Le domaine des services dans la sécurité est à l’image de l’économie du pays. En plein boom. Et pour mieux encadrer des métiers aussi divers qu’amenés à effectuer des missions parfois périlleuses, une nouvelle convention collective (CCT) a vu le jour le 30 août dernier. «Un cap», affirme Paul Glouchitski, assistant syndical au LCGB, le syndicat majoritaire qui a signé le renouvellement et l’adaptation de la convention avec l’OGBL, et la fédération patronale, la Fedil Security Services.
«Parmi les avancées majeures, nous avons obtenu une augmentation minimum globale de 2,5% des salaires sur trois ans pour l’ensemble du personnel tombant sous le champ d’application de la CCT.» Cette augmentation va se faire en deux temps. Une première hausse des salaires de 1,5% le 1er octobre prochain, et une seconde de 1% qui interviendra au 1er janvier 2021. Lors des négociations, l’OGBL réclamait une hausse globale de 4,5% des salaires sur trois ans. «Bien sûr, cette augmentation de 2,5% reste un plus, mais pour nos membres, cela ne représente presque pas d’évolution», explique Michelle Cloos, secrétaire centrale de l’OGBL pour les services et l’énergie.
Ces métiers sont difficiles. Certains salariés savent la veille pour le jour même sur quel poste ils sont affectés.
Employant quelque 4.000 personnes au Luxembourg, le secteur se caractérise par une multitude de métiers, de missions et autant d’horaires possibles. D’où la thématisation de l’organisation du temps de travail durant les négociations de la CCT. «Ces métiers sont difficiles. Certains salariés savent la veille pour le jour même sur quel poste ils sont affectés.» Ce à quoi , directeur général de Dussmann Luxembourg – dont environ 740 salariés (sur 3.380) travaillent au sein de ses activités de gardiennage et de sécurisation – et membre de la Fedil Security Services, répond qu’il «préfèrerait évidemment donner un planning fixe sur un an aux agents, mais dans la réalité, ce n’est malheureusement pas possible, il y a toujours des événements de dernière minute et il faut répondre à la demande de nos clients».
Les patrons, de leur côté, avaient évoqué le sujet de l’absentéisme durant les négociations. «En discutant avec nos agents, certains nous expliquent qu’ils aimeraient avoir une prime récompensant leur présence assidue, précise Angelo Rossi. Mais les syndicats n’ont pas voulu négocier sur le sujet.» Pour Angelo Rossi, cette nouvelle CCT «a permis de trouver des compromis, et elle assure une certaine tranquillité pour nos clients, c’est positif».
Évolution de la formation
Les syndicats ont obtenu une réduction du temps maximal de travail hebdomadaire – de 56 à 48 heures – et de l’amplitude maximale de pause. «Les interruptions de travail au cours d’une journée ne peuvent désormais dépasser deux heures, sauf accord du salarié, contre trois heures avant le nouvel accord», explique l’OGBL.
Parmi les autres avancées, l’adaptation de la prime pour un mariage ou un pacs à 75 euros ou l’augmentation de la prime maître-chien à 10 euros par jour de prestation (contre 5 auparavant). «S’y ajoute, à partir du 1er janvier 2020, une obligation supplémentaire de formation, assurée par un fonds sectoriel de formation, correspondant à 1% de la masse salariale», complète Angelo Rossi.
Si patrons et syndicats sont parvenus à trouver un terrain d’entente, ils se retrouveront à la table des négociations dès 2021, à l’approche de la fin de l’actuelle convention collective.