Après une première entrevue en mars, le Premier ministre (DP) et le ministre (LSAP), en charge des Affaires étrangères et européennes, doivent rencontrer ce mardi le commissaire européen au budget et à l’administration Johannes Hahn. L’Union syndicale Luxembourg est évidemment à l’affût. Car les inquiétudes demeurent vives quant à l’avenir des institutions de la Commission européenne au Luxembourg.
Voici un an, l’USL avait déjà fait . Depuis lors, rien n’a réellement évolué, si ce n’est que la Chafea, l’agence exécutive pour les consommateurs, la santé, l’agriculture et l’alimentation, devrait s’en aller vers Bruxelles. Le dossier n’est pas clos, mais «il ne manque qu’un avis de consultation», note Miguel Vicente Nuñez, président de l’USL, et ce sera le cas. 80 postes partiront vers Bruxelles.
Le sentiment est que l’on assiste à «un démantèlement progressif du pôle santé. Cela alors que le nouveau programme de santé publique va en augmenter les moyens. Mais tout cela risque de partir à Bruxelles.»
Toujours des difficultés pour recruter
«il prévoit un cadre de 200 agents qui doivent être les liens avec les procureurs délégués dans les différents pays. Seuls 122 sont prévus au budget 2021 et ils ne sont actuellement que 60.» Il est revenu à l’USL que le recrutement était plus que délicat. Les postulants ne manquent pas, mais les profils, très pointus, ne correspondent guère. Sans même parler de la maîtrise nécessaire de plusieurs langues. «Et la grille salariale des contractuels n’incite pas non plus à poser sa candidature. Si un Finlandais gagne moins en venant au Luxembourg que le salaire minimum d’un ouvrier qualifié dans le pays, on comprend à quel point le panorama devient accablant. D’autant plus que ce Parquet européen est en charge de cette matière importante que représentent la fraude fiscale, la corruption et les atteintes au budget de l’UE», souligne Miguel Vicente Nuñez.
Pourtant, signé en 2015 par la commissaire au budget Kristalina Georgieva et le ministre Jean Asselborn, un accord ciblait la consolidation des pôles financier, juridique et numérique pour «faire venir au Luxembourg des emplois en nombre, mais aussi en qualité», soulignait ce dernier. Plusieurs centaines d’emplois étaient attendus. On est loin du compte. «Il y avait en janvier dernier 192 postes vacants que personne ne veut venir occuper au Luxembourg!», analyse Miguel Vicente Nuñez.
La différence du coût de la vie entre Bruxelles et Luxembourg ne motive guère non plus à postuler pour venir travailler au Grand-Duché. De longue date, le syndicat demande l’application d’un coefficient correcteur afin de «gommer» la différence de pouvoir d’achat d’une capitale à l’autre (qui oscille entre 10 et 20% selon les sources, ndlr). Une possibilité bloquée par l’article 63-4 du statut de la fonction publique européenne qui prévoit qu’«aucun coefficient correcteur n’est appliqué en Belgique et au Luxembourg, étant donné le rôle spécial de référence joué par ces lieux d’affectation en tant que sièges principaux et d’origine de la plupart des institutions».
, qui, pour être réglé, nécessitera des démarches complexes. «Mais rien ne bouge», déplore l’USL.
«Plus que jamais, nous nous inquiétons donc de l’avenir des institutions au Luxembourg, puisque l’attractivité du pays est affaiblie. Le nombre de postes vacants en est le meilleur révélateur», conclut Miguel Vicente Nuñez.