tom Jungen, et de la présidente des femmes LSAP, Maxime Miltgen) à propos de la réduction du temps de travail. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

«J’ai un mérite: j’ai lancé la discussion», considère lundi 6 mars 2023 le ministre du Travail, Georges Engel (LSAP) (ici en présence du secrétaire général du LSAP, Tom Jungen, et de la présidente des femmes LSAP, Maxime Miltgen) à propos de la réduction du temps de travail. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

En conférence de presse au siège du LSAP, le ministre du Travail, Georges Engel, a abordé la vision du parti pour un «travail social et équitable». Une des revendications fortes reste la réduction du temps de travail. «Il faut tout faire pour soutenir cette évolution», selon le ministre.

«On travaille pour vivre, on ne vit pas pour travailler», déclarait lundi matin le ministre du Travail, (LSAP), lors d’une conférence de presse au siège du parti LSAP sur le thème du «travail social et équitable». Celle-ci ouvrait un cycle de cinq conférences préélectorales portant sur autant de thèmes de campagne – les quatre autres aborderont le logement, l’éducation, la justice climatique et la santé.

Il n’a donc pas fait l’économie de ce thème lors de la conférence. «Si la part du temps de travail peut diminuer pour que nous puissions davantage vivre, cela va dans la bonne direction», estime-t-il. «Il faut donc tout faire pour soutenir cette évolution.»

Pour étayer son propos, celui-ci rappelle que «nous vivons depuis 50 ans avec les 40 heures. Or le marché du travail a évolué, il y a beaucoup de digitalisation, de facilité, et il faut que ceux qui travaillent en profitent – et pas seulement les patrons». Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il s’agit aussi de rester «attractif»: «Ce n’est pas seulement le salaire qui va les attirer, mais aussi les conditions de travail et le temps de travail qui feront que les gens viendront s’installer chez nous».

Étude rendue début avril

Si  sur la réduction du temps de travail n’a toujours pas été publiée – elle le sera probablement au début du mois d’avril –, le ministre a tout de même quelques idées sur la forme que pourrait prendre une telle évolution. «Il se peut que ce soit une réduction générale», admet-il, même si de la flexibilité est nécessaire dans certains secteurs, notamment la construction. «En tant que politiciens, nous devons créer le cadre, mais dans celui-ci, il doit être possible de trouver des solutions sectorielles ou pour les entreprises», détaille-t-il. Des solutions «adaptées à la situation».

Si ou la possibilité d’une réduction du temps de travail, ils ont quant à eux poussé Ce qui n’inquiète pas Georges Engel: «Cela dépend de ce qu’on entend par flexibilisation, parce que la flexibilisation pour le patron est différente de celle pour le salarié. Si on parvient à faire se rejoindre l’idée de la flexibilisation pour l’un et pour l’autre, je pense qu’on peut avancer d’un pas».

Le ministre est dans tous les cas satisfaits de voir ses opposants réagir sur le sujet. «J’ai un mérite: j’ai lancé la discussion», reconnait-il. «Ce que cela va donner après… Je ne sais pas où cela va aboutir. Je veux qu’on discute, qu’on voie les arguments positifs et négatifs et qu’on trouve des solutions – qui ne sont peut-être pas si faciles à trouver, j’en suis conscient.»

Efficace contre les inégalités de genre

Une telle réduction du temps de travail se révèlerait en outre avantageuse pour lutter contre les inégalités de genre, remarque quant à elle la présidente des femmes du LSAP, Maxime Miltgen. «C’est une des premières mesures pour que le “care work”, qui n’est pas payé, soit mieux réparti entre les sexes», explique-t-elle.

Travaillant moins, les hommes seront en effet plus disponibles pour contribuer à ce “care work”, permettant ainsi aux femmes de moins recourir au travail à temps partiel – une solution qui a de nombreuses conséquences, sur la vie professionnelle des femmes, puis sur leur pension (la différence au Luxembourg entre hommes et femmes est de 43%, la plus forte en Europe), rappelle Maxime Miltgen.