Tonika Hirdman est la directrice générale de la Fondation de Luxembourg. (Photo: Eva Krins/Maison Moderne/Archives)

Tonika Hirdman est la directrice générale de la Fondation de Luxembourg. (Photo: Eva Krins/Maison Moderne/Archives)

La Fondation de Luxembourg annonce, ce mardi 30 avril, le lancement de la Fondation pour le climat, dont l’objectif est de mettre en relation des entreprises donatrices avec des projets locaux axés sur le changement climatique. Dès son lancement, la fondation a déjà obtenu un engagement de trois ans de la part du bailleur de fonds pionnier Indosuez Wealth Management.

Le changement climatique est un défi auquel le monde entier, y compris le Luxembourg, doit faire face, a souligné , directrice générale de la Fondation de Luxembourg, lors d’un entretien avec Delano avant le lancement d’une nouvelle fondation pour le climat. Au-delà des conséquences environnementales, le changement climatique a également un impact sur d’autres secteurs tels que la migration, les questions de santé, la sécurité alimentaire ou la pénurie d’eau.

«Il y a quelques années, nous étions en train de réfléchir à ce que nous pouvions faire de plus», détaille Tonika Hirdman, expliquant comment l’idée d’une fondation pour le climat est née. Lors de la pandémie de Covid-19, «nous avons nous-mêmes lancé une fondation pour aider les entreprises extérieures à soutenir des initiatives locales». Le succès de cette initiative a donné naissance à l’idée d’une fondation similaire qui mettrait en relation des entreprises avec des projets locaux présélectionnés et examinés scientifiquement.

À la suite d’un questionnaire réalisé avec l’aide de PwC Luxembourg, la Fondation de Luxembourg a appris que les entreprises du Grand-Duché étaient effectivement intéressées par une telle initiative. «La réponse a été très positive», affirme Tonika Hirdman. Les entreprises souhaitaient en effet être associées à des projets locaux – c’est pourquoi la fondation a décidé de se limiter au Luxembourg et à sa région – et ont apprécié le potentiel de la Fondation de Luxembourg à toucher des experts scientifiques.

En collaboration avec la Chambre de commerce, la Fondation de Luxembourg a organisé un atelier qui a permis à des organisations présélectionnées de présenter leurs initiatives à des entreprises du Grand-Duché et d’avoir un premier aperçu de ce que les acteurs recherchaient. Le retour d’information a également été «très positif».

Indosuez Wealth Management, un «mécène pionnier»

«Nous avons ensuite contacté quelques entreprises, car nous ne pouvions pas lancer [la fondation] tant que nous n’avions pas d’engagement», poursuit Tonika Hirdman. «Le capital de départ [pour lancer une telle initiative] est de 250.000 euros. Pourquoi ce montant? Parce qu’il s’agit de la somme minimum pour créer une fondation sous l’égide de la Fondation de Luxembourg.»

Créée par l’État luxembourgeois, la Fondation de Luxembourg est une fondation d’utilité publique qui dispose d’un statut particulier lui permettant de créer et de gérer des fondations d’utilité publique pour le compte de particuliers et d’entreprises. «Nous accompagnons des particuliers et quelques entreprises – la plupart sont vraiment des particuliers et des familles – pour les aider à gérer leur fondation d’un point de vue opérationnel, mais aussi pour les aider à trouver des projets et des partenaires bénéficiaires, et pour assurer le suivi des projets que leurs fondations soutiennent. Tout cela se fait dans le cadre de notre structure faîtière.»

Nous servons de pont entre les donateurs du monde de l’entreprise et du secteur financier d’une part, et nous disposons d’un solide réseau d’instituts de recherche, d’ONG et de différentes organisations du secteur à but non lucratif d’autre part.
Tonika Hirdman

Tonika Hirdmandirectrice généraleFondation de Luxembourg

«Aujourd’hui, nous gérons plus de 100 fondations», note Tonika Hirdman. La nouvelle fondation pour le climat sera la 113e. «Il s’agit d’une initiative très spéciale. Elle ne fait pas partie de notre mission générale car ici, c’est la Fondation de Luxembourg elle-même qui lance la fondation.» Dans tous les autres cas, ce sont des particuliers qui veulent lancer une fondation avec leur argent.

