Le samedi 18 juin, (déi Gréng) évoquait dans le développement par l’État d’une plateforme luxembourgeoise de taxis fournissant un service similaire à celui de la société américaine Uber. Si cette dernière est implantée un peu partout dans le monde, permettant sur ces territoires l’utilisation d’applications mobiles de mise en contact d’utilisateurs avec des conducteurs réalisant des services de transport, elle reste absente au Grand-Duché. Malgré plusieurs contacts, aucun accord n’a jamais pu être trouvé avec les autorités luxembourgeoises «sur des questions telles que les temps de trajet, la sécurité sociale ou la fiscalité», explique le ministre.
Si peu de détails étaient donnés sur le développement de cette plateforme, cette annonce a tout de même fait réagir. Paulo Leitão, président de la Fédération luxembourgeoise des taxis, s’est ainsi montré plutôt enthousiaste, expliquant que . À l’inverse du principal syndicat du pays, l’OGBL, qui ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’une telle plateforme «avant même que », comme il l’indiquait dans un communiqué.
La même offre, mais sans les tarifs d’Uber
En marge d’une interview avec Paperjam, François Bausch en a dévoilé un peu plus sur son projet.
«C’est une idée que j’ai dans la tête depuis un petit temps déjà», expliquait le ministre déi Gréng. «Plutôt que d’attendre un hypothétique accord (avec Uber, ndlr) qui pourrait ne jamais venir, pourquoi ne pas donner la possibilité à tous les acteurs de ce secteur des taxis, mais aussi à ceux qui voudraient l’incorporer, de pouvoir proposer aux clients une offre similaire – et donc aussi variée – à celle d’Uber, mais sans avoir à verser les 25 à 30% que la société américaine demande à ses chauffeurs.»
Le but ne sera pas de gagner de l’argent. Mais d’avoir simplement des rentrées suffisantes pour que cette plateforme puisse vivre en autonomie.
Et François Bausch d’ajouter: «La plateforme d’Uber est vraiment très efficiente. C’est un modèle du genre. Mais vu qu’elle n’est pas protégée par un brevet, nous pouvons reproduire ses fonctionnalités chez nous. Au Luxembourg, certains ont investi afin de mettre en place leur propre plateforme. Mais il faut reconnaître que la qualité n’est pas la même. C’est logique, aucune société de taxis ne pouvant se permettre l’investissement nécessaire à la création d’une plateforme de ce niveau-là.»
Mais l’État, lui, le peut. Il a donc dans l’idée de le faire. Une analyse a ainsi notamment été réalisée en collaboration avec EY afin de déterminer où se situent les problèmes dans ce secteur des taxis. Par ailleurs, une réunion avec la Fédération luxembourgeoise des taxis est programmée pour le mois de juillet.
Opérationnelle dans deux ou trois ans?
Si François Bausch a en tête de changer (à nouveau) la législation en la matière avant la fin de cette législature et espère voir arriver cette plateforme dans un timing similaire – «de manière à ce que tout fonctionne dans deux ou trois ans» – tout n’est pas encore ficelé dans ce dossier.
Notamment en ce qui concerne la gestion de cette future plateforme. «Mon idée serait d’effectuer une adjudication publique, de manière à trouver un exploitant qui s’occupera de la gestion selon les règles définies par l’État. On pourrait ainsi, par exemple, fixer à 5% ce que les chauffeurs devraient reverser à la plateforme, plutôt que les 30% imposés par Uber. Le but ne sera pas de gagner de l’argent, mais d’avoir simplement des rentrées suffisantes pour que cette plateforme puisse vivre en autonomie. Cela doit donc être un Uber équitable, démocratique et davantage transparent.»