Nicolas Bouveret,  partner  au sein d’Arendt. Crédit: (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Nicolas Bouveret, partner au sein d’Arendt. Crédit: (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

La dette privée se positionne comme un moteur essentiel de la relance, et ce alors que les banques sont toujours contraintes à la prudence. Dans ce contexte, le marché des fonds de dette privée connaît une croissance continue tandis que ses acteurs gagnent en maturité. 

Depuis plusieurs années, l’intérêt pour les fonds de dette privée est grandissant. «Il est devenu plus difficile, pour des petites et moyennes structures, d’emprunter auprès des banques pour financer leur projet, explique Nicolas Bouveret, Partner, Investment Management au sein d’Arendt & Medernach. Les emprunteurs, à la recherche de solutions de financement flexibles, se sont alors tournés vers les investisseurs privés.» Le législateur européen a lui-même reconnu l’intérêt de renforcer les capacités de financement non bancaire à l’échelle du marché unique, dont notamment le développement de l’offre de fonds de dette privée.

Marché en croissance

Dans le contexte de relance économique post-Covid, l’intérêt pour les fonds de dette privée s’accroît plus encore. «Un marché, s’inspirant notamment du modèle US, s’est créé et constitue un nouveau levier de croissance pour l’industrie des fonds, poursuit Nicolas Bouveret. Du côté des investisseurs, essentiellement institutionnels, les fonds de dette privée permettent d’accéder à des rendements adaptés à leurs besoins, que les produits traditionnels ne parviennent plus nécessairement à offrir

Au cœur de la crise, le marché s’est montré plutôt résilient, et ce notamment grâce à la large diversité de stratégies qu’offrent aujourd’hui les gestionnaires, des stratégies de crédit senior ou direct lending à la dette mezzanine, en passant par le marché secondaire, l’octroi de crédits liés à l’immobilier ou aux projets d’infrastructure, etc. «En fonction des besoins du marché et de l’appétit des investisseurs, diverses approches peuvent être mises en place. Si, l’année dernière, les acteurs ont pu mobiliser des fonds pour venir au secours de l’économie, désormais, il s’agit davantage de soutenir la relance en adoptant des stratégies adaptées», poursuit Nicolas Bouveret.

Enjeux pour les gestionnaires et les investisseurs

«Beaucoup de gestionnaires de fonds de dette privée sont aussi présents dans d’autres classes d’actifs, principalement le private equity, et peuvent trouver dans la dette privée des stratégies d’investissement complémentaires», explique Nicolas Bouveret. L’intérêt, pour les investisseurs – principalement les fonds de pension et les assureurs – qui s’intéressent à cette classe d’actifs, réside dans la possibilité d’investir dans un large choix de stratégies adaptées à leurs besoins.

Vincent Mahler,  partner  au sein d’Arendt. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Vincent Mahler, partner au sein d’Arendt. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Arendt accompagne le développement de cette classe d’actifs depuis le Luxembourg, contribuant au renforcement de la maturité des acteurs. «De nombreux enjeux réglementaires et fiscaux doivent être considérés lors de la structuration d’un fonds de dette privée, commente Vincent Mahler, Partner, Tax Law au sein d’Arendt & Medernach. Sous l’angle des gestionnaires d’actifs, mais aussi des investisseurs, notre rôle est de les accompagner dans le choix et la mise en place de la structure la plus adaptée pour concilier l’ensemble des contraintes commerciales, juridiques et réglementaires tout en gardant à l’esprit qu’une structure fiscalement efficiente (c.-à-d. limitant autant que possible les frottements fiscaux entre les actifs et les investisseurs) est légitimement attendue par ces derniers dans une logique de réduction des situations de double imposition économique.»

Dans cette perspective, rappellent les associés d’Arendt & Medernach, le cadre réglementaire et fiscal européen n’est pas encore entièrement harmonisé en la matière. «Lever certaines barrières devrait contribuer à l’émergence d’un marché essentiel pour financer la relance économique», conclut Vincent Mahler.

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