L’agriculture urbaine fait partie de l’avenir de la construction et des projets pilotes sont réalisés dès à présent pour que cette approche se multiplie dans les années à venir. La serre Fresh, construite sur la toiture du restaurant du centre de formation de l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (IFSB), est le premier projet de cette nature au Luxembourg.
L’Institut de formation sectoriel du bâtiment (IFSB) est très impliqué dans cette démarche, puisqu’avec le Conseil pour le développement économique de la construction (CDEC), ils ont participé à la rédaction de la stratégie nationale d’Urbain Farming présentée par le gouvernement du Luxembourg. Avec ce projet de construction de serre en toiture, l’IFSB démontre donc par l’exemple que ce type de projet est bel et bien possible, permettant ainsi d’anticiper les besoins des entreprises de construction du pays.
Fresh sert aussi de vitrine pour le secteur de la construction et promeut une approche innovante. Il fait également partie du projet européen GROOF qui consiste à installer des serres agricoles sur des toitures de bâtiment. Par la mise en réseau, les concepteurs et utilisateurs de ces serres peuvent bénéficier des expériences menées dans les autres pays pour optimiser leur propre projet.
De multiples bénéfices
La serre couvre environ 380m2 du toit du restaurant de l’IFSB et se développe sur deux niveaux. Elle a été financée par le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable (via le Fonds Climat et Énergie), ainsi que par le programme Interreg North-West Europe (NWE). Le projet bénéficie aussi du partenariat d’ArcelorMittal Luxembourg pour la partie technologique sur la structure en acier, doublé d’une approche «low carbone» importante à la fois dans le projet et chère à ArcelorMittal. D’autres partenaires, tels que Gembloux Agro-Bio Tech – Université de Liège, Groupe One, Deforche Construct, Betic Ingénieurs-Conseils, Steinmetzdemeyer architectes urbanistes, Ney & Partners, Neobuild et COCERT, sont aussi impliqués.
Les plantes cultivées dans la serre sont en partie directement consommées dans le restaurant situé juste en dessous.
Un couloir autour de la serre a été aménagé pour permettre aux visiteurs de découvrir cette zone de production, sans pour autant venir perturber les activités opérationnelles. Cette serre a donc également une dimension pédagogique.
Par ailleurs, Fresh est connectée au bâtiment grâce à un important dispositif technologique, ce qui permet une récupération du CO2 et de la chaleur produits par le bâtiment. Au total, les coûts de construction de la serre s’élève à 900.000 euros.
Plus de 20 variétés de plantes cultivées
À ce jour, plus de 20 variétés de plantes y sont cultivées et la production est réalisée en hydroponie. L’eau circule en circuit fermé ce qui permet à la fois de réaliser des économies d’eau et de ne pas surcharger en poids la toiture sur laquelle est installée la serre, ce qui est souvent un facteur limitant pour ce genre de projet.
Pour le moment, l’eau utilisée est celle du robinet, mais il est prévu qu’à terme elle soit remplacée par de l’eau de pluie. Deux réservoirs de récupération (40m3 et 60m3) sont prévus à cet effet. La serre, en plus de la production d’éléments végétaux, permet une économie de 45 tonnes d’émissions équivalent CO2 par an.
Il faut maintenant démontrer que la serre répond à un business model rentable et durable en phase d’exploitation.