«Ici, cela va au-delà de notre mission principale, car, en tant que Fondation de Luxembourg, nous lançons une fondation pour permettre aux entreprises externes qui n’ont pas encore de fondation avec nous de participer à des initiatives autour du changement climatique. C’est là toute l’idée.»


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«Notre force dans cette perspective est notre rôle de facilitateur. Nous servons de pont entre les donateurs du monde de l’entreprise et du secteur financier d’une part, et nous disposons d’un solide réseau d’instituts de recherche, d’ONG, de différentes organisations du secteur à but non lucratif d’autre part.»

Il y a quelques mois, Indosuez Wealth Management Europe a accepté de fournir l’intégralité du capital d’amorçage de la nouvelle fondation pour le climat, jouant ainsi le rôle de «mécène pionnier». Il s’agira de la première entreprise donatrice à bénéficier de l’expertise de la fondation en matière de sélection de projets répondant aux objectifs mondiaux de la transition durable.

Olivier Carcy (CEO d’Indosuez Wealth Management en Europe), Tonika Hirdman (directrice générale de la Fondation de Luxembourg) et Vincent Manuel (deputy CEO d’Indosuez Wealth Management en Europe). (Photo: Fondation de Luxembourg)

Olivier Carcy (CEO d’Indosuez Wealth Management en Europe), Tonika Hirdman (directrice générale de la Fondation de Luxembourg) et Vincent Manuel (deputy CEO d’Indosuez Wealth Management en Europe). (Photo: Fondation de Luxembourg)

Un conseil scientifique pour examiner les projets présélectionnés

La nouvelle Fondation pour le climat soutiendra des projets autour de trois grands thèmes: la sensibilisation et l’éducation, la recherche scientifique et la préservation de la biodiversité.

Au cours des derniers mois, l’accent a été mis sur la mise en place du conseil scientifique, précise Tonika Hirdman. «Nous ne pouvions pas faire appel à un chercheur scientifique lié à une institution de recherche de la Grande Région, car cela aurait eu pour effet d’exclure cette organisation du soutien.»

«Nous avons donc tendu la main au niveau européen et nous sommes très fiers que toutes les personnes que nous avons sollicitées aient accepté. Je pense qu’il s’agit là d’un signe fort de l’importance de ce projet. Le conseil scientifique de la Fondation pour le climat comprend François Gemenne (auteur principal du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – Giec – et conférencier sur le changement climatique), Carlos Moreno (chercheur à l’université Paris I Sorbonne et expert en villes intelligentes), Tobias Plieninger (vice-doyen de la recherche à la faculté des Sciences agricoles biologiques de l’université de Kassel) et (ancienne chercheuse à l’Institut luxembourgeois des sciences et technologies et responsable des programmes, des chaînes de valeur agricoles et forestières à l’Appui au développement autonome, Ada).

Nous voulons nous assurer que l’initiative est pertinente et nous la considérons comme notre façon de contribuer à relever cet énorme défi que pose le changement climatique, en particulier en Europe.
Tonika Hirdman

Tonika Hirdmandirectrice généraleFondation de Luxembourg

La fondation disposera de gestionnaires de programmes spécialisés dans l’identification de projets potentiels. Ils effectueront d’abord un contrôle préalable des organisations et des projets, qui seront ensuite présentés à différents membres du conseil scientifique, en fonction de leurs domaines spécifiques. «Il leur sera demandé d’examiner chaque projet d’un point de vue scientifique, ainsi que du point de vue de son impact. Il leur sera également demandé de formuler des recommandations sur ce qui pourrait être modifié dans le projet afin de le rendre encore plus percutant, ou s’il devrait être rejeté, et ainsi de suite», explique la directrice générale.

L’idée est de «s’assurer que les projets que nous soutenons sont vraiment les bons. Ensuite, c’est à nos responsables de programme de suivre les projets et d’en rendre compte au donateur. Chaque donateur, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une entreprise, pourra choisir le projet qu’il soutient et recevra les rapports correspondants.»

«C’est une initiative sur laquelle nous travaillons depuis deux ans. Nous avons d’abord fait nos devoirs et ce n’est pas quelque chose que nous lançons comme ça», conclut Tonika Hirdman. «Nous voulons nous assurer qu’elle est pertinente et nous la considérons comme notre façon de contribuer à relever cet énorme défi que pose le changement climatique, en particulier en Europe.»

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.