On le dit de plus en plus fréquemment, à moyen terme. Parce que, quitte à injecter de l’argent dans des projets, de nombreux investisseurs veulent en profiter pour agir au niveau environnemental ou social.
Or, selon les chiffres de Morningstar, publiés le 5 mai dernier, on y est! Au cours du premier trimestre 2021, les fonds ESG européens ont collecté 120 milliards d’euros, soit 51% de la collecte totale enregistrée par des fonds européens (233,5 milliards d’euros).
Par rapport aux chiffres enregistrés d’octobre à décembre 2020 (102 milliards), il s’agit aussi d’une progression de 18% pour les thématiques ESG, avec une prédilection particulière pour les fonds climatiques.
L’offre augmente aussi
Morningstar, spécialiste de l’information sur les placements, note encore que, si cette progression est liée au déplacement de l’intérêt des investisseurs, elle est aussi due à l’augmentation de l’offre. Au cours du trimestre, 111 nouveaux lancements de fonds durables ont été identifiés en Europe.
Une tendance en accord avec celle de 2020: 532 nouvelles offres durables ont été proposées sur l’ensemble de l’exercice – un record! – et 250 fonds traditionnels ont été reconvertis en fonds ESG. Morningstar estime que cette tendance devrait être comparable en 2021.
C’est principalement au niveau du marché des actions que l’attrait pour l’ESG s’est fait ressentir. Les fonds en actions ESG ont engrangé 74,6 milliards d’euros sur le premier trimestre, contre 71,5 milliards pour les fonds traditionnels.
Autre tendance encore mise en avant par Morningstar dans son rapport pour le premier trimestre 2021: les fonds orientés sur la thématique du climat ou de la transition énergétique ont été parmi les plus vendus. Dans le top 10 européen trimestriel, six sont orientés vers ces thématiques.
De 2.000 à 5.000 milliards par an
C’est plutôt une bonne nouvelle. Depuis la conférence de Paris sur le climat, en décembre 2015, on sait que les efforts destinés à limiter fortement le réchauffement climatique réclameront des milliers de milliards d’euros sur une longue période.
Dans , l’Agence internationale de l’énergie a ainsi calculé que pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, le secteur de la production d’électricité devait investir 5.000 milliards de dollars par an – au lieu de 2.000 actuellement – d’ici 2030 pour assurer la transition vers le renouvelable.
L’objectif est de pouvoir installer quatre fois plus de capacités solaires et éoliennes en 2030 qu’en 2020, afin de permettre la mise au rebut progressive des énergies fossiles. Les investisseurs peuvent y contribuer par leurs choix.
Cet article est issu de la newsletter Paperjam Green, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité verte au Luxembourg.