Foyer avait choisi Dell dès 2017 pour passer de son infrastructure développée, au fil du temps, à une infrastructure unifiée. (Photo: Dell Technologies)

Foyer avait choisi Dell dès 2017 pour passer de son infrastructure développée, au fil du temps, à une infrastructure unifiée. (Photo: Dell Technologies)

Un an après un big bang technologique – le passage à l’hyperconvergence –, le groupe Foyer est idéalement positionné pour passer au cloud public dès que la réglementation sera mise à jour. 

«Je n’aime pas crier victoire tant qu’on n’a pas démontré que les choses vont bien. Je ne crie pas victoire avant d’avoir commencé, comme le font certains.» Un an après un rare big bang au Luxembourg – le passage d’une pile de technologies développées au fil de l’évolution d’une société à l’hyperconvergence –, Luc Dosquet a le triomphe modeste.

Le deputy CIO du groupe Foyer a réussi la deuxième «opération à cœur ouvert» de sa carrière, après celle menée à la Société Générale, mais il salue le travail d’une équipe resserrée de 15 à 20 personnes et d’un réacteur nucléaire de 200 personnes pour placer l’assureur sur les rails du TGV du futur.

Ce week-end-là, du 17 au 19 octobre 2020, alors que la pandémie occupe largement l’actualité, Foyer va passer d’une génération technologique à une autre, soit un basculement automatisé en 1.300 étapes «selon une organisation militaire», commente-t-il. Le vendredi soir, employés et clients étaient face à un environnement. Le lundi matin, ils étaient face au même environnement. Mais toute la cuisine avait changé en arrière-plan. 750 serveurs et quatre systèmes d’exploitation sont concernés (Windows, Linux, AIX [IBM Power Systems] et zOS [IBM Mainframe]).

Nous n’avions pas de mode opératoire; souvent, aussi, pas d’historique, pas de référent… Nous avons été de surprise en surprise; y compris des exécutables sans source par exemple.

David Burgermeisterprincipal engineer et responsable des infrastructures serveurs

«Parmi ces serveurs, le plus compliqué est la plateforme ‘main frame’, celle qui est la plus ancienne historiquement, celle autour de laquelle les entreprises ont construit leurs premiers systèmes d’information. C’est souvent leur core-business et il y a énormément d’actifs applicatifs», explique M. Dosquet. «Elles sont aussi le plus éloigné des technologies actuelles. Le bond technologique à faire pour arriver à cela est très important. Les plus anciens informaticiens doivent parler avec les plus jeunes, et c’est assez compliqué. Sur le principe, la plupart des autres plateformes, cela se passe assez facilement si on est déjà sur des technologies ouvertes comme Windows ou Linus, Unix. Quand on est sur un ‘main frame’, la philosophie de fonctionnement est assez différente: il faut migrer absolument tout. Si vous avez développé dans un langage X sur une base de données Y et avec un système opérationnel Z, tout cela va changer! C’est énormément de risques!»

«Il a fallu opérer au cas par cas, en tenant compte de la spécificité des usages», explique David Burgermeister, principal engineer et responsable des infrastructures serveurs. «Nous n’avions pas de mode opératoire; souvent, aussi, pas d’historique, pas de référent… Nous avons été de surprise en surprise; y compris des exécutables sans source par exemple.»

Il faut un certain courage pour exposer son cœur à une opération de cette envergure, pour laquelle Dell a remporté l’appel d’offres lancé en 2017 avec son VxRail et mené avec Anubex, spécialiste des migrations.

 Conséquence, une baisse du coût marginal quand on a besoin de davantage de puissance, pour, comme Foyer, rester le leader du marché local de l’assurance-vie et non-vie actif. «Sur ces nouvelles plateformes, on a une croissance des coûts qui est beaucoup plus linéaire en fonction de la capacité, ce qui n’est pas le cas des plateformes classiques où la courbe est exponentielle. Les coûts marginaux à consentir pour accéder au surplus de puissance nécessaire deviennent de plus en plus prohibitifs. Ce n’est pas un modèle viable pour des entreprises au Luxembourg, qui sont plutôt de très grosses PME.»

«L’hyperconvergence n’est pas une fin en soi», nuance M. Dosquet. «Chez Foyer, elle s’inscrit dans une stratégie complète de simplification et d’automatisation visant à donner plus d’agilité. L’efficacité d’une solution HCI sera d’autant plus grande qu’elle s’intègre parfaitement avec une approche DevOps et les outils d’automatisation. Enfin, c’est une étape qui prépare Foyer à entrer dans le cloud. On est en train d’industrialiser tous les nouveaux développements, comme ça se fait dans un cloud public et à terme, nous irons dans un cloud public aussi, mais on est tributaire des règles. L’idée est de voir le même type en interne que celles qui sont utilisées dans le public. Nous avons choisi celles qui sont les plus utilisées pour supporter les clouds publics. C’est une stratégie à moyen terme et pas seulement une question de fonctionnement immédiat. Techniquement, on est prêts!»

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