Le guide Gault&Millau Luxembourg 2020. (Photo: Maison Moderne)

Le guide Gault&Millau Luxembourg 2020. (Photo: Maison Moderne)

Le guide gastronomique a remis ce lundi ses prestigieux prix annuels à l’hôtel Le Royal tout en dévoilant son édition «A Taste of Luxembourg 2020». Si une grande partie du palmarès et des notations ont été acclamés, certains sont repartis très déçus.

Très attendue lors de chaque «rentrée» gastronomique, la nouvelle édition du guide Gault&Millau a remis ses bons points – ou plutôt ses bonnes toques – ainsi qu’un éventail de prix spéciaux lors d’une réception à l’hôtel Le Royal de Luxembourg.

Des grands classiques et du nouveau

Pour cette 17e édition, ce ne sont pas moins de 150 restaurants, dont 11 nouvelles arrivées, qui ont été passés au crible au Luxembourg. La catégorie «Pop», créée l’année dernière, répertorie quant à elle trois adresses de plus dans ce panel dédié aux établissements plus hybrides et tendance, tels que les bars à vins, pizzerias notables, bars à tapas ou street food haut de gamme… Et c’est le Pas Sage qui a tiré son épingle du jeu lors de cette cérémonie 2020.

Mais place avant tout au Chef de l’année, et c’est un très ému et très applaudi qui s’est vu remettre, pour la seconde fois, ce prix très convoité, élevant le chef deux étoiles de Ma Langue Sourit à Moutfort quasiment au rang de Chef de la décennie. Baptiste Heugens du restaurant Two6Two à Strassen, quant à lui, s’est vu décerner le prix de «Jeune chef de l’année».

Cyril Molard, chef de l’année 2020 pour Gault&Millau. (Photo: Mike Zenari)

Cyril Molard, chef de l’année 2020 pour Gault&Millau. (Photo: Mike Zenari)

Les autres lauréats sont: Lady Jane pour Bar de l’année, une nouvelle catégorie; Pierre Zhener (La Distillerie et Côté Cour) comme Pâtissier de l’Année; Claude Rameau (Pefferkär) comme Sommelier de l’année; Sébastien Périé (L’Atelier Windsor) comme Hôte de l’année; Thomas et Emeline Murer (An der Villa) comme Nouveauté remarquable de l’année, et Giuseppe Molinaro (Tailor’s Concept) comme Méditerranéen de l’année.

Une seule femme au palmarès

Autre catégorie très attendue chaque année, le titre de Personnalité de l’année a été remis à la tenace et pétulante fondatrice de la marque Cocottes Stéphanie Jauquet, une «personnalité qui œuvre en marge de la gastronomie en apportant des solutions de qualité au plus grand nombre et qui a investi avec beaucoup de réussite et de pugnacité dans son projet».

Interrogée suite à la cérémonie, Stéphanie Jauquet savoure ce succès critique, mais n’oublie pas de soulever la singularité de sa présence sur scène: «Outre la satisfaction de cette reconnaissance, qui revient au travail de toute une équipe dévouée à mes côtés avec laquelle nous nous élevons mutuellement, je remarque tout de même être la seule femme à être montée sur scène ce soir... C’est à la fois une fierté quelque part, mais cela suggère aussi la question du pourquoi!»

Femme aux multiples casquettes, Stéphanie Jauquet est la personnalité de l’année. (Photo: Romain Gamba)

Femme aux multiples casquettes, Stéphanie Jauquet est la personnalité de l’année. (Photo: Romain Gamba)

Des oubliés plus ou moins philosophes

Si ce n’est sur scène, les notations Gault&Millau 2020 ont laissé certains acteurs de la profession perplexes, voire franchement amers... Ainsi, l’équipe de l’hôtel Le Place d’Armes et donc de La Cristallerie – qui maintient un joli 16,5/20, note qui aurait pourtant pu être revue à la hausse considérant l’excellence dont le restaurant étoilé fait preuve à l’heure actuelle sous la houlette du chef Fabrice Salvador – a simplement déclaré avec amusement «être venue pour rien».

L’élégante Cristallerie, à l’hôtel Le Place d’Armes, maintient son joli 16,5/20 au Gault&Millau 2020. (Photo: Sebastien Goossens)

L’élégante Cristallerie, à l’hôtel Le Place d’Armes, maintient son joli 16,5/20 au Gault&Millau 2020. (Photo: Sebastien Goossens)

Pour un autre jeune étoilé, Les Jardins d’Anaïs à Clausen, c’est une autre paire de manches! Avec une note également stable et plus timide de 14/20, qui elle aussi aurait mérité un bon point de progression depuis l’année dernière, l’équipe s’en va très frustrée: «Franchement, c’est à croire qu’ils ne sont pas venus! Notre travail acharné n’est absolument pas reconnu, c’est désolant!», s’est ainsi invectivée la propriétaire Annabelle Hazard. Pourtant, selon nos sources, les inspecteurs du guide seraient bien allés tester au moins une fois Les Jardins d’Anaïs. Le chef Christophe Quentin, visiblement déçu, est parti sans un mot. De quoi laisser un petit goût doux-amer à ce «Taste of Luxembourg 2020»...

Des nouveaux et des progressions

En ce qui concerne les arrivées dans le guide Gault&Millau Luxembourg, 11 restaurants ont fait leur entrée dans cette édition 2020, dont L’Avenue au Kirchberg et L’Opéra au Rollingergrund avec 13/20, Le Jardin de la Gaichel à Gaichel et l’Atelier Windsor en ville avec 13,5/20, ou encore An der Villa à Steinfort avec 14/20. Côté progressions, L’Annexe et La Yamayu Santatsu en ville gagnent un point pour passer à 13/20 (à savoir si l’évaluation de ce dernier a été effectuée avant ou après le départ récent du chef Ozawa) tout comme le Tempo à la Porte de l’Europe. De Pefferkär à Huncherange rejoint, quant à lui, la catégorie des 14/20, et Two6Two à Strassen, celle des 14,5/20.

Parmi les autres gains de 0,5 point, Ma Langue Sourit du Chef de l’année Cyril Molard gagne la passerelle très convoitée des 18/20, rejoignant Ilario Mosconi (18/20), La Distillerie de René Mathieu (18/20) et le Clairefontaine d’Arnaud Magnier (17/20) au firmament gastronomique grand-ducal.