En tant que représentant «de toutes les entreprises luxembourgeoises», Luc Frieden met en garde de bien préserver les éléments de l’équation qui ont conduit au pays d’atteindre un tel niveau de vie. (Photo: capture d'écran/ RTL Radio Lëtzebuerg)

En tant que représentant «de toutes les entreprises luxembourgeoises», Luc Frieden met en garde de bien préserver les éléments de l’équation qui ont conduit au pays d’atteindre un tel niveau de vie. (Photo: capture d'écran/ RTL Radio Lëtzebuerg)

Le président de la Chambre de commerce était l’invité de nos confrères de RTL, samedi, pour un tour d’horizon de l’actualité, de ses priorités et de l’institution patronale qu’il préside. L’occasion d’évoquer une fusion Chambre de commerce/Chambre des métiers qui ferait sens, selon Luc Frieden.

Avec le départ d’ (LSAP) , on pensait l’idée remisée ad vitam æternam. Mais la voici remise sur le devant de la scène au détour d’une interview donnée par .

Le président de la Chambre de commerce était l’invité, samedi midi, de nos confrères .

Parmi les sujets évoqués, il fut donc question d’une idée proposée par Étienne Schneider en janvier 2014: . Accueillie froidement à l’époque par les responsables des institutions. Un expert mandaté par les deux chambres professionnelles avait rendu également un avis défavorable. .

Samedi 25 janvier 2020, Luc Frieden estime que cette fusion «à moyen ou long terme» semblerait logique tant les intérêts des deux Chambres sont les mêmes. «Elle doit venir des secteurs», lance le président de la Chambre de commerce qui indiquait par ailleurs sur l’antenne voir régulièrement son homologue de la Chambre des métiers, .

Une fusion oui, mais sans précipitation, en tenant compte de l’histoire de chacune et en venant des secteurs concernés. Et non du pouvoir politique. «Il ne faut pas la forcer», ajoute Luc Frieden qui semble tout de même y voir un objectif aussi stratégique qu’ambitieux dans l’organisation du patronat.

Voici les autres points à retenir de son intervention sur RTL:

- Luc Frieden attend visiblement beaucoup de la prochaine réforme fiscale. (L’UEL est chargé de centraliser les demandes du patronat et de faire le lien avec le gouvernement.) Les entreprises ne doivent pas être oubliées, prévient-il. Il en va de la compétitivité et de l’attractivité du pays face à des concurrents comme l’Irlande;

- La fiscalité doit rester un outil pour se démarquer: «La politique fiscale doit encourager les investissements dans les nouvelles technologies, respectueuses de l’environnement»;

Il rejette l’idée d’un «moratoire» sur l’imposition des personnes morales suggérée par la Chambre des salariés et sa présidente  dans le cadre de la réforme fiscale, lors de la cérémonie de Nouvel An de la CSL. Attendre pour agir sur l’impôt des personnes physiques serait une erreur, estime Luc Frieden;

- Un petit pays doit toujours être plus attractifs que ses voisins qui sont plus grands, aussi sur la fiscalité, estime l’ancien ministre des Finances (CSV). «On ne doit pas se gêner, tout étant dans le cadre européen.»

- Selon Luc Frieden, le problème du Logement n’est pas un problème de politique depuis les 30 dernières années (contrairement à ce que , président de l’UEL, déclarait lors du débat Back vs Buck organisé par Paperjam le 16 janvier dernier). L’ancien ministre estime plutôt que les gouvernements ont été pris de court par le développement rapide du pays et l’augmentation de sa population. Il faut construire plus haut, avec des autorisations «sures», autrement dit construire plus vite. Nicolas Buck et Luc Frieden se rejoignent sur ce point. «L’accent a été mis sur les aides par le passé. Nous devrions maintenant agir sur l’offre», ajoute encore M. Frieden;

Le ministère de l’Économie doit être là pour aider les entreprises, estime M. Frieden, lançant un message au successeur d’Étienne Schneider,  (LSAP). Qui estime que la croissance est nécessaire pour permettre aux entreprises d’investir, de payer les salaires et de permettre aux gens, in fine, de partir en vacances;

- Insistant être le représentant de toutes les entreprises – et pas uniquement du secteur financier en tant que président de la Bil –, Luc Frieden a rappelé plusieurs fois l’importance de disposer d’entreprises profitables et pérennes pour assurer des rentrées fiscales à l’État et, par corollaire, le niveau de vie du pays;

- Le pays a encore besoin de l’industrie et d’une économie diversifiée: «Les temps ont changé depuis l’Arbed mais nous avons encore besoin d’une industrie forte»;

- Le dialogue social est essentiel pour le pays. Mais la forme de dialogue doit évoluer au départ d’une tripartite qui se justifiait dans d’autres circonstances économiques, rejoignant ainsi l’Union des entreprises luxembourgeoises;

Les problèmes de gestion du personnel évoqués à la Cour se règleront par des solutions techniques et non au niveau institutionnel. Réformer la gestion, oui, remettre en question la Monarchie, non, selon Luc Frieden qui rappelle le rôle du Grand-Duc et du Grand-Duc héritier lors des missions économiques;

- «La démocratie, ce n’est pas que les partis, ce sont aussi les entreprises qui ont un rôle important dans le pays.»;

- Restant évasif comme il l’avait été avec Paperjam, Luc Frieden ne dit pas s’il a rendu sa carte du CSV. Ce chapitre politicien et électoral semble en tout cas bel et bien tourné. Il indique souhaiter continuer à faire de la politique mais au sens de l’intérêt général.