Les géants américains du secteur technologique pourraient avoir leurs revenus impactés jusqu’à 6% au troisième trimestre en raison de la faiblesse des principales devises face au dollar. (Photo: Shutterstock)

Les géants américains du secteur technologique pourraient avoir leurs revenus impactés jusqu’à 6% au troisième trimestre en raison de la faiblesse des principales devises face au dollar. (Photo: Shutterstock)

La faiblesse de l’euro n’a pas des désavantages que pour les entreprises européennes. Les géants américains du secteur technologique en font également les frais. Une part considérable de leurs revenus est générée à l’étranger.

La détérioration des conditions macroéconomiques depuis le début de l’année n’a pas épargné le secteur des entreprises technologiques. Au deuxième trimestre, les géants de l’industrie ont chacun publié leurs résultats financiers les plus bas en l’espace d’un an. À la date du 30 juin dernier, seules Alphabet et Microsoft enregistraient une hausse annuelle de leurs revenus de +10%. Amazon restait en dessous de la barre des 10% et Apple en dessous de 5%. Pour sa part, Meta a même engrangé une perte de croissance annuelle de -1%.

Pourtant, la réalité était tout autre pour ces entreprises au début de 2021. Leurs résultats financiers publiés à l’issue du premier trimestre de 2021 témoignaient d’une tendance à la hausse due à la reprise post-Covid-19. Selon des chiffres publiés par l’Economist Intelligence Unit (EIU), Alphabet affichait alors une croissance annuelle de près de +35% de ses revenus, Amazon environ +45%, Apple plus de +50%, Meta un peu moins de +50% et Microsoft à peu près +20%.

La fin d’un momentum

Le contraste des résultats financiers des big tech entre le premier trimestre de 2021 et le deuxième trimestre de 2022 montre que l’envolée provoquée par la reprise post-pandémie est bel et bien reléguée au passé. La croissance des géants du secteur technologique ralentit, mais ne décline pas pour autant – à l’exception de Meta. Même si ces entreprises arrivent encore à dégager des espaces de croissance, pourraient bien signer la fin d’un momentum.

Paradoxalement,  reste l’un des principaux facteurs de risque pour ces entreprises. L’EIU indique, par exemple, qu’Amazon réalise environ 40% de ses revenus et Apple 60% en-dehors des États-Unis. Elles ont du coup une forte exposition aux risques de change avec les principales devises étrangères.

La montée en puissance du dollar et la dévaluation de l’euro ne sont pas chose nouvelle. Au deuxième trimestre de cette année, l’impact du risque de change était de 3% à 4% pour les revenus des géants technologiques. Cela étant, l’EIU s’attend à ce que l’ampleur de l’impact grimpe jusqu’à 6%, voire davantage, au cours du troisième trimestre.


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La faiblesse du yen et de la livre sterling

Selon l’EIU, les deux sociétés les plus affectées seraient Apple et Meta avec un impact du risque de change pouvant impacter leurs revenus jusqu’à 6%. L’amplitude du choc serait toutefois plus importante du côté d’Apple qui avait n’avait alors été impacté qu’à hauteur de -3% de ses revenus au deuxième trimestre. Quant à elle, Meta accusait déjà plus largement le coup avec une variation de -4% de ses revenus.

Au regard des prévisions de l’EIU, c’est Amazon qui devrait être l’entreprise la moins affectée par les importants écarts de valeur des principales devises vis-à-vis du dollar. La société n’avait subi qu’une baisse d’environ -3% au deuxième trimestre et ne devrait enregistrer une nouvelle baisse de maximum -4% au troisième trimestre.

La dégringolade de l’euro par rapport au dollar est un sujet . Cependant, l’EIU souligne que d’autres devises, tels le yen et la livre sterling, font aussi preuve de faiblesses. Des faiblesses qui devraient perdurer à moyen terme.