Le Statec vient de publier son calcul de «l’impact des frontaliers dans la balance des paiements en 2022». Selon lui, les rémunérations des salariés frontaliers venant travailler au Luxembourg s’élevaient à 15,1 milliards d’euros et celles des salariés frontaliers quittant le Luxembourg pour aller travailler à l’étranger s’élevaient à 2 milliards d’euros, «entraînant ainsi un déficit de 13,1 milliards d’euros dans la rubrique des rémunérations des salariés de la balance des paiements».
Mais ce n’est pas tout. L’institut de statistiques indique qu’en 2022, le nombre de frontaliers entrant a augmenté de 4,3% par rapport à l’année précédente, avec 221.251 frontaliers comptabilisés en 2022. Parmi eux, 118.680 viennent de France, 50.862 de Belgique et 51.709 d’Allemagne.
Le nombre de résidents luxembourgeois travaillant dans les pays frontaliers a également augmenté, mais seulement de 1% avec 13.956 salariés concernés, la plupart (12.382) travaillant pour des organisations internationales.
Le Statec donne aussi le salaire annuel moyen des frontaliers entrants selon leur pays d’origine. Les résidents français touchent en moyenne 54.632 euros, les belges 67.093 euros et les allemands 67.138 euros. Des chiffres en augmentation par rapport à 2021. Le salaire annuel moyen des frontaliers sortants est, lui, de 126.618 pour ceux travaillant dans des institutions européennes et non européennes et de 47.774 pour ceux employés dans des pays limitrophes du Luxembourg.
La différence par origine de résidence s’explique principalement par le secteur d’activité dans lequel ils travaillent.
«Les frontaliers résidant en France se concentrent pour une grande partie dans le commerce, l’entretien et la réparation d’automobiles et de motocycles ainsi que dans les activités de services administratifs et de soutien (28 %), alors que les frontaliers allemands sont particulièrement bien représentés dans les activités financières et d’assurance ainsi que la construction. Tout comme les Français, les Belges travaillent majoritairement dans le commerce, suivi des activités spécialisées, scientifiques et techniques. Par ailleurs, l’industrie manufacturière reste toujours marquée par la présence en son sein des frontaliers originaires de France qui y représentent 52 % des frontaliers», relevait l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi, en milieu d’année dernière.
En 2022, selon le Statec, le salaire moyen allait de 43.765 euros pour une femme dans le commerce à 128.200 euros pour un homme dans certaines activités financières et d’assurance.