Depuis un an, le CHL propose un laboratoire d’analyse du mouvement en trois dimensions. Une aubaine pour les coureurs, qui ignorent parfois d’où proviennent les blessures qui les mettent trop souvent à l’arrêt.

En course à pied, les blessures chroniques ou de surcharge sont fréquentes. Et, sans voir le patient en action, il est parfois difficile pour un médecin d’en déterminer la cause. Or, souvent, elle est liée à la manière de courir ou à une malformation, qui peut être bénigne, mais handicapante à la longue.

Pour pallier ce problème, le Luxembourg Institute of Research in Orthopedics, Sports Medicine and Science (Liroms) a mis en place le Human Motion Laboratory. «Ce laboratoire existe depuis une dizaine d’années», explique le professeur Jan Cabri, directeur scientifique au Liroms. «Mais depuis un an, nous l’avons équipé d’une technologie d’analyse de mouvement en trois dimensions pour analyser la marche et la course à pied.»

Une équipe interdisciplinaire

Intégré au sein de la clinique du sport du CHL (Eich), il a pu être mis en place grâce à la collaboration du Luxembourg Institute of Health (LIH) et du Luxembourg Institute for High Performance in Sports (LIHPS).

Chaque patient envoyé par un spécialiste du CHL peut bénéficier de cette analyse de pointe. À son arrivée, l’équipe du laboratoire installe une série de capteurs réfléchissants aux endroits stratégiques de son corps (tête, pieds, genoux, hanche…) afin de pouvoir suivre exactement son mouvement.

Le patient est ensuite invité à courir ou marcher sur un tapis de course – harnaché pour ne pas tomber – où neuf caméras équipées de la technologie «motion capture» enregistrent la course. Les données obtenues sont ensuite directement envoyées sur un serveur basé en Suède et reviennent sous forme de graphiques extrêmement détaillés, qui décomposent les mouvements de la cheville, du genou, de la hanche…

«À partir de ces données, notre équipe se réunit pour émettre des recommandations. Elles peuvent être envoyées à un chirurgien qui s’interroge sur la nécessité d’un traitement ou à un kinésithérapeute qui démarre une rééducation spécifique en fonction des déficits constatés», explique Jan Cabri.

 L’équipe interdisciplinaire du laboratoire est composée (de gauche à droite) de Roland Krecké et Jan Cabri (Liroms), Paul Gette (LIH) et Amandine Bodson, master en biomécanique de l’Université de Lyon. (Photo: Maison Moderne)

 L’équipe interdisciplinaire du laboratoire est composée (de gauche à droite) de Roland Krecké et Jan Cabri (Liroms), Paul Gette (LIH) et Amandine Bodson, master en biomécanique de l’Université de Lyon. (Photo: Maison Moderne)

Depuis sa mise en service il y a un an, ce nouvel outil a déjà accueilli plus de 400 personnes. «Pas seulement des sportifs de haut niveau», précise encore le responsable du Liroms. «Notre laboratoire est à la disposition de tous, qu’ils aient des problèmes au genou, à la hanche ou de l’arthrose, par exemple.»

Pour un coureur, l’analyse du mouvement permet aussi de savoir s’il a vraiment besoin de semelles orthopédiques pour compenser un problème de pronation ou de supination du pied. Ce qu’une observation statique ne permet pas toujours de voir correctement.

La séance dure environ une heure et le prix est de 140 euros. Contact:

Cet article est issu de la newsletter Paperjam Running, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité du running au Luxembourg.