Le Gafi n’aura pas gâché la Fête nationale et confirme les bons résultats enregistrés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. (Photo: Jan Hanrion/Archives Maison Moderne)

Le Gafi n’aura pas gâché la Fête nationale et confirme les bons résultats enregistrés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. (Photo: Jan Hanrion/Archives Maison Moderne)

À l’issue de sa semaine de réunion plénière, le Groupe d’action financière (Gafi) a rendu publique sa liste de pays sous surveillance. Soulagement, le Luxembourg ne figure ni sur la liste noire, ni sur la liste grise. Mais son secteur non financier devra être mieux surveillé. C’est le sens de la création d’une nouvelle direction au ministère de la Justice.

L’inquiétude était palpable, depuis quelques mois, sur les conclusions que tirerait le Gafi de ces visites de ces derniers mois au Luxembourg afin d’évaluer l’efficacité des mesures prises pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que leur conformité avec les recommandations du Gafi.

Doit-on conclure que le vent du boulet n’est pas passé si loin que ça? C’est par le rapport d’évaluation mutuelle du Luxembourg que l’actuel président du Gafi T. Raja Kumar a commencé sa conférence de presse.

Pour annoncer la bonne nouvelle: l’assemblée plénière a conclu que le Luxembourg a atteint un niveau élevé de conformité technique avec les exigences du Gafi et que son régime de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme donne de bons résultats.

Dans les minutes qui ont suivi l’annonce, les ministères de la Justice et des Finances se félicitaient de ces conclusions. 

Peut mieux faire

«Le Luxembourg est parvenu à une bonne compréhension des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme auxquels il est confronté, ce qui est particulièrement important compte tenu de son statut de centre financier régional et international. Le pays est parvenu à une coopération et une coordination internes solides, tant au niveau politique qu’opérationnel, y compris dans l’utilisation du renseignement financier et l’accès aux informations sur les bénéficiaires effectifs, ainsi qu’à une coopération constructive avec ses homologues internationaux», a détaillé le président T. Raja Kumar.

Ce dernier appelle le pays à se concentrer sur le renforcement de ses mesures dans certains domaines, notamment l’amélioration de la détection, de l’investigation et de la poursuite des cas de blanchiment de capitaux plus complexes, conformément au profil de risque du pays.

Le secteur non financier identifié comme une faiblesse

Le Luxembourg devrait également renforcer la surveillance fondée sur le risque de son secteur non financier, développer et diffuser davantage sa compréhension des risques de financement du terrorisme auprès des secteurs public et privé, et appliquer des sanctions proportionnées et dissuasives en cas de non-conformité à ses secteurs financier et non financier.

Le message a déjà été entendu au ministère de la Justice: début juin, Catherine Bourin y a pris la tête d’une direction de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

L’adoption du rapport d’évaluation mutuelle du Luxembourg est l’avant-dernière étape du processus d’évaluation du pays dans la cadre du quatrième cycle d’évaluations mutuelles du Gafi en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Conformément aux procédures du Gafi, le rapport sera soumis à un processus de qualité et de cohérence post-plénière et sera communiqué à tous les membres du Gafi et des organismes régionaux de type Gafi. Au terme de ce processus, qui prendra plusieurs semaines, le rapport sera considéré comme final.