L’OCDE prend la température, en chiffres, du système de santé luxembourgeois. (Photo: Ministère de la Santé/Archives)

L’OCDE prend la température, en chiffres, du système de santé luxembourgeois. (Photo: Ministère de la Santé/Archives)

Le Luxembourg fait partie des rares pays où l’espérance de vie a augmenté malgré le Covid, dont l’impact sur la prise en charge des patients atteints d’autres pathologies est aussi limité. Toutefois, des efforts restent à faire au niveau de la prévention, de la pratique du sport chez les jeunes de la consommation d’alcool et de tabac. 

Jugé , : comment le système de santé luxembourgeois se porte-t-il? L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) liste ses forces et faiblesses, dans son .

Elle s’interroge notamment sur l’impact de la pandémie sur la prise en charge des patients atteints d’autres pathologies. Résultat, «les besoins médicaux non satisfaits sont restés élevés» juge-t-elle, dans les différents pays. Même si le Luxembourg se classe au-dessus de la moyenne européenne avec un taux inférieur à 10% au printemps 2021 et à 15% pour 2022. Contre, dans les deux cas, entre 15 et 20% dans l’Union européenne.


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Le pays fait valoir des dépenses de santé augmentées de 5,7% entre 2019 et 2020, contre une augmentation annuelle moyenne de 0,9% de 2013 à 2019. Elles atteignent 3.918 euros par habitant en équivalent pouvoir d’achat. Si on compare le total des dépenses au PIB, on tombe en revanche au plus bas taux européen, à 5,8%.

On compte 0,1% de besoins non satisfaits d’examens médicaux pour des raisons financières, géographiques ou de temps d’attente, un des plus bas taux. Le pays peut aussi se satisfaire d’une relativement bonne couverture des soins hospitaliers (94%), ambulatoires (90%), dentaires (55%) et pharmaceutiques (68%).

Une espérance de vie de 82,6 ans en moyenne

Autre réussite: le Luxembourg est le seul pays, avec la Norvège, à avoir gagné en espérance de vie entre 2019 et 2021. Elle s’élève à 82,6 ans, soit la cinquième plus importante après l’Espagne, la Suède, l’Italie et Malte.

La mortalité liée à la pollution atmosphérique enregistre la plus grande baisse (-48%) de 2009 à 2019. Elle a fait 33 décès pour 100.000 habitants. Les cancers font quant à eux 219 décès pour 100.000 habitants, moins que dans le reste de l’UE.

La part d’adultes considérés comme à risque de dépression a progressé de 42% à 48% en 2021 puis à 54% en 2022. Des taux juste en dessous de la moyenne européenne. Le pays fait partie de ceux comptant le moins de personnes atteintes de diabète (4,6%).


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Il enregistre 115 décès pour 100.000 habitants qui étaient évitables et 63 traitables, des taux relativement bas par rapport aux moyennes européennes (respectivement 176 et 104).

On note aussi une part élevée (309 pour 100.000 habitants) de recours aux examens d’imagerie médicale.

Au niveau des enfants, les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) sont restées stables malgré la pandémie. Celles contre la grippe ont même progressé chez les personnes de 65 ans et plus.

C’est aussi au Luxembourg que les infirmiers à l’hôpital sont les mieux payés, 66.800 euros par an en équivalent pouvoir d’achat.

Obésité, tabac, alcool et alimentation: les points faibles du pays

64% des personnes souffrant de maladies chroniques ont tout de même vu leur prise en charge retardée ou annulée durant les six premiers mois de la pandémie au Grand-Duché le taux le plus élevé parmi les 20 pays comparés par l’OCDE.

Elle a aussi causé une chute de 53,7% à 50,8% des dépistages du cancer du sein chez les femmes de 50 à 69 ans. Et de 69,8% à 61% pour le cancer du col de l’utérus. Les opérations liées au cancer ont chuté de 10,1%.


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Des efforts restent à faire chez les adolescents, qui ne sont que 12% à pratiquer au moins une heure de sport par jour. La moyenne européenne est à 14%. 20% des 15-19 ans étaient en surpoids ou obèses en 2019 (contre 15% en 2014) et 48% des adultes ne consomment pas de fruits et légumes quotidiennement.

La part de fumeurs est aussi plus élevée que dans beaucoup de pays (19%). Et la consommation d’alcool fait partie des plus importantes avec 11 litres par adulte en 2019, les achats de frontaliers étant exclus du calcul.

Enfin, on compte 4,2 lits pour 1.000 habitants à l’hôpital, contre 5 en moyenne dans l’UE.