Frédéric Leybold veut sauver des vies avec son Géocœur. Son invention lui a valu la médaille d’or au concours Lépine. (Photo: Frédéric Leybold)

Frédéric Leybold veut sauver des vies avec son Géocœur. Son invention lui a valu la médaille d’or au concours Lépine. (Photo: Frédéric Leybold)

Frédéric Leybold, frontalier mosellan infirmier aux Hôpitaux Robert Schuman et pour le CGDIS, vient de remporter le concours Lépine grâce à son Géocœur, un procédé d’avertissement pour défibrillateur en cas d’arrêt cardiaque. Il espère industrialiser sa production pour le déployer en France et au Luxembourg.

On peut déjà en trouver un à Thionville, un autre à Metz. Des Géocœur, panneaux connectés, à installer au-dessus des défibrillateurs et reliés aux services de secours. Lorsque ces derniers signalent un arrêt cardiaque, le serveur localise les Géocœur les plus proches de la victime et les déclenche, via un gyrophare, pour inciter les passants à apporter le défibrillateur vers la victime, avant l’arrivée des secours. Un QR code permet de connaître l’adresse. D’ici la fin du premier semestre 2022, une centaine devraient apparaître un peu partout en Moselle. Avant de s’étendre en France, puis à l’international, notamment au Luxembourg. C’est en tout cas l’objectif de Frédéric Leybold, son inventeur. Ce dernier vient de remporter le prix le plus important du concours Lépine en France, dont la 121e édition s’est achevée le lundi 9 mai: celui du président de la République. 358 inventions étaient en lice.

«Nous terminons la phase d’expérimentation pour passer à l’industrialisation dans les prochains mois», raconte le frontalier de Kanfen qui travaille comme infirmier en réanimation aux Hôpitaux Robert Schuman et infirmier dispatcher pour le CGDIS. Il est aussi président de l’Association française de premiers répondants, basée à Thionville. Cela fait deux ans qu’il travaille sur ce projet. Son développement a déjà coûté 50.000 euros, un investissement qui devrait doubler d’ici la fin de l’expérimentation, notamment «avec le dépôt du brevet».

Vers la création d’une entreprise sociale et solidaire

Pour le budget d’industrialisation, Frédéric Leybold attend un devis, d’ici la fin de la semaine, pour tenter de convaincre ensuite de potentiels investisseurs. «Il y a, d’un côté, l’achat de matériaux, et, de l’autre, la partie gestion back-office de l’application et développement», résume-t-il. Avant cela, la prochaine étape sera de «créer une entreprise de l’économie sociale et solidaire», via laquelle il pourra vendre son produit. Que ce soit à des entreprises, des maisons de retraite ou encore des collectivités territoriales.

Son prix devrait se situer entre 500 et 600 euros. Si le Géocœur peut être connecté au wifi, le supplément sera de 10 à 20 euros par an. S’il nécessite une carte SIM, il faudra compter le prix de l’abonnement, de «moins de 10 euros par mois», assure Frédéric Leybold. Il devrait aussi être possible de définir le périmètre d’intervention de chaque Géocœur. À terme, son créateur voudrait permettre une cartographie en direct du périmètre de déclenchement.