Les garagistes redémarrent sur les chapeaux de roue. Jusqu’ici, ils suivaient à la lettre les recommandations du gouvernement et ne . Le changement des pneus hiver en été en fait-il partie? Ils .
«Nous avons demandé, le 7 avril, des clarifications au ministère de la Mobilité», rapporte Philippe Mersch, président de la Fedamo (Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité). Qui leur a répondu que les . «Les pneus sont considérés comme un élément de sécurité du véhicule», affirme-t-il. La distance de freinage avec des pneus hiver, en été, se retrouve par exemple rallongée.
Une bouffée d’air frais pour les entreprises du secteur, . «Le changement des roues est une activité importante au Luxembourg, puisque les pneus hiver sont obligatoires» en conditions hivernales, rappelle Philippe Mersch. Cela leur permet de «retrouver un peu d’activité, mais aussi de ne pas avoir à traiter toutes les demandes d’un coup» à la fin du confinement.
150 clients par jour
Le message a été bien reçu chez Delta-Pneus. «Nous avons rouvert le site de Leudelange lundi», annonce Miguel Santos, administrateur délégué. Il l’avait fermé à cause de la crise, et seul celui de Luxembourg-ville traitait encore les urgences.
«Nous disons toujours aux clients qui sont en télétravail de respecter le confinement et de venir plus tard. Mais nous remplaçons les pneus de ceux qui utilisent encore leur voiture pour aller travailler», souligne-t-il. L’entreprise compte sur leur bonne foi et ne demande pas de justificatifs. «Les gens viennent, mais ce n’est pas la grosse cohue», remarque-t-il.
Le spécialiste des pneus s’était retrouvé déserté depuis le 16 mars. «Nous avions entre cinq et dix voitures par jour, alors qu’en cette période, nous sommes censés tourner entre 300 et 400 sur les deux sites», dévoile-t-il. Après les annonces du gouvernement, il récupère environ 150 clients par jour, avec ou sans rendez-vous.
«Nous leur demandons de porter des masques», insiste Miguel Santos. Le personnel, toujours réduit à 25 salariés au lieu de 45, respecte également ces consignes et les distances de sécurité.
Il espère pouvoir reprendre la totalité de l’activité d’ici début mai. «Même fin juin, cela vaudra toujours le coup de changer ses pneus», estime-t-il.
Plages horaires élargies
Le concessionnaire Bilia-Emond a lui aussi recommencé à changer les pneus de saison de ses clients ce lundi. «Depuis que c’est officiel, le téléphone sonne beaucoup», constate Baptiste Vallin, directeur du concessionnaire au Luxembourg. Il calcule: «Nous avons accueilli 80 personnes pour le changement de pneus cette semaine», uniquement sur rendez-vous. Soit une quarantaine de clients par jour, toutes activités confondues.
«Tout est planifié pour monter en puissance la semaine prochaine», annonce-t-il. Le concessionnaire se prépare à effectuer une trentaine de remplacements de pneus par jour. Il lui a fallu un moment pour remettre en place les équipes et récupérer les roues qu’il n’avait pas en stock. Des interventions sont déjà planifiées jusqu’à fin mai.
«Nous avons étalé les plages de rendez-vous, même si cela diminue notre productivité», avertit-il. La pose prend 15 minutes, et non 10, pour laisser le temps aux garagistes de désinfecter portières, volant et frein à main après leur intervention. Et éviter un rassemblement important de clients sur le site en cas de retard. Pour le personnel, «nous avons tout ce qu’il faut: masques, gel hydroalcoolique, plaques en plexiglas…», détaille-t-il. L’effectif était passé de 160 à 20 le mois dernier. Ils sont de nouveau 45 sur le site.
L’espoir du 4 mai
Ce qui pèse le plus sur le chiffre d’affaires de l’entreprise: l’arrêt des ventes automobiles, qui représentent 80% de son activité. Dans sa réponse à la Fedamo, le gouvernement ajoute que les show-rooms doivent rester fermés, même si les commandes de véhicules en ligne restent possibles.
«Rien n’est officiel, mais nous espérons rouvrir le 4 mai», dit Baptiste Vallin, qui prépare les équipes pour cette date, .
«Nous aimerions rouvrir le 11 mai, voire avant», appuie Philippe Mersch, de la Fedamo. «Des magasins ont pu reprendre leur activité, alors qu’ils accueillent plus de personnes qu’un show-room», justifie-t-il, en référence aux . «Les concessionnaires ne vendent plus rien», se désole-t-il. «L’objectif sur l’année serait de perdre moins de 30% en termes de ventes», pour «ne pas avoir trop de dégâts».