La Génération Z, composée des individus nés entre 1995 et 2012, est en passe de devenir une force majeure sur le marché de l'emploi. Selon les projections de l'OCDE, d'ici 2025, elle occupera 27% du marché du travail. Au Luxembourg, ce groupe démographique, qui arrive sur un marché en pleine évolution, connaîtra une croissance d'emploi supérieure à la moyenne de l'UE, avec une augmentation annuelle de plus de 1,5% jusqu'en 2035 (selon un rapport sur les prévisions des compétences pour 2023 au Luxembourg du Centre européen pour le développement de la formation professionnelle).
La fondatrice et CEO de P’OP, Béatrix Charlier, souligne l'unicité de ceux qu’elle appelle les Z: «Ces jeunes ont grandi dans un monde numérique, ce qui les a façonnés de manière unique. Ils sont indépendants, innovants, et cherchent une certaine sécurité dans un monde en évolution». Ils aspirent à un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, à des opportunités d'apprentissage continu, et à une culture d'entreprise éthique et significative, explique-t-elle.
Au Luxembourg, la Génération Z fait face à un marché de l'emploi unique, notamment avec un taux de chômage élevé chez les jeunes et le départ anticipé des seniors. Pour répondre à ce défi, Mme Charlier suggère d'augmenter l'âge de la retraite pour retenir les travailleurs expérimentés, d'améliorer l'éducation des jeunes pour réduire le décrochage scolaire, et de valoriser les talents issus de l'immigration, enrichissant ainsi le marché du travail avec des compétences diversifiées.
Ils recherchent un travail qui a du sens et contribue à la société.
Les Z sont un défi pour l'évolution des structures et cultures d'entreprise. Avec leurs particularités telles que la familiarité avec le numérique, la quête de sens au travail, et le besoin de transparence, ils apportent de nouvelles perspectives. Leur intégration réussie est nécessaire pour créer un marché du travail dynamique et inclusif.
Le Luxembourg a ici l'opportunité de modeler un environnement professionnel adapté aux aspirations et aux idées innovantes de la Génération Z, tout en attirant et fidélisant ces jeunes talents. Ce qui semble de plus en plus compliqué car, comme le souligne Mme Charlier, les Z «voient chaque travail comme une expérience», rendant leur fidélisation d'autant plus difficile. «Ils recherchent un travail qui a du sens et contribue à la société, ce qui les pousse à constamment explorer de nouvelles opportunités», souligne t-elle.
Portrait de la Gen Z
Une caractéristique marquante de la Génération Z est sa sensibilité aux crises. Elle a grandi dans un contexte de méfiance envers les institutions, exacerbée par les fake news, la crise climatique, les mouvements #MeToo, et les attentats. Selon Béatrix Charlier, cette méfiance les pousse à rechercher la transparence et l'authenticité dans leur environnement professionnel.
Elle ajoute que la pandémie de Covid-19 a également affecté leur développement social tout comme personnel engendrant des inquiétudes financières dues à la perte d'emplois étudiants. Sensibles aux crises mondiales, notamment à la crise climatique qu’ils considèrent comme un «compte à rebours» selon Mme Charlier, ils sont motivés par l'écoanxiété, qui peut être un moteur de changement.