En cette semaine du la chasse aux cadeaux de Noël est officiellement ouverte pour les consommateurs. Guidés par les tendances, les listes de souhaits de leurs proches ou leur instinct, ils réalisent des achats qu’ils espèrent gagnants. Malheureusement, tous les produits disponibles sur internet ne sont pas aux normes et les conséquences peuvent s’avérer dommageables.
De la guirlande lumineuse qui présente un risque d’incendie, au jouet fragile et doté d’un niveau sonore trop élevé, en passant par la tondeuse privée d’un dispositif de sécurité et par le pull en cachemire qui n’en contient pas: ces produits ont tous fait l’objet d’une interdiction de mise sur le marché au Luxembourg.
(Ilnas) a testé ces derniers mois 26 articles différents dans le cadre de sa campagne e-commerce. Au total, 23 interdictions de mise sur le marché ont été prononcées, tantôt pour des défauts administratifs (absence de marquage légal par exemple), tantôt pour des défauts techniques. Pour six produits de l’échantillon, un risque grave a été mis en avant et notifié via le Safety Gate, le système d’alerte de la Commission européenne.
Deux laboratoires et de nombreux tests
«Nous avons réalisé une analyse de risques sur des produits achetés exclusivement en ligne et anonymement», a détaillé jeudi Jean-Marie Reiff, directeur de l’Ilnas. Cette structure sous tutelle du ministère de l’Économie emploie 58 collaborateurs. Ces derniers veillent à la conformité des produits et réalisent des tests dans des laboratoires situés à Capellen et à Belval.
C’est dans ce dernier que la ministre de la Protection des consommateurs (LSAP) et le ministre de l’Économie (LSAP) ont effectué une visite ce jeudi. «L’Ilnas contribue à protéger les consommateurs et à éviter une concurrence déloyale entre les entreprises, les produits non-conformes étant souvent fabriqués pour moins cher», a relevé ce dernier.
D’Amazon à Shein
Actuellement, l’Ilnas se penche sur les générateurs d’aérosols utilisés comme extincteurs et les lampes torches pour atmosphère explosive. Dans son laboratoire de Belval, on trouve de tout. Par exemple, un appareil à fondue est branché à un ordinateur. Pas de fromage dans le caquelon, mais de l’eau, et des relevés précis qui s’affichent à l’écran. L’appareil – vedette sur de nombreuses tables de fêtes – est scruté à tous les niveaux par l’équipe. Un petit peu plus loin, c’est une bouilloire que Remi Radinovic, responsable technique, teste dans son laboratoire.
Les appareils électriques sont l’un des 30 domaines d’action de l’Ilnas. L’organisation estime que pour l’année en cours, elle aura contrôlé 70 produits. Leur point commun? Ils ont tous été achetés en ligne, sur des plateformes européennes ou bien plus lointaines. Pour la campagne e-commerce menée sur 26 articles, les plateformes qui ont été testées sont AliExpress, Amazon.de, Fruugo, Joom, Shein et Wish.
Car c’est une réalité au Luxembourg: 70% des internautes font des achats en ligne et ils dépensent en moyenne 1.800 euros sur la toile chaque année. 62% de ces acheteurs sont clients de plateformes internationales et, parmi les vendeurs en ligne, 30% sont hébergés dans des pays hors UE.
L’envoi d’une notification d’interdiction de mise sur le marché luxembourgeois peut donc sembler vain, sans imaginer le scénario de sa mise en application. Voilà pourquoi l’organisme tente aussi d’agir en aval, du côté des consommateurs. Il édite notamment des guides, dont un dédié à la sélection des jouets pour les enfants. «Nous devons sensibiliser les consommateurs aux bons réflexes», a d’ailleurs insisté Jean-Marie Reiff.