«L’avantage, lorsque l’on est entrepreneur, c’est qu’on a toujours besoin d’apprendre. Et chaque jour, on doit se surpasser encore plus», explique le docteur Aida Nazarikhorram. (Photo: DR)

«L’avantage, lorsque l’on est entrepreneur, c’est qu’on a toujours besoin d’apprendre. Et chaque jour, on doit se surpasser encore plus», explique le docteur Aida Nazarikhorram. (Photo: DR)

La lauréate du 10e Business Woman of the Year, organisé par la Banque internationale à Luxembourg (Bil), sera connue ce mercredi soir. Rencontre avec les finalistes du concours, dont le docteur Aida Nazarikhorram, cofondatrice de LuxAI.

La 10e édition du Business Woman of the Year mettra à nouveau en lumière l’entrepreneuriat au féminin et son potentiel encore inexploité. Le prix lancé par la Banque internationale à Luxembourg (Bil) sera remis ce mercredi soir – au terme d’une séance de «pitches» – à une chef d’entreprise ou manager qui s’est distinguée par un projet innovant et proposant un apport positif à la société. D’ici là, Paperjam vous présente les finalistes.

Suite de cette série avec le docteur , cofondatrice de LuxAI, dont le QTrobot est destiné à améliorer le quotidien des enfants autistes.

Pour quelle(s) raison(s) vous êtes-vous inscrite à ce concours?

Aida Nazarikhorram. – «J’ai été contactée par la Bil pour m’inscrire à ce concours. L’idée m’a semblé très intéressante, car elle met en lumière des femmes qui sont actives dans le développement de nouvelles solutions et de nouvelles opportunités.

J’ai une grande passion pour l’‘empowerment’ des femmes, et je crois que montrer des femmes qui essaient de réussir et qui réussissent est une grande étape nécessaire pour prouver à toutes les femmes qu’elles peuvent aussi être efficaces et compétitives et qu’elles peuvent aussi créer leur propre vision et mission. Et, à titre personnel, il est certain que c’est un grand plaisir et une grande satisfaction d’être nominée pour ce prix.

Devenir entrepreneuse était un projet de vie? Qu’est-ce qui vous attire dans l’entrepreneuriat?

«Le choix de devenir entrepreneur s’est fait assez naturellement. Quand j’ai commencé à travailler après mes études à l’université, je me suis rendu compte que lorsque mon travail devient routinier, je perds mon intérêt et je suis constamment à la recherche de nouveaux défis pour moi-même. Nous consacrons plus de temps à notre travail qu’à toute autre chose dans notre vie, donc il doit être motivant et passionnant. L’avantage, lorsque l’on est entrepreneur, c’est qu’on a toujours besoin d’apprendre. Et chaque jour, on doit se surpasser encore plus.

En tant que médecin, j’ai pu constater plusieurs lacunes dans le système de santé en termes de qualité et d’accessibilité, et j’ai choisi de changer les choses au lieu d’attendre que quelqu’un le fasse à ma place. C’est incroyable d’être un entrepreneur parce qu’on vous permet de rêver, de planifier et d’exécuter comme vous le voulez, et vous avez l’opportunité d’essayer d’avoir un impact sur le monde. Vous pouvez être créatif et vous pouvez voir les choses différemment. C’est tellement fascinant de devenir un fournisseur de technologie plutôt qu’un simple utilisateur de technologie.

Quels sont vos modèles d’entrepreneurs ou entrepreneuses?

«Quand nous avons démarré notre entreprise, dès le début, il y a eu des moments qui nous ont remplis de bonheur et de motivation. Mais tous les jours ne sont pas comme ça. Il arrive souvent que les choses ne se passent pas comme prévu, et il faut alors rester motivé et engagé, même si vous ne savez pas si tout votre travail et vos efforts seront traduits en quelque chose de significatif ou non.

De nos jours, l’une des choses qui nous permettent de continuer est de regarder les gens qui sont partis de zéro, qui ont surmonté les défis et qui ont connu beaucoup de succès. Il y a beaucoup de personnes qui ont réussi et que j’admire. Beaucoup d’entre elles sont des femmes, qui ne sont pas nécessairement des entrepreneuses, mais des personnes qui ont eu un impact dans leur propre industrie. En particulier dans le domaine de la santé, nous avons de nombreuses femmes influentes qui ont complètement changé la façon dont les médecins diagnostiquent ou traitent leurs patients.

Pensez-vous avoir rencontré plus de difficultés dans votre parcours d’entrepreneuse parce que vous êtes une femme?

«J’ai eu beaucoup de chance, parce que je travaille dans un environnement où il y a beaucoup d’opportunités pour les femmes et d’initiatives pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin. Cependant, d’après les statistiques et les recherches effectuées par plusieurs universités, les femmes entrepreneuses ont moins de chances de trouver un financement privé.

Souvent, les sociétés de capital-risque ont tendance à avoir des croyances stéréotypées au sujet des femmes en affaires, et cela influence inconsciemment et négativement leur jugement dans l’évaluation des entreprises appartenant à des femmes, surtout les plus jeunes. Cela rend probablement la route plus difficile à emprunter pour les femmes entrepreneuses.

Mais à mon avis, ce n’est qu’une raison pour s’efforcer de montrer que ces pensées stéréotypées n’ont pas d’argument valable au 21e siècle. Aujourd’hui, nous voyons des femmes à des postes politiques et exécutifs de haut niveau, ce qui prouve que le genre n’est pas un critère d’évaluation des personnes, et que ce sera bientôt le cas pour les femmes dans les start-up également.»

Les autres finalistes du concours sont Ilana Devillers (Food4All), Elfy Pins (Supermiro), Stéphanie Jauquet (Cocottes, Um Plateau, À Table, Tempo) et Karine Vallière (Jumpbox).

Le jury du concours est composé d’hommes et de femmes de la Bil, du Technoport, de Jonk Entrepreneuren, du Paul Wurth Incub, de Schiltz & Schiltz, d’Equilibre et de Wide, partenaires de l’événement.