«La crise nous a amenés à communiquer plus avec les résidents et les familles», résume Patrick Vandenbosch. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«La crise nous a amenés à communiquer plus avec les résidents et les familles», résume Patrick Vandenbosch. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Patrick Vandenbosch, directeur de la Fondation Pescatore, revient sur l’impact de la crise et les ambitions d’une institution dédiée au troisième âge… depuis 130 ans. 

Comment faire perdurer l’esprit du fondateur de la Fondation?

Patrick Vandenbosch. – «Depuis 1892, des logements sont proposés aux personnes âgées au cœur de la Ville de Luxembourg. Au fil des années et en raison de la demande toujours croissante, les dirigeants de la Fondation J. – P. Pescatore ont fait d’énormes efforts pour construire toutes les annexes autour du bâtiment principal, de sorte qu’aujourd’hui 340 résidents peuvent vivre dans des logements modernes et parfaitement adaptés à leurs besoins. 

La confiance étant un élément-clé dans le choix d’une infrastructure telle que la vôtre, quels sont les principaux processus internes que vous mettez en place pour assurer cette confiance? 

«En organisant la formation continue permanente de notre personnel. Nous coordonnons nos entrées de manière à ce que les résidents se sentent à l’aise et nous veillons à ce que le taux d’assurance dépendance ne dépasse pas 55%. La cuisine centrale travaille selon les dernières normes par le respect HACCP et la production se fait sous la stricte supervision de nos responsables de cuisine afin de pouvoir garantir chaque jour des menus de haute qualité. Les rénovations constantes des chambres afin d’offrir à tout moment des logements de haut standing. 

Remarquez-vous que la crise a eu un impact sur le moral, l’état de santé mental de vos résidents?

«Oh oui, toutes les mesures qui ont dû être prises pour éviter la propagation du virus ont eu un impact important sur la santé morale et mentale de nos résidents. Le manque de liberté de mouvement pendant la phase de quarantaine a affecté leur santé, qui était souvent déjà fragilisée dès le début. L’absence de contact avec leurs proches a également eu, par moments, un impact non négligeable sur leur moral. Enfin, la crise n’est pas encore terminée, ce qui les inquiète beaucoup, car avec une moyenne d’âge de 89 ans, nos résidents ne veulent pas passer leurs dernières années dans un environnement incertain. Malheureusement, de nombreuses activités ont dû être annulées. 

La crise a-t-elle changé votre manière de diriger la Fondation?

«La crise nous a amenés à communiquer davantage et différemment avec les familles et les résidents. Nous nous sommes malheureusement dirigés vers un système de management ‘top-down’, car de nombreuses mesures communiquées par les ministères n’ont pas plu ni aux familles ni aux résidents, mais ces mesures sont d’une importance capitale pour réduire à un strict minimum la propagation du coronavirus dans notre institution. 

Quels sont les changements induits par la crise dans votre fonctionnement interne qui deviendront permanents au sortir de la crise?

«Une communication plus marquée avec les résidents et les familles, ce qui, à mon avis, est un plus. Un gain de temps, en organisant la plupart des réunions avec des personnes externes par visioconférence. 

Quels sont vos projets pour proposer des menus équilibrés et prônant les circuits courts à vos résidents? 

«Nous proposons à notre clientèle une grande variété de menus composés de produits locaux de la région ou des régions voisines. La collaboration avec des entreprises locales s’est développée ces dernières années afin d’éviter l’achat de produits provenant d’autres pays que l’Europe. 

Comment des organismes comme le vôtre peuvent permettre à plusieurs générations de se côtoyer, de dialoguer? 

«La Fondation J.-P. Pescatore accueille de nouveaux résidents à partir de 70 ans. Nos résidentes les plus âgées ont 100 ans et plus. La différence de 30 ans entre nos résidents les plus jeunes et les plus âgés ne pose pas de problème, car il s’agit d’une seule génération. 

Comment votre organisation contribue-t-elle à la sauvegarde de l’environnement? 

«Tout notre système électrique a été rénové et fonctionne à 100% avec des ampoules LED. Beaucoup d’efforts ont été investis dans l’isolation acoustique et thermique de nos fenêtres, qui sont à triple vitrage. Sans oublier le recyclage de nos déchets selon le label SDK. 

Si vous aviez une demande à formuler au gouvernement, quelle serait-elle? «Trouver un arrangement financier pour combler l’écart salarial entre le Secteur d’aide et de soins (SAS) et la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL). Promouvoir les professions de santé afin d’éviter une pénurie catastrophique de personnel dans les mois et années à venir. 

Pour la Fondation Pescatore, 2022 sera… 

«Son 130e anniversaire, et nous sommes très fiers de pouvoir offrir à nos 340 résidents des logements de haute qualité au cœur de la Ville de Luxembourg, le site étant implanté au milieu d’un parc avec ses allées accueillantes et sa verdure.»

Cette interview est tirée de parue le 21 janvier 2022.